Retrouvez ici le texte prononcé pour le discours de Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité, en hommage à Jean Jaurès pour le 106ème anniversaire de sa mort, au Café du Croissant, 31 juillet 2020.
Mesdames, Messieurs les élus,
Chers amis,
Chers camarades,
Merci à chacune et chacun d’avoir répondu à cette invitation à nous réunir pour ce moment d’hommage et de recueillement en la mémoire de Jean Jaurès, homme de combat, homme de lumière et de paix assassiné ici même, il y a 106 ans, par une incarnation du nationalisme et de l’obscurantisme.
Jaurès attablé ici même et assassiné d’une balle tandis que les puissances continentales peaufinaient, dans le secret des chancelleries, les plans du carnage fondateur de ce siècle de fer et de sang dont Jaurès pressentait, bien seul en France avec quelques camarades socialistes, le cruel avènement.
Une fois l’horrible besogne accomplie, il n’y avait pour le gouvernement qu’à attendre quelques heures pour faire sonner clairons et trompettes et envoyer toute une génération mourir au champ d’honneur. Ce qui advint et valut à cette élite bourgeoise et militaire, coupable et corrompue, l’éternel déshonneur.
Se souvenir de Jaurès, c’est essayer de comprendre, encore et toujours, comment l’impensable fut possible, comment des peuples pétris de culture et de progrès technique, embarqués dans la grande aventure moderne, purent se prêter à un tel massacre. Comment la raison qui prétendait guider les pas des grandes nations put abdiquer si facilement pour laisser place à une épreuve dépassant alors tout entendement.
Le jour de son assassinat, Jaurès publiait dans l’Humanité un éditorial intitulé « Sang-froid nécessaire ». Ce fut sa dernière trace écrite.
Alors que le tourbillon de la haine alimenté par le poison nationaliste faisait tourner la tête des millions de Français et d’européens, le député et journaliste en appelait au « sang-froid ». Quelle incroyable sagesse, alors que nul autre n’avait autant conscience que lui du gouffre qui menaçait d’avaler la civilisation européenne !
« De grâce, écrivait-il, qu’on garde partout la lucidité de l’esprit et la fermeté de la raison. »
« Pour résister à l’épreuve, il faut aux hommes des nerfs d’acier ou plutôt il leur faut une raison ferme, claire et calme. C’est à l’intelligence du peuple, c’est à sa pensée que nous devons aujourd’hui faire appel si nous voulons qu’il puisse rester maître de soi, refouler les paniques, dominer les énervements .»
C’est une grande constante chez Jaurès que de vouloir, en toute occasion, laisser la raison, l’analyse, l’intelligence présider à l’action. Toujours dans ce dernier éditorial, il résumait cette ambition par le jumelage de l’« héroïsme de la patience et l’héroïsme de l’action ».
Ce refus de se laisser étourdir par « le venin de la polémique » était déjà inscrit dans l’éditorial fondateur de l’Humanité, rédigé en 1904.
C’est une leçon, un fil conducteur que nous nous attachons à tisser dans un monde où l’obscurantisme et la vaine polémique s’entretiennent l’un l’autre.
Dans un monde dominé par les pulsions morbides d’un capitalisme mondialisé qui fait de l’argent la fin et le commencement de toute chose, une valeur et un but en soi.
Dans un monde arrimé à la course au profit généré par des marchés financiers, complètement disjoints de l’économie réelle, de la production, des besoins humains et du respect de la nature. Un monde où l’individualisme asséchant et la compétition brutale règnent en maitre et écrasent les aspirations individuelles comme collectives.
Un monde, enfin, où l’invective tient lieu de morale, l’opinion de vérité, le raccourci de pensée, et l’hallali de procès.
Oui le capitalisme dans sa phase actuelle enfante des monstres obscurs qui peuplent les palais présidentiels à travers le monde des Etats-Unis à l’Europe, de la Turquie au Brésil. Et toute la perversité du moment tient aux faux choix imposé aux peuples de choisir entre cette peste et un prétendu moindre mal qui n’a pour seule fonction que de sauver le système.
