Réforme ferroviaire. Au Sénat, le plaidoyer des cheminots étrangers

La lutte des cheminots français a reçu, hier au Sénat, le soutien marqué de leurs collègues étrangers. Jacques Demarthon/AFP

La lutte des cheminots français a reçu, hier au Sénat, le soutien marqué de leurs collègues étrangers. Jacques Demarthon/AFP

Invitées par les sénateurs du groupe PCF-Verts alors que s’ouvrent les discussions sur la réforme ferroviaire, des délégations de cheminots d’Europe et d’ailleurs sont venues témoigner des conséquences de la libéralisation du rail dans leur pays.

Ils ont donné du grain à moudre aux sénateurs, qui planchent en ce moment sur la réforme ferroviaire portée par le gouvernement. Hier, à l’invitation du groupe Communiste, républicain, citoyen et écologiste (CRCE), des cheminots allemands, britanniques, espagnols, belges, italiens, luxembourgeois, mais aussi norvégiens ou néo-zélandais sont venus dresser un bilan de la situation du chemin de fer dans leur pays. Parfois totalement privatisé, souvent libéralisé ou en voie de dérégulation, partout le service public de transport ferroviaire souffre de la politique du tout-rentabilité.

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Luttes de classe(s) n°11 : mai 2018 – Vers la fin de l’école maternelle ?

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Sommaire

Édito : Maternelle : un paradis pavé de mauvaises intentions

Article filant : Vers la fin de l’école maternelle ? Coups de clairon, coups de menton et coups de bâton…

Encadré n°1 : d’autres vérités … chiffrées

Encadré n°2 : on n’attrape pas les ATSEM avec du miel

Encadré n°3 : nouvel âge ou acte de décès ?

Encadré n°4 : nos propositions

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Sébastien Jumel. La loi rate la marche des prix rémunérateurs pour les paysans

Propos recueillis par Olivier Morin
Photo : Thomas Samson/AFP

Photo : Thomas Samson/AFP

Alors que le vote sur la loi agriculture et alimentation devrait avoir lieu mercredi en première lecture à l’Assemblée nationale, le député communiste Sébastien Jumel livre son analyse.

Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, qualifie la loi agriculture et alimentation de « révolution ». Visiblement, les agriculteurs ne sont pas de cet avis… Continuer la lecture de Sébastien Jumel. La loi rate la marche des prix rémunérateurs pour les paysans

Pour la reconnaissance de la responsabilité de l’État français dans la mort de Maurice Audin

Dix-huit ans après l’Appel des douze contre la torture, l’Humanité a pris l’initiative d’une lettre ouverte au président de la République, signée par une cinquantaine de personnalités, pour que justice soit enfin rendue à Maurice Audin et les milliers d’Algériens « disparus » après avoir été torturés par l’armée française. Le 11 juin, Emmanuel Macron doit reconnaître ce crime d’État.

Le 11 juin 1957, pendant la bataille d’Alger, Maurice Audin, mathématicien communiste de 25 ans, était arrêté par les parachutistes du général Massu devant sa famille, avant d’être torturé. Le jeune assistant à la faculté d’Alger n’en est jamais revenu, et l’armée française a fait disparaître son corps.

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Asphyxie des lycées professionnels sur le dos des jeunes, des familles et des personnels

Le ministre de l’Éducation nationale vient d’annoncer les grands axes de sa réforme pour la voie professionnelle scolaire. Les mesures annoncées représentent de graves dangers pour l’avenir scolaire et professionnel des jeunes. La qualité des formations est menacée et les conditions d’études des élèves et de travail des enseignant·es seront inévitablement dégradées.
Le ministre se garde bien de préciser que sa prétendue revalorisation de voie professionnelle scolaire se fera avec moins de moyens : moins d’école pour les jeunes, moins de postes d’enseignant·es et un financement en berne des établissements. Si cette réforme est mise en œuvre, ce sont au moins 6000 postes qui seront supprimés et 120 heures en moyenne qui seront spoliées aux élèves, soit l’équivalent de 3 semaines et demi de formation par an. Pour le SNUEP-FSU cette réforme est une suite logique toujours plus brutale de la réforme de 2009, qui reste vivement dénoncée par la profession et toujours combattue par le SNUEP-FSU.

