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Bonjour,

A la suite d’une erreur de publication, Moissac Au cœur a mis en ligne une photo non libre de droits. Son auteur réclame, via un cabinet d’avocats, le réglement des droits d’auteur.

Cela est somme toute normal, mais malgré les excuses et le retrait de l’article litigieux qui a reçu au bas mot 134 visites ou clics, MAC est obligé de verser la somme de 850 euros après négociations.

MAC n’a pas de fonds propres et repose sur la contribution de quelques personnes qui en assurent la domiciliation et le contenu.

C’est le pourquoi du lancement de cette cagnotte aujourd’hui qui avec les frais doit nous permettre de rassembler les 900 euros nécessaires.

C’est la survie de MAC qui est en jeu!

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– plus de 2500 commentaires et parfois pas des plus flatteurs avec des attaques violentes

– 14013 abonnés-es permanents et des centaines qui suivent MAC sur Tweeter et sur Facebook

MAC est un acteur incontournable dans le paysage médiatique local!

Au fil du temps, le site est devenu une référence en termes de débat public soit en « passant » des articles de fond ou d’information, soit en soulevant des problématiques locales, ou des polémiques (les ligues fascisantes ont attaqué MAC au début de l’été).

C’est un outil d’information en 1ère ligne dans le combat contre les fascistes qui n’ont de cesse d’attaquer MAC depuis plusieurs mois et nous avons déjà publié un florilège des insultes et de l’inculture des auteurs. Ces derniers, pensant ne pas être identifiés (et pourtant…) ont même diffusé mon adresse postale sur les réseaux sociaux avec des menaces à la clé!

Aujourd’hui MAC a besoin de vous tous et toutes et le moindre don sera le bienvenu pour aider à passer ce cap ou pour la 1ère fois , MAC est vraiment en danger!

Votre participation devrait permettre rapidement de résoudre ce dossier. Nous vous informerons très vite de l’évolution de la situation.

Merci pour MAC, pour la liberté d’expression, pour le pluralisme et la volonté de poursuivre le travail de conviction engagé!

Pour la rédaction de MAC,

Maximilien

moissac.coeur@gmail.com

 

 


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Benoît Biteau : « La PAC va continuer à provoquer des désastres sociaux et écologiques »

21 octobre 2020 / Lorène Lavocat (Reporterre)

La Politique agricole commune (PAC) est discutée cette semaine à Bruxelles et doit être adoptée d’ici vendredi 23 octobre. Selon un eurodéputé Vert français, comme à l’accoutumée, elle « correspond aux attentes des lobbys agrochimique et agroalimentaire » et a des conséquences sociales et écologiques désastreuses.

C’est un pavé indigeste, qui déterminera pourtant l’agriculture et l’alimentation des Européens pour les prochaines années. La Politique agricole commune (PAC) est au menu des eurodéputés, cette semaine à Bruxelles. En jeu, 386 milliards d’euros d’aides aux agriculteurs (62,4 milliards pour la France). De quoi modeler nos paysages et nos assiettes, mais également notre climat – l’agriculture est le troisième secteur responsable d’émissions de gaz à effet de serre de la France – et le vivant qui nous entoure. Après des mois d’intenses négociations, le Parlement et les Etats membres doivent déterminer leur position sur le projet de PAC d’ici le 23 octobre. Dans les mois suivants, ils discuteront en « trilogue » (avec la Commission) pour harmoniser leurs avis* et décider du texte final.

Avec le groupe des Verts au Parlement européen, Benoît Biteau – qui est aussi paysan – a porté un amendement proposant le rejet de ce projet de PAC. Amendement retoqué dans la soirée du mardi 20 octobre. Pour autant, l’eurodéputé n’en démord pas : cette PAC sera un « désastre social et écologique ». Il nous explique…


Reporterre — Pourquoi la PAC est-elle si importante, et pas seulement pour les agriculteurs européens ?