D’autres monstres naissent là où les êtres humains n’ont d’autre horizon que la guerre et la pauvreté, n‘opposant à la misère que l’archaïsme religieux et ses dogmes imposés par la violence. D‘autres, enfin, infiltrent les consciences en propageant sur les réseaux sociaux ou les chaines d’information continue, ces médias aux mains des puissances numériques et financières, la haine de l’autre.
Chers amis,
Jaurès eut l’idée de baptiser son journal, avant que son ami Lucien Herr ne lui propose heureusement pour titre l’Humanité, « Lumière ». « Lumière » car il voulait indiquer la filiation de son entreprise éditoriale avec la longue tradition philosophique et politique par la force de laquelle s’écroula le monde d’ombres de l’Ancien Régime et qui combattit ses survivances après la grande Révolution pour fonder, contre les préjugés et sur l’universelle raison, la liberté, l’égalité et la fraternité des hommes et des femmes qui composent notre humanité, quel que soient leurs nations, leurs origines ou leurs couleurs de peau.
Cette tradition sur laquelle vint se greffer le socialisme puis le communisme, espérances universelles qui prolongeaient le combat pour une humanité réconciliée en l’inscrivant dans le mouvement réel, celui d’un antagonisme fondamental instauré par le mode de production et de développement capitaliste.
C’est encore cette volonté de forger l’action collective sur la raison qui présida aux débats sur la loi de séparation des Eglises et de l’Etat et aux combats pour une éducation universelle et laïque. « La République, écrivait-il en 1906, est le seul gouvernement qui convienne à la dignité de l’homme, car elle seule met en jeu la raison et la responsabilité de tous ».
De cet héritage, nous sommes toujours comptables. Le faire fructifier aujourd’hui est l’une des conditions pour redonner à la politique, c’est à dire à la possibilité même d’une action collective, sa grandeur et ses potentialités. C’est faire échouer l’éclatement des sociétés aussi bien que leur unité guerrière, versants d’une même pièce frappée du sceau de puissances d’argent. C’est donner à la classe des travailleuses et des travailleurs la possibilité de fonder une société enfin débarrassée des dominations et des illusions qui les emprisonnent et les divisent.
Oui, temps obscurantistes quand un nationalisme purulent essaime sous toutes les latitudes, prospère sur les injustices, les dépossessions, la négation de la démocratie et de la souveraineté populaire instruits par la mondialisation capitaliste. Temps obscurantistes quand ce nationalisme prétend s’affirmer comme alternative, parfois maquillé en « souverainisme », cette version rabougrie et frelatée de la souveraineté.
Aux esprits tentés par la propagande chauvine, Jaurès écrivait en 1898 : « Lorsque des échauffés ou des charlatans crient : “ La patrie au-dessus de tout ”, nous sommes d’accord avec eux s’ils veulent dire qu’elle doit être au-dessus de toutes nos convenances particulières, de toutes nos paresses, de tous nos égoïsmes. Mais s’ils veulent dire qu’elle est au-dessus du droit humain, de la personne humaine, nous disons : Non !
Non, elle n’est pas au-dessus de la discussion. Elle n’est pas au-dessus de la conscience. Elle n’est pas au-dessus de l’homme. Le jour où elle se tournerait contre les droits de l’homme, contre la liberté et la dignité de l’être humain, elle perdrait ses titres. Ceux qui veulent faire d’elle je ne sais quelle monstrueuse idole qui a droit au sacrifice même de l’innocent, travaillent à la perdre. »
C’est à cette conception de la nation que nous en tenons toujours. Une nation qui ne se définit pas seulement par ses frontières, pas seulement par son histoire, encore moins par le sang de celles et ceux qui le peuplent, mais avant tout par les principes universels qu’elle édicte et proclame, par l’égalité et la souveraineté qu’elle garantit au peuple qui la compose, et la liberté qu’elle entend laisser aux peuples qui l’entourent.
