Bruno Delbecq, directeur de l’école Louis Ravet de Saint-Laurent du Var, s’est donné la mort le 23 mai. Le fait que ce directeur ait choisi la cour de son école pour quitter la vie évoque inévitablement le suicide de C. Renon. Seule la publication de la lettre qu’il a laissée pourra nous éclairer sur les raisons de son geste. Mais son décès pose à nouveau la question des conditions de travail des directeurs.
Un enseignant apprécié
L’annonce du suicide de Bruno Delbecq a vivement secoué Saint-Laurent du Var. Bruno Delbecq avait 64 ans et allait prendre sa retraite à la fin de l’année scolaire. Il exerçait à Saint Laurent -du-Var depuis une vingtaine d’années et il était fort apprécié.
Dans un tweet, le maire , Joseph Ségura, parle d’un « homme avec des qualités humaines exceptionnelles ». Dans Nice Matin, le Dasen des Alpes maritimes, Michel Jean Floc’h, évoque un enseignant « qui faisait l’unanimité parmi ses collègues et les parents d’élèves, notamment pour son implication ». Interrogé par le Café pédagogique, Gilles Jean, secrétaire départemental du Snuipp Fsu, parle de « quelqu’un d’investi dans sa direction, loyal envers l’institution… Ce n’était pas quelqu’un de vindicatif ».
Le précédent de C. Renon
Le suicide de C. Renon , qui avait laissé une lettre fort explicite, avait clairement pointé les responsabilités de l’institution et la surcharge de travail des directeurs. « Le travail des directeurs est épuisant…. Les directeurs sont seuls », écrivait-elle. » Je suis tellement fatiguée ». Elle évoquait aussi le harcèlement bureaucratique dont souffrent les directeurs.
Après son décès, les enseignants du premier degré s’étaient fortement mobilisés. Finalement le ministre avait accordé une journée de décharge et promis de mettre fin au harcèlement administratif. Une promesse tenue quelques semaines avant que de nouvelles exigences apparaissent. Une consultation lancée par le ministère aurait pourtant pu l’éclairer. Elle montre que les directeurs ne veulent pas d’un statut à part mais d’une aide administrative.
On ne sait pas pour le moment ce qui a poussé Bruno Delbecq à ce geste fatal. On sait par contre que les directeurs sont épuisés. A la fatigue physique, accrue avec la crise sanitaire, s’est ajoutée l’usure morale liée au déconfinement. Les directeurs sont aussi responsables de la réouverture des écoles et des risques qui y sont liés. Dans quelle mesure ce contexte a t-il joué dans la triste décision de Bruno Delbecq ? L’exemple des 99 directeurs de la Mayenne, qui ont saisi le CHSCT, montre que la réouverture engendre de la souffrance.
On avait été frappé , après le suicide de C Renon, de l’extrême froideur de l’institution envers ce drame. Quelques semaines après lui, le 7 janvier, la Dgesco était revenue sur ce sujet en des termes choquants. « Quand un drame a lieu dans une école il y a présomption d’imputabilité au service », nous avait-on dit. « Cette jurisprudence s’applique à n’importe quel accident par exemple si je tombe dans l’escalier »… On espère que l’institution saura se comporter dignement dans les jours à venir.
François Jarraud
Le ministère répond par un groupe de travail
L’incroyable froideur de l’administration après le suicide de C Renon
Les résultats de la consultation
Lettres des 99 directeurs de la Mayenne



Comment ne pas évoquer la situation tendue et délicate dans les écoles de Montauban ? Nous tenons à vous faire part de notre profonde indignation et de notre extrême colère face aux propos de Mme Barèges, maire de cette commune. Si nous avions analysé la sagesse de sa décision de ne pas rouvrir les établissements scolaires préférant attendre une mise en place dans des conditions sanitaires suffisantes, nous sommes contraints de revenir sur notre jugement. Mépris, colère, diffamation… Les dizaines de réactions que nous avons reçues et continuons de recevoir montrent l’état d’esprit de nos collègues. Nous ne pouvons accepter d’être déconsidéré-e-s par une élue et exigeons une réaction forte de la part M. le DASEN en marquant son soutien auprès des enseignant-e-s par un courrier et une prise de position forte pour faire cesser ce dénigrement malsain. La mairie assure être prête, loin s’en faut quand on voit la situation dans les écoles !
Au beau milieu d’une crise sanitaire, comment organiser des examens nationaux ? Evidemment le controle continu semble s’imposer. Sauf que le ministère s’obstine à maintenir une épreuve aux bacs général et technologique, l’oral de français. Sauf aussi qu’il traite les établissements privés hors contrat comme les établissements public, alors qu’ils ne sont pas inspectés comme ceux-ci et qu’il existe un lien de dépendance étroit entre les parents des candidats , qui les financent, et les établissements. Sur ces points là la situation reste inchangée. 
Dans un contexte de crise sanitaire et de mesures de confinement suite à l’épidémie de covid-19, chaque enseignant a dû faire preuve d’adaptation, d’innovation et d’ingéniosité pour repenser presque totalement son enseignement dans une urgence et une précipitation qui laissent songeur. Concernant l’EPS, il est difficile de répertorier de manière précise l’ensemble des actions proposées par les collègues (des applications, des vidéos sur le jonglage, de la relaxation, des exercices d’aérobic, des circuits training, des flash mob en danse, ou encore des tests de connaissances ou des jeux de société en lien avec la pratique sportive, etc.). Quoi qu’il en soit, il est indéniable que la communauté EPS s’est fortement mobilisée et a su faire preuve de créativité, comme en témoignent les différents partages d’expérience que l’on peut notamment retrouver sur le groupe d’un réseau social « EPS Mania ». 