Benoît Biteau — Elle représente plus d’un tiers du budget total de l’Union européenne. C’est énormément d’argent public, donc cela nous concerne toutes et tous ! Elle modèle notre agriculture, et par là, elle touche au climat, à la biodiversité, à la santé, et bien sûr à l’alimentation. Il s’agit aussi de notre souveraineté alimentaire : avec le Covid-19, nous avons connu des tensions fortes sur les produits alimentaires, parce que la PAC actuelle nous rend très dépendants des échanges mondiaux. Dernier enjeu, et pas des moindres, elle détermine largement le revenu des paysans. Pour toutes ces raisons, la PAC est le levier – ou le frein – essentiel des mutations agricoles.


Pourquoi l’adoption du projet de PAC dans son état présent serait-elle, selon vos mots, une « erreur historique » ?

Depuis 1993, toutes les PAC [elles sont révisées tous les sept ans, NDLR] ont entériné le même modèle et les mêmes logiques agricoles qui conduisent à des désastres écologiques et sociaux. Les premières victimes ont été les agriculteurs – dont la population ne cesse de décroître – car ces politiques ont encouragé le cannibalisme agricole. Pourquoi ? Parce que la PAC est fondée sur des aides à l’hectare : plus on a de surface, plus on touche d’argent. Les agriculteurs sont donc poussés à se bouffer entre eux, c’est un cercle vicieux ! Plus on a d’hectares, plus on a d’aides, et plus on a d’aides, plus on peut acheter de nouvelles terres… Et cela bloque l’installation de nouveaux paysans, car la pression sur la foncier est trop importante. Ceci a aussi des effets néfastes sur l’environnement, car plus une exploitation est grande, plus il faut d’engrais, de pesticides et de pétrole pour la maintenir.

La PAC qu’on nous propose pour 2023 ne propose rien de nouveau, elle est dans la continuation des précédentes. Elle va donc continuer à provoquer des désastres. Mais elle correspond aux attentes des grands lobbys qui entourent et profitent des agriculteurs : le lobby agrochimique et le lobby agro-alimentaire, qui sont les principaux bénéficiaires d’une agriculture productiviste.

Rassemblement de tracteurs devant le siège bruxellois de la Commission européenne, le 19 mars 2018.


À l’inverse, que pourrait permettre une « autre PAC » ?

L’essentiel serait de changer le cœur du réacteur, en sortant des aides à la surface ou au nombre d’animaux. Aujourd’hui, 80 % de l’enveloppe de la PAC est captée par 20 % des agriculteurs, les plus gros, et par les industriels. C’est scandaleux ! Il faudrait mettre en place une autre logique : des aides qui seraient fonction du nombre d’emplois créés. C’était le sens de notre amendement de rejet, qui a été retoqué : il faut reprendre depuis le début, tout remettre à plat.

Nous avons également porté des amendements sur la « conditionnalité », autrement dit sur les conditions qu’on pourrait exiger des agriculteurs en échange des aides. On a proposé de demander une rotation des cultures sur quatre ans : quatre cultures différentes, avec au moins une légumineuse – qui sont des plantes qui fixent l’azote et enrichissent ainsi les sols sans avoir besoin d’engrais de synthèse. Cette condition pourrait amener des évolutions dans les pratiques agricoles : moins d’engrais et de pesticides, moins de monoculture… Autre proposition : les agriculteurs qui pratiquent de l’élevage concentrationnaire – avec une grande densité d’animaux – ne seraient plus éligibles aux aides. Ça ne les fera pas disparaître, mais on arrêtera de subventionner un élevage dépendant du soja transgénique et des antibiotiques.

Mais tous ces amendements — s’ils sont adoptés — ne feront qu’améliorer la copie à la marge, sans inverser franchement la tendance. D’ailleurs, les trois principaux groupes du Parlement – la droite du Parti populaire européen, les socio-démocrates et les libéraux de Renew (dont fait partie La République en marche) – ont d’ores et déjà proposé des versions au rabais.


