Non au bâillon sur l’information sociale ! (SNJ-CGT et SNJ)

Nous reproduisons ci-dessous un communiqué du SNJ-CGT et du SNJ en soutien à deux journalistes de L’Humanité et L’Humanité Dimanche, mis en examen pour « diffamation » suite à leur enquête révélant « un cas de discrimination syndicale au sein du groupe spécialisé dans le recyclage Paprec ». Une mise en examen qui s’inscrit dans les « poursuites-bâillons » que nous avons dénoncées à l’occasion des poursuites en diffamation lancées par le groupe Bolloré à l’encontre de plusieurs journalistes, en co-signant la tribune « Face aux poursuites-bâillons de Bolloré : nous ne nous tairons pas ! ». (Acrimed)

Le SNJ-CGT et le SNJ, organisations syndicales représentatives des journalistes de la Société Nouvelle du Journal l’Humanité (SNJH), apportent leur soutien à , nos deux collègues de L’Humanité et de L’Humanité Dimanche qui ont été mis en examen personnellement après avoir fait leur travail d’enquête et de révélation sociale au coeur de la vocation historique de nos titres.

Pour avoir relaté, témoignages et preuves à l’appui, un cas de discrimination syndicale au sein du groupe spécialisé dans le recyclage Paprec, ils ont été entendus le 20 février par un juge d’instruction avant d’être automatiquement mis en examen pour « diffamation ». Comme l’illustraient déjà leurs auditions devant les enquêteurs de la police judiciaire au mois de décembre, leurs articles ne sont pas attaqués sur une formule ou une autre, mais bien sur de nombreux passages entiers. Ce qui signifie que, malgré les pièces mises en lumière par nos collègues, l’entreprise entend les censurer ou les réduire au silence. Au passage, elle tente d’obtenir par le biais judiciaire des éléments sur leurs sources.

Dans un contexte marqué par des atteintes sans précédent à la liberté d’informer – censure de Challenges prononcée par le tribunal de commerce de Paris au nom du secret des affaires, procédures engagées contre plusieurs médias par le groupe Bolloré et ses filiales, ordonnance prise par la présidente du tribunal de Metz qui sert à identifier une des sources ayant permis de révéler les Luxleaks, etc. –, les organisations syndicales représentant les journalistes de l’Humanité, SNJ-CGT et SNJ, s’alarment de cette nouvelle instrumentalisation de la justice.

C’est à une procédure bâillon que nos deux collègues et, par extension, tous les journalistes de nos titres, sont confrontés aujourd’hui. La manoeuvre vise à nous empêcher de réaliser une part essentielle de notre travail d’information sur les conflits sociaux et les luttes syndicales dans les entreprises. Elle doit donc être déjouée. Nous ne comptons pas nous laisser intimider, et nous continuerons à défendre la liberté d’informer, même sur les événements qui se déroulent derrière les murs des entreprises…

Saint-Denis, le 22 février 2018

Mobilisation. Les fonctionnaires prêts à partager leur grève

Le 10 octobre 2017, à Lyon, des milliers de fonctionnaires manifestaient contre les mesures du gouvernement. Stéphane Audras/REA

Le 10 octobre 2017, à Lyon, des milliers de fonctionnaires manifestaient contre les mesures du gouvernement. Stéphane Audras/REA

Dans la perspective d’une journée d’action commune avec les cheminots, le 22 mars, les agents publics leur tendent la main en réaffirmant leurs propres revendications.

A u moment où la tension sociale se cristallise autour du conflit en gestation entre cheminots et gouvernement, les fonctionnaires se rappellent au bon souvenir de ce dernier. Les agents de l’État, des collectivités territoriales et des hôpitaux étaient les premiers sur la ligne de départ pour faire du 22 mars une journée de grève et de manifestations. Ils ont été imités depuis par les cheminots, avec l’appel à se saisir de cette journée lancé par la CGT et repris par SUD rail et l’Unsa ferroviaire, avant la réunion de l’intersyndicale de la SNCF hier soir (lire page suivante).

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Ce que cache le discours de Macron sur le taux de fécondité des femmes en Afrique

 Réponse d’un burkinabé à Macron

Le président Macron avait déclaré en 2017 qu’il ne sert à rien « de dépenser des milliards d’euros » dans « des pays qui ont encore sept à huit enfants par femme ». Il a remis cette allégation généralisante et nauséabonde lors de son déplacement à Ouagadougou. En disant cela, il participe à une campagne idéologique visant à accréditer le fait que l’Afrique ne s’en sort pas à cause de sa démographie et de manière sous-jacente qu’elle constituerait une bombe migratoire. Continuer la lecture de Ce que cache le discours de Macron sur le taux de fécondité des femmes en Afrique

Gladys et Yves cheminent main dans la main depuis 70 ans

NDLR de MAC et section PCF de Castel/Moissac: Honneur à nos camarades paysans engagés dans les luttes et les combats pour l’agriculture et le monde paysan comme pour une meilleure société depuis si longtemps.