Quelle honte d’en appeler à la nation française pour refuser l’accueil des réfugiés qui fuient guerre et misère jusqu’à risquer leurs vies dans les eaux de notre mer commune ou dans les cols de nos montagnes.
Quelle bêtise d’en appeler à la nation pour défendre je ne sais quelles racines religieuses, je ne sais quel antique terroir opposé aux rivages inconnus.
Quel contresens d’invoquer ses mannes pour refuser l’égalité à celles et ceux qui n’ont pas la couleur de peau ou la religion de ses ancêtres.
Quel sinistre détournement, encore, que de vider le 14 juillet de toute sa signification révolutionnaire pour en faire la fête du prince et de son armée.
« On sait ce que signifie pour eux le patriotisme et la patrie : réaction sociale au dedans, violence hypocrite au dehors » prévenait Jaurès.
On comprend aisément ce qui effrayait et continue d’effrayer les classes possédantes et qu’elles ont parfaitement saisi : oui, la nation française porte dans ses fondements mêmes le dépassement du capitalisme. Jaurès l’avait bien saisi qui, toute, sa vie, travaillât à faire éclore ce qu’il nommait indistinctement socialisme ou communisme dans le sillage des conquêtes révolutionnaires et républicaines, empruntant à Marx et Engels le concept si fécond d’ « évolution révolutionnaire ».
« Les grands ouvriers de révolution et de démocratie qui travaillèrent et combattirent il y a plus d’un siècle ne nous sont pas comptables d’une œuvre qui ne pouvait s’accomplir que par plusieurs générations. Ils ont donné à la France et au monde un si prodigieux élan vers la liberté que, malgré la réaction et les éclipses, le droit nouveau a pris définitivement possession de l’histoire » écrivait-il en 1904.
Et en portant le dépassement du capitalisme, la nation porte son propre dépassement: « [La patrie] n’est pas le but ; elle n’est pas la fin suprême. Elle est un moyen de liberté et de justice. Le but, c’est l’affranchissement de tous les individus humains. Le but, c’est l’individu » précisait Jaurès.
Oui, la nation française dans ses fondements révolutionnaires porte en elle le progrès social et démocratique, comme l’internationalisme. Les citoyens qui la composent supportent d’autant moins que le capital financiarisé impose sa mainmise sur son destin comme sur celui du monde.
Une mainmise que la crise sanitaire aura révélée dans toute sa crudité et cruauté. L’épreuve que nous traversons est de celles qui poussent autant à la réflexion qu’à l’action. Car c’est toute la construction des sociétés en classes antagonistes que la crise sanitaire et les mesures de confinement auront révélé. C’est toute l’absurdité d’un mode de production arrimé à la recherche du profit à tout prix et qui écrase autant les hommes que la nature qui nous a sautés aux yeux.
Comment accepter qu’un système économique ne puisse fonctionner qu’au prix excessivement élevé d’une démultiplication de marchandises qui, pour bon nombre d’entre elles, ne répondent à aucun besoin social et n’ont d’autre fonction que de gonfler le profit des entreprises fondé sur la surexploitation des êtres humains et de la nature.
Comment se satisfaire qu’un brusque coup d’arrêt de cette machine infernale ait pour conséquence de faire basculer dans la misère des millions de travailleurs, que le sort de l’immense majorité soit lié aux impératifs d’un système dirigé par une infime minorité ?
La crise sanitaire aura, malgré les drames et les morts, montré une chose fondamentale : toute l’importance des protections collectives et des conquêtes du salariat par la classe ouvrière et ses organisations syndicales et politiques, et grâce auxquelles nous avons évité de bien plus grands drames : assurance publique contre le chômage, sécurité sociale, contrat de travail et protections sociales : voilà l’antidote, voilà le vaccin contre le virus capitaliste !