Autrement dit, que ce soit à la Commission européenne ou parmi les principaux groupes politiques du Parlement, personne ne veut que la PAC soit réellement modifiée…

Oui. Pourtant, depuis les élections européennes, ils se sont positionnés en faveur d’un Green Deal, pour une stratégie sur la biodiversité et pour la stratégie « Farm to fork » — de la ferme à l’assiette — censée promouvoir une agriculture plus durable. Ces politiques, bien qu’insuffisantes, poussent à une réduction de 50 % des pesticides et de 20 % des engrais de synthèse… Récemment on a aussi rehaussé l’ambition climatique européenne. Sauf que la PAC va complètement à l’encontre de tous ces objectifs ! Il y a un décalage schizophrénique, tant de la Commission que des groupes majoritaires au Parlement.


La Copa-Cogeca (syndicat agricole européen) et son émanation française, la FNSEA, freinent des quatre fers pour « un verdissement de la PAC », car selon eux, « on ne peut pas passer au vert quand on est dans le rouge ». Que leur répondez-vous ?

Quand on est dans le rouge, il est urgent de passer au vert. Les agriculteurs qui passent à des pratiques agro-écologiques s’en sortent mieux que les autres ! Il faut arrêter avec cette vieille marotte des libéraux d’une prétendue opposition entre l’écologie et l’économie.


Votre groupe n’est pas majoritaire à Bruxelles : la bataille n’est-elle pas perdue d’avance ?

Je suis un optimiste maladif et je suis un coureur de fond. Il faut livrer bataille, tant que la cloche n’a pas sonné.

 


Puisque vous êtes ici…

… nous avons une faveur à vous demander. La catastrophe environnementale s’accélère et s’aggrave, les citoyens sont de plus en plus concernés, et pourtant, le sujet reste secondaire dans le paysage médiatique. Ce bouleversement étant le problème fondamental de ce siècle, nous estimons qu’il doit occuper une place centrale dans l’information.
Contrairement à de nombreux autres médias, nous avons fait des choix drastiques :

  • celui de l’indépendance éditoriale, ne laissant aucune prise aux influences de pouvoirs. Le journal n’appartient à aucun milliardaire ou entreprise Reporterre est géré par une association à but non lucratif. Nous pensons que l’information ne doit pas être un levier d’influence de l’opinion au profit d’intérêts particuliers.
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Pour ces raisons, Reporterre est un modèle rare dans le paysage médiatique. Des dizaines de milliers de personnes viennent chaque jour s’informer sur Reporterre. Le journal est composé d’une équipe de journalistes professionnels, qui produisent quotidiennement des articles, enquêtes et reportages sur les enjeux environnementaux et sociaux. Tout cela, nous le faisons car nous pensons qu’une information fiable, indépendante et transparente sur ces enjeux est une partie de la solution.

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Samuel Paty: allocution lors de l’hommage à Montauban (Texte)

Prise de parole dimanche 18 octobre 2020 15h00 place des Fontaines

Enseigner c’est résister !

Madame, Monsieur, citoyennes citoyens, chers amis,

C’est avec effroi que nous avons appris l’attentat dont a été victime Samuel Paty professeur d’Histoire et Géographie du collège de Conflans St Honorine.

Notre rassemblement d’aujourd’hui témoigne de la profonde blessure infligée par cet acte barbare à l’un des nôtres. Nous exprimons ici notre soutien à sa famille, ses proches aux personnels du collège, aux élèves.

Cet enseignant a été tué pour avoir exercé son métier, en cours d’Education Morale et Civique, un temps scolaire destiné à échanger et débattre afin d’éveiller l’esprit critique des élèves : il a exposé dans ce contexte les caricatures de Mahomet, comme il le faisait depuis des années, dans le respect des croyances des uns et des autres, et de la laïcité, dans le respect des valeurs de la République.