Une réforme qui se fait sur le dos des enseignant·es, des élèves et de leur famille

Les enseignements généraux subiront une baisse patente des horaires disciplinaires ce qui entravera les poursuites d’études des jeunes. L’instauration des secondes à « famille de métiers », qui pourront regrouper jusqu’à 6 Bacs Pros distincts, impliquera inéluctablement une déprofessionnalisation des formations : la spécialisation professionnelle à un métier sera réduite à 2 ans au lieu de 3 actuellement. Ce sera synonyme d’une perte avérée de savoirs et de savoir-faire pour les jeunes. C’est en contradiction totale avec les annonces médiatiques du ministre qui prétend avoir pour objectif d’améliorer l’insertion professionnelle des jeunes.

Quant aux supposés dispositifs de co-enseignement, de remédiation, ou d’aide à la réalisation de projets, ils ne seront financés qu’en confisquant du temps à l’ensemble des disciplines.
Les fameux « harvard du pro » ne sont qu’une vitrine de cette réforme dont personne n’est dupe. Sur les 78 campus des métiers seuls 4 répondent au cahier des charges et sont réellement incarnés – les autres ne sont qu’une mise en réseau d’établissements et n’ont de « campus » que le nom. Certains d’entre eux n’offrent aucune formation préparant à un CAP ou un Bac Pro et ne bénéficient donc pas aux 700 000 jeunes scolarisé·es dans la voie pro. Le « prestige » et « l’excellence » annoncés à grands coups médiatiques ne sont qu’une opération de communication pour tenter de masquer les graves dangers des autres mesures.

Pour les CAP, le dispositif de recrutement à effectif réduit vole en éclat. Les classes seront autant chargées que celles des baccalauréats. Pire, après le mixage des parcours et le mixage des publics, le ministre invente le mixage du temps d’enseignement. Certains jeunes passeront les épreuves après 1 an de formation, d’autres après 2 ans et certain·es après 3 ans. Mais toutes et tous seront dans les mêmes classes. Ce choix est pédagogiquement intenable et surtout révélateur du manque d’intérêt et de moyens dédiés à ces jeunes qui, pour beaucoup, relèvent de la grande difficulté scolaire ou du handicap.

Pour « vendre » sa réforme au PLP, le ministre emploi la même stratégie que lorsqu’il était le principal acteur de la réforme du bac pro 3 ans : il annonce la possibilité donnée aux PLP d’être affecté·es en BTS. Le SNUEP-FSU acte positivement cette annonce mais reste lucide. Très peu de PLP seront concernés et la grande majorité des collègues continuera à enseigner au niveau V et IV en voyant leurs conditions de travail se dégrader.

Le SNUEP-FSU dénonce l’ensemble de ce projet qui, ce n’est pas un hasard, est présenté au moment où la profession est fortement mobilisée par les examens. Ces mesures sont inacceptables et entraveront l’avenir scolaire et professionnel des jeunes. Elles laissent aussi apparaitre la volonté manifeste de s’attaquer au statut des PLP pour leur en demander toujours plus.

Le SNUEP-FSU informera massivement les personnels et s’engage à créer les conditions de mobilisation pour une autre réforme respectueuse de l’engagement au quotidien des PLP.

Oui massif des Irlandais au droit à l’avortement

Photo AFP.

Les Irlandais ont approuvé à une majorité écrasante la libéralisation de l’avortement lors d’un référendum historique.

Les électeurs irlandais se sont prononcés à 66,4% pour l’abrogation de l’interdiction constitutionnelle de l’avortement, 33,6% ayant voté non lors d’un scrutin où la participation a atteint 64,1%. « C’est une révolution tranquille », a réagi le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar, selon qui les Irlandais étaient prêts au changement.
« Le peuple a dit que nous voulions une Constitution moderne pour un pays moderne, que nous faisons confiance aux femmes et que nous les respectons pour prendre les bonnes décisions concernant leur propre santé », a-t-il ajouté.
Ce vote est un nouveau séisme culturel dans la petite république de 4,7 millions d’habitants, trois ans après la légalisation, par référendum également, du mariage homosexuel. Dans la capitale irlandaise, la cour du château de Dublin a été envahie par des centaines de personnes qui ont accueilli les résultats avec des cris de joie et des larmes d’émotion. Fort de ce résultat, le gouvernement veut autoriser l’avortement pendant les 12 premières semaines de grossesse, et jusqu’à 24 semaines pour raisons de santé. Leo Varadkar, chef du parti Fine Gael, a annoncé que la nouvelle législation serait promulguée « avant la fin de cette année ». Son ministre de la Santé, Simon Harris, a précisé que l’exécutif se réunirait mardi pour discuter du projet de loi avec l’objectif de le présenter « à l’automne » au Parlement, où il devrait être adopté sans difficulté, les chefs des deux principaux partis d’opposition, Fianna Fail et Sinn Féin, soutenant la réforme.
« Nous avons définitivement rompu avec une histoire qui était vraiment très dure pour les femmes », s’est félicitée Ailbhe Smyth, 71 ans, de la campagne « Together for Yes ».
Quelque 3,5 millions d’électeurs étaient appelés à se prononcer vendredi à l’issue d’une campagne souvent âpre. La consultation posait précisément la question de l’abrogation du 8e amendement de la Constitution, qui en 1983 scellait dans le marbre le tabou de l’avortement en Irlande, l’interdisant au nom du droit à la vie de « l’enfant à naître (…) égal à celui de la mère ».
Après le décès de septicémie d’une femme enceinte, une réforme a été introduite en 2013 permettant une exception lorsque la vie de la mère est menacée. Mais l’IVG reste interdite dans tous les autres cas, contraignant des dizaines de milliers de femmes à aller avorter à l’étranger au cours des trente dernières années.

