En minimisant les chiffres de l’épidémie en milieu scolaire, Jean-Michel Blanquer justifie son inaction, quitte à courir le risque d’une fermeture totale des établissements.
Elle se dit « vraiment furieuse », Frédérique Rolet. Au lendemain de la grève du 10 novembre dans les établissements scolaires, la secrétaire générale du Snes-FSU déplore le fait que « Jean-Michel Blanquer reste dans le déni » face à la situation dans les écoles, collèges et lycées. Pour ces derniers, faute de prendre les décisions nécessaires pour endiguer la propagation de l’épidémie, le risque de fermeture n’est plus à exclure.
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Le déni commence par les chiffres. Sur la grève de mardi, les syndicats évoquent 20 % de grévistes dans le primaire et 45 % dans les collèges. Le ministère, lui, avance 8,78 % dans le primaire et 10,36 % dans le secondaire. En comptabilisant les enseignants absents et sans distinguer collèges et lycées, alors que dans ces derniers, autorisés depuis cette semaine à assurer la moitié des cours en distanciel, la mobilisation était forcément plus faible. Chiffres plus que suspects, également, sur le niveau de contamination : alors que le ministre brandissait le chiffre de 3 528 élèves positifs au Covid la semaine du 2 novembre, selon des vérifications effectuées par Libération, les données remontées des laboratoires font état de 7 à 12 fois plus de cas…
Entassement des élèves et infirmières scolaires à bout
Cette réalité biaisée justifie le refus persistant du ministère de prendre des mesures à la hauteur. Si les lycées ont pu commencer à adopter des organisations à 50 % de distanciel, rien n’a bougé sur le nécessaire allégement des programmes. Or « tout est lié », reprend Frédérique Rolet : « Quand on a un emploi du temps allégé, on ne peut pas avancer à la même vitesse sur les programmes. » Quant au collège, rien n’a bougé. Certes, à la différence du lycée, cet échelon du système scolaire n’a pas à subir les conséquences d’une réforme qui brasse des élèves de classes différentes. Mais nombre de collèges, au bâti ancien, entassent leurs élèves dans des salles trop exiguës pour y respecter la distanciation physique. Et tous subissent les embouteillages à la cantine, les croisements dans les couloirs et les escaliers, le manque de surveillants pour faire respecter les gestes barrières…
Et l’annonce fracassante, la veille de la grève, d’un million de tests antigéniques mis à disposition des établissements la semaine prochaine, pour les personnels, n’y changera pas grand-chose. D’autant que les infirmières scolaires, déjà surchargées de travail, auront bien du mal à les effectuer. Qu’à cela ne tienne : le gouvernement a annoncé qu’il ferait appel à des élèves infirmiers ou à des associations de protection civile. À ce rythme, le risque de fermeture des établissements, à commencer par les lycées, se rapproche. Au point que ce matin, le Conseil de défense devait se prononcer. Une décision qui serait « une catastrophe » pour les élèves, prévient Frédérique Rolet.
Masques jetables lavables
Une étude du magazine UFC-Que choisir, publiée le 10 novembre, révèle que les masques chirurgicaux achetés en grande surface ou en pharmacie restent efficaces même après avoir été dix fois lavés (à 60 °C), puis séchés et repassés. Réputés à usage unique, ces masques ont prouvé, lors des tests menés par l’Union fédérale des consommateurs, que leur efficacité restait toujours supérieure aux 90 % de filtration exigés par la réglementation pour les masques réutilisables en tissu. Ces masques n’étant pas recyclables, c’est une bonne nouvelle pour l’environnement… et surtout pour le porte-monnaie des familles.
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