C’est donc un assassinat lâche et abject qui porte aussi atteinte aux principes fondamentaux de la République comme la liberté d’expression, la liberté de conscience, la laïcité.

Au-delà de l’émotion légitime, nous demandons que tout le soutien nécessaire soit apporté aux personnels et au service public d’éducation.

Au-delà de l’horreur de l’acte, nous demandons la réaffirmation par nos gouvernants d’apporter partout, pour tous, l’instruction, la raison, la réflexion et tout ce qui permet de construire l’autonomie de jugement.

Au-delà des interrogations légitimes sur l’enchaînement des faits qui ont précédés ce meurtre, nous demandons à chacun.e de s’abstenir de toute instrumentalisation politique, comme nous récusons avec force toute stigmatisation des musulmans.

La période des vacances de la Toussaint éloigne les enseignants et leurs élèves. Cela laisse des millions d’enfants seuls face à leur angoisse et les empêche de libérer la parole tout de suite. Cela donne aussi le temps de réfléchir à la réponse que nous devons à toutes et tous.

Cette réponse devra avoir la force de nos valeurs républicaines. Elle devra à la fois être immédiate et aussi se structurer dans le temps avec l’ensemble des partenaires de l’école : parents, éducateurs, associations, élus-es. Ce sera une réponse collective pour favoriser la prise de conscience nécessaire et refuser l’obscurantisme.

Nous appelons d’ores et déjà à faire grandir notre réponse citoyenne, celle de la République une et indivisible, fraternelle, et laïque pour qu’elle soit entendue, reçue partout, par tous.

Enfin, nous savons avec certitude que le 2 novembre prochain les enseignants feront leur métier, avec abnégation, parfois la peur au ventre, mais toujours avec la ferme conviction de leur indispensable mission.

Ils combattront la ségrégation dans l’Ecole.

Ils y feront vivre les valeurs de la République pour de vrai, à chaque heure, dans chaque matière, dans chaque classe, dans toutes les écoles, tous les collèges et tous les lycées.

Ils participeront plus que jamais à la construction de l’Ecole de la fraternité.

Car notre objectif est que demain, il n’y ait plus d’assassins extérieurs à notre société qui agissent. Notre mission est de porter, d’enseigner les valeurs qui rendront de tels actes impossibles.

Nous savons que l’appel à l’intelligence et à la raison, est le quotidien de l’action des enseignant.e.s, et renforcera la sécurité collective.

Car pour tous les professeurs, enseigner c’est toujours résister.

Madame, Monsieur, citoyennes, citoyens, chers amis, merci de votre attention

 

Pour les organisateurs de ce rassemblement, Maximilien Reynès-Dupleix

 

Lire aussi: Lettre de Jean Jaurès aux instituteurs: Vous tenez en vos mains l’intelligence et l’âme des enfants.

Samuel Paty: Rassemblement hommage à Montauban…

A Montauban le Tarn-et-Garonne a rendu hommage à #SamuelPaty, professeur d’Histoire assassiné vendredi 16 octobre 2020 en région parisienne @tarnetgaronne82 @Montauban @Occitanie (Merci à Michel Lecomte de Smarterezo)

Un peu plus de 1000 personnes étaient rassemblées place des fontaines à Montauban en hommage au professeur #SamuelPaty victime de la barbarie islamique pour avoir fait son métier, défendu la laïcité et la liberté d’expression.

Par milliers partout en France des citoyennes et citoyens se sont rassemblés en ce dimanche 18 octobre 2020  pour dire non à la haine et oui à nos valeurs de #Liberte. Enseignantes et enseignants, lycéens et lycéennes, citoyennes et citoyens au combat, uni.e.s dans un hommage poignant à #SamuelPaty, assassiné par l’islamisme.