« Marée populaire » : des milliers de personnes dans la rue en Occitanie

Plus de 3000 personnes ont défilé dans les rues de Toulouse./ Photo DDM Gérald Camier
Plus de 4000 personnes ont défilé dans les rues de Toulouse./ Photo DDM Gérald Camier

Une soixantaine de syndicats, partis politiques, associations et mouvement citoyens appellent à marcher main dans la main, ce samedi, contre la politique menée par Emmanuel Macron.

Les principales forces politiques de gauche et anti-libérales sont présentes. La France Insoumise, bien sûr, mais aussi le NPA, le PCF, le mouvement de Benoît Hamon Génération.s., EELV ou encore les altermondialistes d’Attac mais pas le Parti socialiste. Les syndicats seront également de la partie, notamment la CGT.

4500 à 8000 personnes à Toulouse

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Pour la défense de la Poste et de son service public… In DDM

Social – Congrès CGT FAPT 82

Les organisateurs de ce congrès riche en débats./ Photos DDM.

Le congrès CGT des activités postales et télécommunications en Tarn-et-Garonne (FAPT 82) s’est déroulé les 18 et 19 mai, à Saint-Porquier, en présence de «Cathy» Jacomet, de la fédération; Jean-Pierre Garrigues, de l’union régionale, et Mireille Riol, de l’union départementale.

Lors de ce congrès, le syndicat a présenté la rétrospective de son activité depuis le congrès de 2015. Beaucoup de luttes, notamment à la Poste, ont fait partie intégrante de cette activité. Plusieurs combats de postières et postiers ont permis d’éviter une délocalisation des bureaux, comme celui de Lafrançaise en octobre 2015, de Lauzerte en janvier 2016 ou d’Auvillar en juin 2017.

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Les salariés de l’usine Villeroy et Boch en grève.. in DDM

NDLR de MAC: dés 7h45, le secrétaire de section du PCF, Maximilien Reynès-Dupleix venait apporter le salut et la solidarité des communistes. La FSU 82 communiquait aussi sur place sa solidarité aux travailleurs de Villeroy en lutte pour leur dignité et la reconnaissance de leur travail.

Le mouvement de grève lancé par les salariés de l'usine Villeroy et Boch a été largement suivi, ce jeudi matin./ Photo DDM, Michel Bony
Le mouvement de grève lancé par les salariés de l’usine Villeroy et Boch a été largement suivi, ce jeudi matin./ Photo DDM, Michel Bony

Près de 90 % des salariés de l’usine Villeroy et Boch, à Valence-d’Agen, sont en grève aujourd’hui. Ils sont plus d’une cinquantaine à s’être réunis, tôt ce matin, devant le site tarn-et-garonnais du groupe allemand pour marquer leur mécontentement. L’usine, spécialisée dans la fabrication de receveurs de douche et d’éviers en céramique, devrait donc tourner au ralenti toute la journée.

