À quinze jours du second tour des municipales, ce n’est pas par hasard que la candidate divers gauche Estelle Hemmami a choisi de poursuivre sa campagne au Sarlac.
Le record d’abstention
Dans ce quartier populaire où résidaient jadis les familles d’ouvriers travaillant à l’usine de la Targa, les habitants ont peu voté lors du premier tour, le 15 mars dernier. Des huit bureaux de vote de Moissac, c’est ici où l’abstention atteint des sommets avec un taux flirtant les 60 %. Un chiffre s’accompagnant aussi d’un vote très marqué en faveur du candidat du Rassemblement national, Romain Lopez, qui score ici à 47 % dans la moyenne de son résultat sur la cité uvale l’ayant placé en tête. « Ce n’est pas étonnant », analyse la députée de la circonscription Sylvia Pinel qui a répondu à l’invitation de la tête de liste de Tems pour faire la tournée du quartier.
L’ancienne ministre du Logement n’est pas tendre avec la municipalité LR sortante. « Dans le cadre de la politique de la ville, la commune que je soutenais lorsque j’étais au gouvernement, avait la possibilité de lancer des programmes de rénovation de l’habitat de ce quartier prioritaire », garantit la parlementaire. Elle regrette l’absence de projets phares portés par les élus locaux en partenariat avec les bailleurs sociaux et privés. « Il y a eu très peu de dossiers, on a laissé passer trop de temps. Il ne faut, dès lors, pas s’étonner de l’aigreur et de la colère des habitants qui mettent dans le même sac toute la classe politique ». Et Estelle Hemmami de relayer : « Des trains à Moissac, on en a raté depuis des années ». Ce constat fait, l’heure est à la mobilisation pour l’équipe de Tems.
Chez le boucher halal du quartier, l’unique commerce avec la gérante du tabac à côté, Abdelkader Azahaf, président de l’association cultuelle de la mosquée, a fait le déplacement. « On va vous aider pour mobiliser les abstentionnistes », lâche-t-il. « Ce vote n’est pas neutre pour Moissac, l’enjeu est important », insiste la députée. « Comptez sur nous ! », assure de son côté un riverain, Abdel El Jaï. « J’ai vu le quartier beaucoup changer avec la fermeture de la boulangerie, et la disparition du marché du Sarlac », témoigne la buraliste qui tient la boutique depuis 9 ans et travaille ici depuis 23 ans.
À quelques pas de là, des ados se plaignent qu’en dehors des périodes scolaires, il n’y a rien pour eux pour faire du sport ou se réunir à l’abri. « On pourrait envisager la création d’un city park », leur propose la candidate. La présidente de l’Escale confluences Françoise Perrier gérant dans le quartier un centre d’hébergement pour demandeur d’asile, ne manque pas aussi de faire un point, rappelant que l’association ne fait pas que de la médiation sociale en faveur des Bulgares de Moissac.
Par un heureux hasard, l’équipe de Tems croise une délégation de l’intersyndicale de la CGT-FSU -Solidaires qui tracte dans le quartier pour faire barrage au RN (NDLR de MAC: plus d’une quinzaine de militants: Manchado, Petitou, Reynès-Dupleix, Riols, et même des militants de Montauban…). Cela suffira-t-il pour rattraper les 24 points de retard du premier tour ? Estelle Hemmami et son équipe veulent y croire. Ce qui est sûr, c’est que les clés de cette élection sont, sans conteste, dans les mains des abstentionnistes du premier tour, soit un Moissagais sur deux…
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