Tous réunis #Republique pour #FaireBloc, soutenir nos enseignants et confirmer notre volonté de lutter contre les séparatismes.
#Samuel_Paty

Nous devons toutes et tous soutenir tous les enseignants, premiers maillions dans la transmission de nos valeurs républicaines. Nous devons toutes et tous être aux côtés du monde éducatif pour continuer à transmettre les valeurs de la République et défendre la liberté d’expression en France.

Michel Lecomte

Samuel Paty: J’ai mal à la République!

Je venais à peine de sortir du stage d’état sur « Valeurs de la République et Laïcité » que la nouvelle de l’assassinat de Samuel Paty « tombait » aux infos et sur les réseaux. J’en oubliai presque la réunion qui m’attendait sur la construction d’une nouvelle école à Castelsarrasin, tellement l’annonce me bouleversait.

Les heures suivantes furent émaillées de ces détails macabres qui confirmaient le caractère effroyable de cet assassinat…

Ma nuit fut hachée par ces images barbares et irréelles, d’un autre age, d’un autre temps qui ne s’impriment dans le cerveau qu’au travers de fictions filmées ou livresques. Et pourtant?

Ce matin, l’horreur est toujours présente!

Bien des questions demeurent et renforce ma colère une fois  la stupeur passée. La succession des faits interroge et le procureur de la république ce soir apportent des éclairages qui ne sont pas anodins tels que les appels téléphoniques reçus les jours précédents par le chef d’établissement, une vidéo sur les réseaux sociaux, une rencontre entre un parent et le professeur, une dépôt de plainte, la présence de l’assassin aux abords du collège… L’enquête confirmera tous ces éléments et j’espère que le CHSCT pourra analyser les conditions d’exercice dans cet établissement. Au delà de M. Samuel Paty, cela semble l’ensemble de personnels qui a été impacté en amont du lâche meurtre.

Mais alors quid des alertes nécessaires!

Où sont donc passés les schémas d’alerte pour le signalement de tels faits? Où se sont situées les réponses attendues? Qui a fait quoi ou plutôt qui n’a pas fait? Pourquoi les signaux ont-ils été minimisés? Pourquoi y a t-il eu des demandes de « modération » alors que le collègue animait ce cours dans le strict respect des programmes et préconisations pédagogiques? Pourquoi….

La liste des questionnements est malheureusement longue et ne permettra pas de revenir en arrière.

Ma colère est toujours présente et j’ai mal à la République!

Cette colère n’est pas prête de s’éteindre tant la dévalorisation de la fonction professorale par les gouvernements successifs porte en elle les germes de la violence, de la maltraitance subies chaque jour par des milliers d’enseignants. C’est devenu un métier déprécié, soumis à des injonctions permanentes tant administratives que pédagogiques. Un métier que l’on exerce plus que par défaut, ou dans le meilleur des cas pour une durée que l’on veut limitée. Les salles des profs sont atones à force de situations vécues au quotidien qui laissent un sentiment de culpabilité chez de nombreux enseignants. Sous payés, souvent méprisés, ils sont en première ligne au quotidien pour gommer les maux de notre société, offrir un temps ou les valeurs de la République prennent sens.

Alors sans pour autant faire l’amalgame avec la barbarie de ces actes, force est de constater qu’à force de coups portés à notre système scolaire, à celles et ceux qui le font chaque jour, la société imprime un sentiment diffus ou l’ouverture des consciences, la liberté d’expression, le droit à la différence, les choix personnels pourraient s’effacer derrière des dogmes à l’intégrisme sans cesse renouvelé. Ou est la République?

Je suis toujours en colère et dans le même temps, je puise dans mes 38 ans d’enseignement la force de continuer le combat contre l’obscurantisme et si je ne sais pas dessiner, ce sont mes mots et mes convictions qui sont mes armes.Je sais ne pas être seul et j’invite mes concitoyens-nes à relever la tête, à faire front face à la haine des uns alimentée par l’ignorance, l’inculture, la ségrégation de tant d’autres.