 70 ans séparent ces deux photos.../ Photo DDM

70 ans séparent ces deux photos…/ Photo DDM

Gladys et Yves Bru ont fêté ce 11 février leurs noces de platine : 70 ans de mariage !

Yves est né en 1922, enfant unique, et Gladys née en 1928 issue d’une famille de cinq enfants. Ils se sont mariés le 7 février 1948.

Ils ont su s’engager sur toute une vie, cultiver et faire grandir leur amour.

De leur amour, sont nés quatre enfants : Josette, Alain, Bernard et Danièle, qui à leurs tours leur ont donné huit petits-enfants et sept arrières petits-enfants. Gladys et Yves ont travaillé sans relâche entre vignes, vergers, bois et animaux mais, ils ont quand même trouvé le temps de se reposer et de s’aimer.

Ils se sont occupés de leur foyer et de leur famille, ils se sont amusés comme des fous, ont partagé des joies, des réussites et des petites déceptions aussi, ils se sont parfois chicanés et ont eu plaisir à se réconcilier.

Autrement dit : ils sont faits l’un pour l’autre, preuve en est, cela dure depuis plus de 70 ans.

C’est entouré de toute leur famille pleine de joie qu’ils ont savouré le bonheur d’être réunis à et fêté leur anniversaire de mariage.

Nous souhaitons à Gladys et Yves encore de longues années côte à côte et tous nos vœux de bonheur.

DDM

La taxe contre le risque inondation coûtera 3 à 4 euros pour de nombreux Tarn-et-Garonnais in DDM

Depuis le 1er janvier, c'est aux intercommunalités d'assumer la compétence Gémapi./Photo DDM, archives
Depuis le 1er janvier, c’est aux intercommunalités d’assumer la compétence Gémapi./Photo DDM, archives

La compétence gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations – et son financement – incombe désormais aux intercommunalités. Sur le territoire la communauté de communes Terres des confluences, autour de Castelsarrasin-Moissac en Tarn-et-Garonne, la taxe Gemapi (Gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations) devrait s’élever à 3 ou 4 euros par foyer fiscal.

Se prémunir du risque inondation. Un enjeu essentiel sur le territoire Terres de confluences qui concentre six bassins-versants. Pour éviter le risque, il faut donc gérer au mieux les milieux aquatiques. Et pour mener à bien ces deux missions, il faut des financements.

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«Sans aides, comment permettre la conversion au bio ?»

Annie Le Goff pense que la «  botte secrète   » du chef de l’État en matière de bio a toutes les chances de se résumer à du « pas grand-chose ». Thierry Pasquet/Signatures

Annie Le Goff pense que la « botte secrète » du chef de l’État en matière de bio a toutes les chances de se résumer à du « pas grand-chose ». Thierry Pasquet/Signatures
Le président de la République promet un plan pour le bio. Les acteurs de la filière observent cette « opération séduction » avec scepticisme et pointent les incohérences de ce gouvernement qui, il y a quelques mois, décidait de supprimer les aides au maintien de l’agriculture biologique.
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Éducation. Un rapport qui fragilise le lycée professionnel

Entretien avec Sigrid Gérardin, co-secrétaire générale du Snuep-FSU

28/% des jeunes qui vont dans la voie professionnelle ont subi une orientation contrainte. Gilles Rolle/REA

28/% des jeunes qui vont dans la voie professionnelle ont subi une orientation contrainte. Gilles Rolle/REA
 

Le chef étoilé Régis Marcon et la députée (LREM) Céline Calvez ont remis hier leurs préconisations pour revaloriser la filière professionnelle. Un document qui inquiète.

Fidèle à sa stratégie, le gouvernement continue de mettre à contribution ses soutiens médiatiques. Après Cédric Villani pour les mathématiques, voici Régis Marcon pour la réforme du lycée professionnel. Tout aussi sympathique que le mathématicien, le célèbre chef auvergnat, trois étoiles au Michelin – effet garanti dans les gazettes –, a été chargé en novembre de trouver des solutions pour revaloriser cette filière qui scolarise actuellement 700 000 élèves et représente 30 % des bacheliers. Accompagnée de la députée Céline Calvez (LREM), au parcours plus axé sur les agences de communication, il a remis jeudi après-midi son rapport au ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer.

Au menu : neuf « leviers » qui, de l’orientation à la formation des enseignants, entendent transformer en profondeur la voie professionnelle scolaire. Mais, derrière l’enthousiasme de formules creuses (« rendre l’envie aux élèves de vivre l’excellence » ; « ouverture vers les défis et projets de société »), les propositions avancées ont été accueillies de manière glaciale par les organisations syndicales.