Un cahier de revendications remis à la direction

Les salariés, soutenus par la CGT, seul syndicat représentatif, ont rédigé ce jeudi matin un cahier de revendications remis à la direction dans l’après-midi. « Aujourd’hui, on dénonce le management de la direction et attendons un certain nombre de mesures, explique Franck Cimpello, délégué syndical CGT de l’usine. Tout d’abord, on demande l’embauche d’un directeur à plein temps pour remplacer le directeur intérimaire que nous avons en ce moment. Ensuite, on attend depuis l’année dernière maintenant, un nouvel accord concernant la classification des salariés. Des entretiens ont eu lieu, des promesses ont été faites, mais à l’heure actuelle, rien n’a bougé. »

Près de 90% des salariés sont en grève./ Photo DDM, Michel Bony

Ces classifications permettent aux salariés de monter en grade, en fonction de leurs compétences, tout en augmentant leurs salaires. « Une procédure judiciaire a été enclenchée par le syndicat à ce propos. » Les salariés dénoncent également une « politique de la sanction menée systématiquement par la direction ». « Nous avons un cadre et un employé qui ont été menacés de licenciement à cause de faute mineure. On essaie d’être dans le dialogue, la recherche de solution. Mais la direction n’entend rien. »

La direction affirme que le dialogue n’a pas été rompu

Du côté de la direction justement, on se refuse à tout commentaire concernant les revendications des salariés. En revanche, le directeur des ressources humaines ainsi que le directeur actuel, M. Bourgeois, soutiennent que « le dialogue n’a pas été rompu. »  « Nous regrettons ce mouvement de grève qui paralysie bien entendu l’activité de l’usine. On espère pouvoir sortir du conflit, dans la mesure du possible. On œuvre pour le développement de cette usine, pour voir vers l’avenir. Cela va dans ce sens », indique la direction.

Une rencontre doit donc avoir lieu ce jeudi après-midi entre salariés, syndicats et membre de la direction. S’ils n’obtiennent pas satisfaction, certains menacent de maintenir le mouvement de grève.  Pour rappel, l’usine de Villeroy et Boch de Valence-d’Agen embauche 200 salariés. Elle est implantée localement depuis 1973. Une institution localement.

Professionnel : Le Snuep alerte sur l’avenir de l’enseignement professionnel

A quelques jours des annonces ministérielles sur la réforme de l’enseignement professionnel, attendues le 28 mai, le Snuep Fsu alerte sur la « déstructuration » de l’enseignement professionnel. La question du financement des LP revient aussi dans le débat.

« Les contenus du projet de loi… visent essentiellement à disqualifier la voie professionnelle scolaire pour mieux servir les intérêts des organisations patronales dans leur volonté de faire main basse sur l’enseignement professionnel au sein de l’École », écrit le Snuep Fsu en réaction au projet de loi sur la formation professionnelle. « L’apprentissage est utilisé pour remettre en cause l’enseignement professionnel scolaire ».

Le Snuep démolit le discours gouvernemental. « Les déclarations médiatiques convergent pour ressasser que le taux d’insertion professionnelle des apprentis est meilleur par rapport à celui des élèves des lycées professionnels. Mais la mise en avant de ces données, dans le projet de loi, est faite essentiellement pour dénigrer l’enseignement professionnel sous statut scolaire. En effet… ces chiffres ne prennent pas en compte les taux de rupture de contrats d’apprentissage qui restent très élevés (29 % pour les Bac pro et BP et 38,1 % pour les CAP et BEP). Imaginons un seul instant que le LP ne garde que les 2/3 de ses élèves dès la première année ! Ces taux d’insertion ne prennent pas en compte non plus la sélection ethnique, sociale et sexuée déjà opérée en amont de ce type de contrat. Pour rappel, selon le dernier rapport annuel de performance, si près de 72 % des jeunes entrant en CAP par voie scolaire obtiennent leur diplôme, ils et elles ne sont que 61 % par la voie de l’apprentissage. En baccalauréat professionnel, près de deux tiers des élèves entrant en formation obtiennent leur diplôme alors qu’un seul apprenti sur deux l’obtiendra ».

Le Snuep dénonce aussi le futur mode d’affectation de la taxe d’apprentissage.  » Le projet de loi propose la création d’une nouvelle contribution pour “favoriser le développement des formations initiales technologiques et professionnelles, hors apprentissage, ou l’insertion professionnelle“. Pour le SNUEP-FSU, cette nouvelle contribution additionnelle doit compenser la totalité de la part Hors quota actuelle et sa collecte doit être assurée par l’État et reversée d’une manière équitable aux différents établissements… Il est hors de question de jeter la responsabilité de la collecte de cette taxe sur les établissements et les collègues ».

Communiqué

Communiqué

S Gérardin sur la réforme