Demain, partout en France, des rassemblements auront lieu et ils rendront hommage à Samuel Paty.

Faisons en sorte qu’ils ne soient pas sans lendemain, que les réponses soient apportées à toutes nos interrogations, qu’ils soient le début d’une prise de conscience encore plus large, qu’ils soient le premier acte d’un appel à l’intelligence pour combattre les intégrismes et les idéologies haineuses.

Ici, plus qu’ailleurs je rends hommage à cet homme, a son travail et à son professionnalisme, avec une pensée solidaire pour les siens, pour ses collègues et ses amis-es, pour les personnels de ce collège et les élèves qui le fréquentent.

Je serais toujours en colère jusqu’à mon dernier souffle mais comme mes collègues je serais aussi toujours debout pour dire haut et fort: 

« Enseigner c’est Résister! »

 

Dimanche 18 octobre, je serais sur la place des Fontaines à Montauban à 15h00

 

Maximilien Reynès-Dupleix, enseignant spécialisé en SEGPA

 

 

 


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Tarn-et-Garonne : « À bout », soignants et aidants réclament davantage de moyens pour continuer à faire face… in DDM

Une petite centaine de personnes étaient rassemblées, jeudi, devant le centre hospitalier.
Une petite centaine de personnes étaient rassemblées, jeudi, devant le centre hospitalier. Photo DDM, Hélène Deplanque

Personnels soignants et acteurs de l’action sociale étaient présents, ce jeudi après-midi, devant le centre hospitalier de Montauban afin d’exprimer leurs inquiétudes et leur lassitude.

Infirmiers, aides-soignants, agents des services hospitaliers, éducateurs, psychologues, acteurs de l’action sociale… Ils étaient une petite centaine de tout le département du Tarn-et-Garonne à se réunir ce jeudi 15 octobre, en tout début d’après-midi, devant le centre hospitalier de Montauban. En première ligne depuis plusieurs mois, ces soignants et aidants ont répondu à l’appel de la CGT, dans le cadre de la journée de mobilisation nationale. Tous dénoncent un manque de moyens, d’effectifs et alertent: « Nous ne serons pas en capacité d’accueillir les patients en réanimation en cas de deuxième vague. »

Continuer la lecture de Tarn-et-Garonne : « À bout », soignants et aidants réclament davantage de moyens pour continuer à faire face… in DDM

Le Sacré-Coeur inscrit aux Monuments historiques ? Une fois encore « la commune de Paris » bafouée

https://www.commune1871.org/images/PhotothequeAmis/jpg/Ernest%20Pignon-Ernest%20La%20Commune-1971.jpg

Le Sacré-Cœur de Montmartre était déclaré d’utilité publique depuis 1873 ; la commission régionale du patrimoine et de l’architecture d’Île-de-France vient de voter son inscription aux monuments historiques, avec le soutien de Madame Bachelot. À quelques mois du cent-cinquantième anniversaire de la Commune, cette décision apparaît comme une véritable provocation.

La basilique du « Vœu national « avait dès 1870 pour objectif avéré d’expier la « déchéance morale » provoquée par les révolutions égrenées depuis 1789. Après 1871, s’y ajoute, dans l’opinion dominante, l’expiation de la Commune de Paris déclenchée le 18 mars 1871 sur la butte Montmartre.

Le pain de sucre de la butte est donc tout à la fois le signe tangible de « l’ordre moral » voulue par l’Assemblée monarchiste élue en février 1871 et le symbole par excellence de « l’anti-Commune ». C’est cet objet que les autorités de la nation décident de valoriser volontairement. Continuer la lecture de Le Sacré-Coeur inscrit aux Monuments historiques ? Une fois encore « la commune de Paris » bafouée

Un rapport édifiant. Aides publiques pendant la crise : voici ce qu’en font les entreprises du CAC40

Un tiers des sociétés du CAC 40 ont versé des dividendes alors que des milliers de leurs salariés étaient rémunérés sur fonds publics via le chômage partiel… D’autres ont supprimé des postes malgré tout l’argent public reçu. Un rapport démontre à quoi ont servi les aides versées par l’État pendant la crise. 