C’est bien dans la coopération, la solidarité, la mise en commun et le droit social que se situe la République et non dans ces rappels à l’ordre, ces violences policières qui frappent les classes populaires et les mouvements sociaux, cette précarité, cette concurrence.
La pandémie aura tout autant montré la terrible inversion instituée par le capital : à l’inverse de la promesse bourgeoise de 1789 selon laquelle « Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune », la crise nous a montré que les travailleurs les plus essentiels au fonctionnement de la société, celles et ceux qui furent appelés en première ligne et au sacrifice pour soigner, éduquer, assurer la production et l’acheminement de nos biens et services sont les plus mal considérés et rémunérés. Et dans bon nombre de ces métiers, c’est sans étonnement que les femmes et les travailleurs immigrés ou enfants d’immigrés sont les plus représentés et par conséquent les plus exploités.
Alors que la crise redouble d‘intensité à la faveur de la crise sanitaire, l’Humain doit pouvoir gagner la souveraineté sur son travail. « Tout individu humain a droit à l’entière croissance. Il a donc le droit d’exiger de l’humanité tout ce qui peut seconder son effort. Il a le droit de travailler, de produire, de créer, sans qu’aucune catégorie d’hommes soumette son travail à une usure et à un joug » écrivait Jean Jaurès en 1901. Il ajoutait, quatre ans plus tard : « La société d’aujourd’hui, qui met le travail d’un côté, le capital de l’autre, enfante le désordre et l’agitation. Elle ne trouvera son équilibre que dans la souveraineté du travail organisé ».
Souveraineté du travail organisé, voilà ce que nous devons collectivement gagner contre la jungle libérale, le détricotage des protections collectives et l’affaiblissement du salariat.
Nous refusons l’infâme projet de mise en concurrences des jeunes avec les travailleurs. Nous refusons la casse de l’assurance chômage comme nous refusons la destruction du système solidaire de retraites par répartition. Toutes ces entreprises ne visent qu’à renforcer les privilèges de la grande propriété et des actionnaires, faisant stagner la République dans sa préhistoire.
Quand la plupart des titres de presse s’évertue toujours à couvrir non pas le travail mais le capital, à raconter par le menu les mouvements capitalistiques, les destinées de puissants, les fusions et les acquisitions ou la valse des actionnaires, le journal que Jean Jaurès nous lègue continue de sonder les réalités du travail, « par le bas », à éclairer le quotidien des travailleuses et des travailleurs manuels et intellectuels, celui des créateurs , leurs luttes comme leur savoir-faire, l’aliénation qu’il subissent comme l’émancipation qu’ils conquièrent.
Les importants mouvements en cours à travers le monde, appellent l’égalité réelle, le respect de chacune et de chacun, une véritable sécurité humaine dans un monde harmonieux, une sécurité du vivant, une sécurité de vie émancipée. Bref une société et un monde qui doivent se préparer au post-capitalisme.
Chers amis, ce que Jaurès appelait socialisme, coopératisme ou communisme n’est autre que la réalisation de la promesse révolutionnaire et républicaine, l’extension des droits politiques au champ économique et la prolongation de l’universalisme humaniste par sa mise en question permanente. Prenons garde à ne devoir, à nouveau, nous attacher à rétablir les droits politiques alors que l’abstention culmine de scrutins en scrutins et que les discriminations entravent l’exercice de la citoyenneté.
Cet horizon, chers amis, n’est atteignable que par l’organisation politique des producteurs. Elle n’est possible qu’en remplaçant la guerre économique par la coopération, qu’en conjurant le spectre des guerres militaires que l’incroyable prolifération des armes sur l’ensemble du globe rendrait insoutenables.
