Covid-19 : l’Éducation nationale minimise-t-elle le nombre d’élèves malades ? in Ouest France

La semaine passée, le ministère de l’Éducation nationale faisait état de 3 528 élèves malades du Covid-19. Dans le même temps, Santé publique France en recensait 7,5 fois plus…

Rentrée scolaire au collège de Nort sur Erdre.
Rentrée scolaire au collège de Nort sur Erdre. | OUEST-FRANCE

L’Éducation nationale minimise-t-elle le nombre d’élèves testés malades du Covid-19 ? La question est légitime tant les données du ministère diffèrent de celles de Santé publique France.

Dans son point de situation hebdomadaire, vendredi 5 novembre, le ministère faisait état de 3 528 cas confirmés sur les quatre jours précédents, du lundi 1er novembre au 4 novembre, à 13 h, soit 0,03 % des 12,4 millions d’élèves scolarisés entre la maternelle et la terminale. Ce qui incitait Jean-Michel Blanquer à parler de chiffre maîtrisé sur RTL.

26 850 cas positifs entre 0 et 19 ans

Problème, selon les données du site Géodes de Santé publique France, mises à jour quotidiennement, ce sont 5 052 enfants de 0 à 9 ans qui ont été testés positifs au Sars-CoV-2, le coronavirus responsable du Covid-19, du 1er au 4 novembre : 202 le 1er novembre, 1 850 le 2 novembre, 1 503 le 3 novembre et 1 497 le 4 novembre. Si l’on prend la tranche supérieure, celle des 10-19 ans, ce sont 21 819 enfants qui ont été testés positifs dans la même période : 722 le 1er novembre, 8 108 le 2 novembre, 6 793 le 3 novembre, 6 196 le 4 novembre.

Soit, si on rapproche les deux données, 26 871 enfants et adolescents atteints du Covid-19, dans la semaine du 1er au 4 novembre, selon Santé publique France. Un peu plus de 7,5 fois plus que les chiffres fournis par l’Éducation nationale. Même en considérant que l’instruction n’est obligatoire qu’à partir de 3 ans et qu’elle ne l’est plus à compter de 16 ans, l’écart reste important.

Parents d’un côté, labos de l’autre

Comment l’expliquer ?  Les données médicales sont par essence confidentielles. Nous ne pouvons pas demander aux parents de nous les communiquer. Les chiffres sur lesquels nous nous basons sont ceux qui sont donnés librement par les parents aux établissements scolaires  , confie-t-on, un peu embêté, dans l’entourage du ministre.

Les données de Santé publique France, quant à elles, sont issues du Système d’information national du suivi du dépistage du Covid-19, une plateforme sécurisée qui enregistre systématiquement les résultats des tests aux Sars CoV-2 effectués dans les laboratoires.

 On ne cache rien, se défend le ministère. Ce qui nous importe, c’est la variation. Pas la photo, mais le film. On était à 8 223 élèves malades le 16 octobre, avant les vacances. On était à 3 528 jeudi 4 novembre, trois jours après la rentrée. On voit bien qu’il y a eu un effet vacances. On s’attend à une remontée à la fin de la semaine. C’est cela que nous surveillons, afin d’ajuster le protocole sanitaire. 

L’explication ne convient guère aux syndicats. «  Une nouvelle fois, le ministère cherche à cacher la réalité des faits. Ce n’est pas responsable, tacle la secrétaire générale du Snes-FSU, Frédérique Rolet. Nous sommes pour laisser ouverts les établissements scolaires le plus longtemps possible, mais nous demandons des données fiables. »

Covid-19: Le PCF aux côtés des personnels d’éducation

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Depuis le début de la crise sanitaire, les personnels de l’éducation font fonctionner l’école envers et contre tout, malgré le manque de moyen, les injonctions contradictoires et le mépris de leur ministre. Si le service public d’éducation nationale tient encore debout, c’est grâce à elles et eux.

Nous mesurons à quel point la situation à laquelle ils sont confrontés est grave. Pour que celles et ceux qui ont continué à travailler malgré la pandémie, malgré la fermeture des établissements, malgré l’absence complète d’organisation et les discours insultants de leur ministre, décident aujourd’hui de cesser le travail, c’est qu’il y a urgence. Une urgence vitale.

Cette rentrée scolaire aurait dû être marquée par une réponse forte de l’ensemble de la communauté éducative à l’ignoble attentat islamiste qui a coûté la vie à Samuel Paty. Cela aurait dû être le moment de replacer l’école au cœur de la République, de la défense de la laïcité, de la liberté d’expression et des défis qui fragmentent la société française. Le ministre de l’Éducation nationale a privé les équipes enseignantes du temps nécessaire pour préparer cette rentrée, témoignant une fois de plus de son mépris, de sa négligence, de son irresponsabilité. Les grands discours sur la laïcité et la République masquent mal la triste réalité : le ministre ne défend pas l’école de la République, préférant encourager le recours au privé ; l’institution ne défend pas les valeurs de la laïcité et de la liberté d’expression, préférant « ne pas faire de vague ».

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Une grève pas seulement sanitaire in Caf. Péda.

Ce sera le premier affrontement direct entre les syndicats et le ministre depuis le printemps dernier. Le 10 novembre une intersyndicale (FSU, Cgt, Sud, Fo, Snalc, Sncl Faen) appelle à la première « grève sanitaire ». Mais bien d’autres raisons vont pousser une partie des enseignants hors des écoles et des établissements.

Nouvelle forme de grève, vieux enjeux

Dans les circonstances actuelles les enseignants ont bien des raisons de ne pas faire grève, ne serait ce que le désarroi des élèves et des familles, la maigreur des salaires, la menace terroriste, l’apparente inflexibilité du ministre.

Les syndicats appellent à une « grève sanitaire », un nouveau concept qui souligne l’incapacité du ministre à gérer la crise sanitaire. Concrètement ils demandent une meilleure protection des enseignants et des élèves et des recrutements pour faire face à la situation. Continuer la lecture de Une grève pas seulement sanitaire in Caf. Péda.