Depuis mars, le gouvernement a ouvert en grand les vannes des aides publiques, crise économique oblige. Jusqu’ici, il était compliqué d’avoir une vision d’ensemble de l’utilisation de cette manne. L’Observatoire des multinationales tente de lever un coin du voile avec un rapport, publié ce lundi, qui fournit quelques chiffres chocs. Un tiers des entreprises du CAC 40 ont distribué des dividendes pendant la période, pour un montant total de 30,3 milliards d’euros. Huit firmes ont même augmenté les dividendes versés par rapport à l’année dernière. Un tiers du CAC 40 a versé des dividendes alors que des milliers de leurs salariés étaient rémunérés sur fonds publics via le chômage partiel…

Continuer la lecture de Un rapport édifiant. Aides publiques pendant la crise : voici ce qu’en font les entreprises du CAC40

« Il faut rentrer dans le rang, maintenant ! » par Daniel Amédro, ancien inspecteur d’académie

A propos de « SOS École Université, Pour un système éducatif démocratique »

NDLR de MAC: Merci à Daniel Amédro, ancien inspecteur d’académie pour cette note riche et éclairante. A diffuser massivement!

La société change. L’école aussi. De quels changements s’agit-il ? D’où proviennent-ils ? Comment les apprécier ? Quels lendemains nous promettent-ils ? Que vont-ils nous apporter ou nous imposer ? Quelles conséquences pour les élèves et les enseignants, dans la classe ? Que faire ?…

Cela fait beaucoup de questions, auxquelles, il faut bien le dire, il n’est vraiment pas facile de trouver des réponses, tant il est vrai que l’on a affaire à des réalités imbriquées, intriquées, enchevêtrées. « SOS École Université, Pour un système éducatif démocratique », coordonné par Martine Boudet aux éditions du Croquant (296 pages), s’y essaie, et – disons-le d’emblée – ne manque pas sa cible.

Le premier mérite de l’ouvrage est de rassembler les contributions d’un ensemble particulièrement varié d’acteurs du monde de l’éducation : professeurs des écoles, professeurs des lycées et collèges, universitaires, inspecteurs pédagogiques, formateurs en ESPE/INSPE, inspecteurs généraux, auxquels il faut ajouter deux ‘’intellectuels collectifs’’ : le ‘’Groupe Jean-Pierre Vernant’’[1] et ‘’Université volante’’[2]. Soit, dit Martine Boudet, « une équipe intercatégorielle, interdisciplinaire et intersyndicale ». Son autre mérite est de s’appuyer sur la vaste littérature publiée sur le sujet depuis bien des années[3] en braquant sur les sujets retenus, -grâce à la diversité des expertises des contributeurs, -un projecteur particulièrement …éclairant parce qu’il établit des liaisons pertinentes entre les résultats de la recherche, le travail de réflexion mené par un certain nombre de cadres du système, et les réalités – éventuellement déroutantes, difficiles à interpréter – des écoles et des établissements.

Pourquoi lancer un SOS ?

La formule a un petit côté stressant, convenons-en, mais j’ai le sentiment qu’elle est employée moins pour alerter sur une supposée situation désespérée de l’École et de l’Université que pour provoquer une réaction des acteurs de l’école, auxquels ce livre s’adresse en priorité. Situation pas désespérée, en effet, parce que même si les ‘’contre-réformes’’ pleuvent comme à Gravelotte, dont le sens n’est pas facile à établir, dont d’aucuns peuvent même se demander si elles s’inscrivent dans un projet d’ensemble, et auxquelles, d’ailleurs, il ne paraît pas nécessairement urgent d’opposer une réponse ferme et unie, en dépit de ces assauts donc, fort heureusement, le système éducatif, ce vaste ensemble d’écoles et d’établissements animé par plus d’un million d’agents, n’a pas (encore) véritablement perdu son caractère d’institution de la République, vouée à la lutte contre les inégalités.