Travail souverain, paix, coopération, nature préservée, continuation et perfection de l’idée républicaine, tels sont les enjeux et les combats que l’Humanité, son journal, notre journal, continue, fidèle à sa mémoire, de mettre à la disposition de ses lecteurs chaque jour et chaque semaine. De toutes les œuvres et réalisations de Jean Jaurès, l’Humanité reste la seule vivante et palpable chaque jour. Et comme sa pensée et son action, ce journal ne demande qu’à être investi par vos espoirs et vos combats.
Chers amis,
Cette année aura été pour L’Humanité une année difficile. Comme tous les journaux nous avons pâti des mesures de confinements, à peine sortis du tribunal de commerce et alors que nous avions élaboré un plan de continuation sérieux et solide.
Et nous l’avons grâce au dévouement des équipes de l’Humanité, grâce à l’engagement de nombreuses lectrices et lecteurs et d’amis qui ont apporté leurs idées, leurs énergies, leur soutien financier, d’autres encore qui ont monté des actions pour faire découvrir nos journaux et réaliser des abonnements.
C’est désormais notre fête, cet évènement monumental que nous offrons à des dizaines de milliers de participants chaque année, qui subit les contrecoups de cette épreuve collective.
L’interdiction qui nous est faite de tenir des concerts et des rassemblements de plus de 5000 personnes nous a conduits, la mort dans l’âme, à imaginer une fête de l’Humanité autrement.
Nous savons combien ce grand moment culturel, politique, fraternel et festif est important, crucial même, pour des dizaines de milliers de citoyens à la recherche d’une alternative, gourmands de débats, pressés chaque année de se retrouver au cœur de ce rassemblement à nul autre pareil.
Et ce besoin de se retrouver, de réfléchir et de débattre nous a conduits à tenir malgré tout la fête. Mais autrement, à travers une dizaine de lieux de la région parisienne qui accueilleront dans les limites imposées par les normes sanitaires débats, initiatives et moments artistiques, relayés par une plateforme numérique dédiée et à disposition de chacune et chacun.
Une fête autrement placée sous le signe de la résistance et de la contre-proposition alors que la crise sanitaire est l’occasion pour le grand patronat et ses fondés de pouvoir au gouvernement d’accélérer la destruction du modèle social hérité des luttes ouvrières et de la République sociale.
Cette fête est avant toute chose un outil à disposition du mouvement social, du mouvement culturel et de la pensée. Il est de notre responsabilité de la tenir, d’offrir ce lieu d’expression et de mobilisation au moment où le capital redouble de violence contre le monde du travail. Au moment où la jeunesse qui chaque année peuple ses allées devient la variable d’ajustement de ce que les capitalistes appellent le « marché de l’emploi » phagocyté par le pouvoir actionnarial, fait l’objet d’un odieux chantage et d’une détestable mise en concurrence avec l’ensemble des salariés.
Elle sera, à la rentrée, le lieu de l’égalité réelle, pour que la République soit en toute chose fidèle à sa promesse d’émancipation. Elle sera la chambre d’écho du puissant mouvement contre le racisme et pour l’égalité, pour la liberté et la dignité des femmes. La figure de Gisèle Halimi, immense militante du droit des femmes et figure décisive de leur libération et de la lutte anticoloniale qui vient de nous quittés, y sera célébrée.
Elle sera le lieu du procès de la double exploitation des humains et de la nature, des solutions urgentes pour conjurer le péril climatique qui menace à si brève échéance notre commune humanité.
Oui, la fête de l’Humanité sera cette année encore et malgré tout, le lieu de convergence des espoirs, des idées, des actions pour construire l’émancipation. Nous vous invitons dès maintenant à acheter et diffuser le bon de soutien que nous allons éditer en partenariat avec le Secours Populaire français qui nous fait l’honneur de s’associer à nous pour cette édition spéciale et auquel nous reversons 5€ en soutien à leurs actions de solidarité envers les enfants.
Nous vous donnons rendez-vous les 11, 12, 13 septembre. Car comme l’indique notre fête cette année, notre Humanité est plus forte que tout !
Je vous remercie de votre attention.
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