La lettre de mission de Jean-Michel Blanquer n’était pas rassurante : « Les conclusions de la mission devront s’articuler avec d’autres réformes déjà annoncées. » Les syndicats redoutaient notamment, au gré de ce rapport, de voir s’exacerber une « mise en concurrence » de la voie professionnelle, organisée sous statut scolaire, avec la filière en apprentissage, sous statut de salarié et dépendant du Code du travail. Le rapport Marcon-Calvez confirme leurs craintes. « On a l’impression que l’ensemble des mesures avancées font des lycées professionnels des “sas” pour préparer les jeunes non pas à un métier mais à entrer en apprentissage », tacle Sigrid Gérardin, co-secrétaire générale du Snuep-FSU, premier syndicat.

Parmi les mesures les plus critiquées : la refonte de la classe de seconde. Avant d’entrer en lycée professionnel, le rapport propose que l’élève choisisse non pas un métier mais « une famille de métiers » pour la seconde, renvoyant à la fin de l’année le choix de la spécialité. Cette proposition vise à résoudre les problèmes d’orientation contrainte. À l’heure actuelle, 28 % des jeunes qui vont dans la voie pro sont affectés sur leur deuxième, voire troisième vœu. Idem pour 42 % des jeunes en CAP. Mais cette solution ne fait que contourner le problème, estime Sigrid Gérardin : « Plutôt que de s’attaquer à la carte des formations afin d’offrir à tous les élèves la filière qu’ils désirent dès le début de seconde, le ministre restreint le choix des élèves et déprofessionnalise cette première année. » L’enseignement proprement professionnel, réduit à trois ans depuis 2009 contre quatre auparavant, passerait ainsi quasiment à deux ans… « Cela n’améliorera ni les savoirs professionnels ni l’insertion. »

Rien sur les salaires et les conditions de travail

En première, cette fois, le jeune est clairement invité à opter soit pour une formation scolaire, soit pour l’apprentissage. En fin d’année, il devra également choisir un « module » d’enseignement différent selon qu’il entend poursuivre dans des études supérieures ou qu’il compte rechercher un emploi tout de suite. En clair : les cours ne seront pas les mêmes dans un cas ou dans l’autre. « Cela signifie que les élèves dès la fin de première se prédestinent déjà à l’une ou l’autre finalité des diplômes professionnels, s’inquiète Sigrid Gérardin. Pour nous, c’est extrêmement dangereux. Beaucoup d’élèves changent d’avis en cours de route. Certains pensent s’orienter vers le monde pro en janvier puis on les voit choisir un BTS au mois de mai ! »

D’autres aspects brillent par leur absence. Notamment du côté de l’attractivité du métier d’enseignant. Dans la filière professionnelle, un poste sur quatre ouvert au concours n’est pas pourvu. Et 10 % des profs dans les lycées pro sont des vacataires. « Lorsque l’on regarde pourquoi une telle désaffection, deux choses reviennent : les conditions de travail peu attirantes et le salaire trop faible », explique Sigrid Gérardin. Deux points totalement absents du rapport et que le syndicat entend bien porter lors des négociations qui vont s’engager à partir du 6 mars.

Laurent Mouloud
Chef de la rubrique société

L’impitoyable exode rural des services publics

Des lignes de chemin de fer aux bureaux de poste, de l’école à l’hôpital, le recul des services publics menace le développement des campagnes.

C’est un peu la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Derrière l’annonce de la fermeture du service des urgences de nuit de l’hôpital de Clamecy (Nièvre), c’est en réalité l’aggravation de l’enclavement de tout un territoire qui se profile. Fermetures de bureaux de poste, de lignes SNCF, de classes, d’administrations… La désertification gagne du terrain dans les communes rurales, obérant gravement les possibilités de développement économique. Continuer la lecture de L’impitoyable exode rural des services publics

Sncf. Le recours aux ordonnances, détonateur d’une bombe sociale

à l’exemple de la mobilisation en 2016, les cheminots entendent riposter pour défendre le rail et leurs emplois. Jeff Pachoud/AFP

à l’exemple de la mobilisation en 2016, les cheminots entendent riposter pour défendre le rail et leurs emplois. Jeff Pachoud/AFP

Envisagée par le gouvernement, la possibilité d’un passage en force de la réforme ferroviaire cristallise la colère des élus et des cheminots. Matignon devrait faire des annonces lundi. Les cheminots, en intersyndicale, travaillent à la riposte.

Comme un air de déjà-vu. À l’instar de la casse du Code du travail, entérinée en septembre dernier, l’exécutif pourrait une nouvelle fois passer par ordonnances, pour réformer le système ferroviaire. La piste, sérieusement évoquée par le journal les Échos dans son édition de jeudi, n’a pas été démentie par le gouvernement. Loin de là. Christophe Castaner, secrétaire d’État aux Relations avec le Parlement, affirmant sans ambages que « oui, il faut aller vite et il faut être efficace », et d’ajouter : « Les ordonnances sont une des façons d’y parvenir. » L’affaire sera tranchée lundi par Édouard Philippe, qui doit annoncer officiellement la méthode et le calendrier retenus.

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