Oui mais, disent les contributions particulièrement bien documentées réunies par Martine Boudet (voir, à cet égard, les notes infrapaginales n° 7, 8 et 10), il faut faire très attention : le processus de déconstruction, entamé presque ‘’tranquillement’’ depuis quelques décennies, marqué par « des vagues de modifications successives, dispersées, pas toujours coordonnées » (p. 50), systématisé et conforté dans l’indifférence générale par une stratégie de Lisbonne[4] ignorée du plus grand nombre, connait depuis quelques temps une intensification et une accélération dont il faut absolument prendre conscience….

 

Lire la suite ICI…

 

[1] Intellectuel collectif regroupant des universitaires de différentes spécialités.

[2] Collectif constitué de 600 membres, étudiants, militants, universitaires et chercheurs.

[3] Sans aucune prétention à l’exhaustivité, citons :

  • Christian Laval, L’école n’est pas une entreprise, La découverte, 2004 ;
  • Christian Laval, Francis Vergne, Pierre Clément, Guy Dreux, La nouvelle école capitaliste, La découverte, 2011 ;
  • Denis Kambouchner, Philippe Meirieu, Bernard Stiegler, Julien Gautier, Guillaume Vergne, L’école, le numérique et la société qui vient, Mille et une nuits, 2012 ;
  • Martine Boudet, Florence Saint-Luc (co-coord.), Le système éducatif à l’heure de la société de la connaissance, Presses universitaires du Mirail, 2014 ;
  • Grégoire Chamayou, La société ingouvernable, Une généalogie du libéralisme autoritaire, La Fabrique, 2018 ;
  • Wendy Brown, Défaire le dèmos, Le néolibéralisme, une révolution furtive, éditions Amsterdam, 2018 ;
  • Barbara Stiegler, « Il faut s’adapter », Sur un nouvel impératif politique, Gallimard, 2019

 


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Un budget encore plus modeste 

Le budget 2021 est en train de se dégonfler. La publication des « bleus budgétaires », c’est à dire des comptes détaillés des ministères, montre un budget de l’enseignement scolaire en faible évolution en 2021 et une revalorisation des enseignants plus faible qu’annoncée. Finalement ce ne sera pas 10 milliards, puis 1 milliard, puis 500 millions, puis 400 millions, le budget annonce plus modestement 141 millions pour le premier degré public et 173 pour le second. Dès septembre nous annoncions que « l’éducation n’est pas une priorité » gouvernementale. C’est maintenant officiel.

« L’année de la consolidation »

Pour le ministère, qui rédige son document budgétaire, 2021 est « le temps de la consolidation et d’évaluation des réformes engagées ». « L’année 2021 marque l’aboutissement de la mise en place des réformes pédagogiques engagées depuis le début du quinquennat, dont le point d’orgue est la mise en oeuvre du nouveau baccalauréat 2021, mais aussi le début de leur évaluation, les résultats devenant significatifs quatre années après la mise en oeuvre des  premières mesures à la rentrée 2017 ». Le document rappelle « la priorité donnée au premier degré » et la nécessité de « renforcer l’attractivité du métier de professeur ». « Le Grenelle de l’éducation qui doit se saisir de l’ensemble de ces questions sera ainsi structuré autour de trois axes : une meilleure reconnaissance des professeurs pour attirer, diversifier et conserver les talents, une plus grande coopération pour développer l’esprit d’équipe et des collectifs dédiés au suivi individualisé de l’élève ;  l’ouverture du champ des possibles pour transformer les pratiques, via le numérique notamment ». Enfin en 2021, l’Ecole sera « mobilisée pour ses valeurs. Continuer la lecture de Un budget encore plus modeste