Redonner dignité et humanité aux femmes les plus démunies, c’est l’objectif de l’association Féminité sans abri. Depuis début 2018, Marion Léon, professeure de physique chimie dans le secondaire, à Montauban, gère avec enthousiasme l’antenne tarn-et-garonnaise. « Je me suis lancée car il n’y avait pas d’associations qui collectent spécifiquement des produits d’hygiène dans le secteur », raconte la trentenaire. Pour aider les femmes précaires à retrouver une estime d’elles-mêmes, l’association collecte et distribue des échantillons et produits grand format. À Montauban, les instituts de beauté Mains’Gnifik, L’Institut et Ismélie Beauté récupèrent les dons. Avec, Marion Léon compose des trousses d’hygiène. Des kits destinés en majorité aux femmes mais qui sont aussi adaptés aux hommes, enfants et bébés.
« Une vraie parenthèse dans la rue »
Dans les kits, la base d’une trousse de toilette : brosses à dents, dentifrice, gel douche, shampoing, crème pour le corps, et même du maquillage. « Pour les produits de beauté et les bijoux nous laissons le choix aux bénéficiaires. Le simple fait de choisir leur redonne une certaine humanité », observe Marion Léon. La jeune professeure ne fait pas que composer des trousses d’hygiène. Elle sensibilise aussi ses collégiens aux questions sociétales. Elle organise depuis plus d’un an, un club de solidarité dans son collège. Avec les élèves, elle compose les kits pour Féminité sans abri, mais pas que. « Nous leur apprenons qu’il est tout à fait possible d’aider les plus démunis dans le coin de sa rue. Nous avons pu faire tomber de nombreux clichés », s’enthousiasme-t-elle.
Une précarité exacerbée
« Il y a de plus en plus de familles qui demandent de l’aide aux associations de soutien aux démunis. Le public est de plus en plus vaste : personnes âgées, étudiants, familles monoparentales », regrette Marion Léon. Durant le confinement, l’association a continué son activité malgré l’arrêt des collectes. Depuis, elle essaie d’adapter ses kits d’hygiène aux normes sanitaires en y ajoutant masques en tissu et gel hydroalcoolique.
Malgré cela, Marion Léon reconnaît que les personnes précaires restent les grandes oubliées de la crise sanitaire : « L’État a très mal géré les personnes précaires notamment en fermant les accueils de jours au début du confinement. »
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