Le PCF gagne 225 communes de plus de 1000 habitant.e.s et est encore en lice dans 112 scrutins

Municipales 2020 – Premiers éléments d’analyse pour le PCF sur les communes de plus de 3 500 habitants

Le premier tour des élections municipales 2020 s’est déroulé dans les circonstances exceptionnelles que l’on connaît. Les derniers jours de campagne, c’est-à-dire le moment où une part de plus en plus importante d’électrices et électeurs arrêtent leur choix, ont été fortement perturbés.

La participation a connu une baisse et un niveau inédit depuis 1945 en passant de 63,55 % à 46,5 % en France métropolitaine : 79% des abstentionnistes se déclarant inquiets du Covid-19 (1) contre 69 % pour les votants. Cette crainte du virus a affecté plus l’électorat de gauche (79 %), que les électorats LREM (73 %), de droite (76 %) et du RN (71 %). Elle a été nettement moins forte en zone rurale (68 %) qu’en zone urbaine (76 %), chez les 18-25 ans (68 %) que chez les plus de 65 ans (78 %). Si le virus, avec d’autres événements nationaux et internationaux : réforme des retraites, mouvement des Gilets jaunes, crise climatique, a dû donc avoir un impact certain sur les élections municipales dans l’immense majorité des communes, il n’en a pas pour autant faussé fondamentalement les résultats.

Dans les 3 074 communes, arrondissements, secteurs de plus de 3 500 habitants en France métropolitaine, soit 42,7 millions d’habitants, 375 listes avaient une tête de liste investie par le PCF, ce qui représente 7,2 millions d’habitants. Par ailleurs, toujours sur les communes de plus de 3 500 habitants, le PCF avait des candidats dans plus de 800 listes de gauche, écologiques et citoyennes. Avant le scrutin, il y avait sur ces communes de plus de 3 500 habitants 145 maires communistes ou apparentés ou membres de l’Association nationale des élu·e·s communistes et républicains administrant une population de 2,4 millions d’habitants.

Sur ces 145 communes, 101 ont réélu une mairie communiste ou apparenté (1 368 832 habitants) ou apparenté, 39 sont dans un ballottage de 2e tour (998 191 habitants) et 5 ont été perdues (31 756 habitants). Sur les autres communes de plus 3 500 habitants où il y avait une tête de liste communiste ou investie par le PCF, 11 communes (60 486 habitants) ont été gagnées et dans 73 communes où nous faisons plus de 10 % nous sommes en position de maintenir nos listes ou de fusionner avec d’autres. Nous sommes donc, avant le 2e tour qui devrait se dérouler au mois de juin, sur un solde positif de communes ayant à leur tête une mairie communiste ou apparenté. Par ailleurs sur la strate des communes de 1 000 à 3 500 habitants, 113 villes ont réélu une municipalité communiste ou apparenté.

Si ces résultats, malgré des inégalités et quelques déceptions ou revers, sont plutôt dans l’ensemble encourageants pour les communistes en cette année du centenaire, il convient dès que la situation sanitaire le permettra de préparer activement les 2e tours dans les 112 villes de plus de 3 500 habitants et dans les communes de taille inférieure où d’une manière ou d’une autre nous serons présents. Aucune des voix qui se sont portées sur nos listes ne tiennent du hasard, elles sont le fruit du travail militant, du rayonnement, de la volonté de rassemblement des dizaines de milliers de militant·e·s et d’élu·e·s communistes. C’est pourquoi, de la section au Conseil national nous devons aussi, dans les jours qui viennent, travailler à analyser en profondeur ce qui s’est passé lors de ce 1er tour, ce qui a marché et ce qui n’a pas marché dans nos campagnes,..

Nous avons beaucoup appris lors de cette campagne très particulière et cet apprentissage est porteur d’avenir pour notre parti et les idéaux dont il est porteur.

Yann Le Pollotec et Pierre Lacaze, secteur Élections

Bruno Canard, le chercheur qui avait alerté en 2015 sur le risque de Coronavirus, dénonce le désengagement dans la recherche

Depuis 2003, Bruno Canard, chercheur à Aix-Marseille, travaille sur les coronavirus. Il dénonce le désengagement européen et français dans le secteur des sciences.

Lorsqu’il relit les lettres d’intention qu’il avait adressées en 2015 à la Commission européenne avec ses collègues belges et hollandais, Bruno Canard en a les poils qui se hérissent. Le directeur de recherche CNRS à Aix-Marseille, spécialiste des coronavirus, y expliquait qu’il existait neuf familles de virus pour lesquelles une émergence était possible. « Le premier sur la liste était le flavivirus, explique-t-il. Le second, le coronavirus. Un an plus tard, apparaissait Zika, un flavivirus. Et aujourd’hui, le ­Covid-19, un coronavirus ! » La Commission européenne ne donnera jamais de réponse. Aujourd’hui, l’Europe met 10 millions d’euros sur la table. « Ridicule », rétorque Bruno Canard. « Dans l’urgence, nous devons rédiger des programmes jour et nuit. Monter des projets en un temps record. Au bout de deux ou trois ans, le virus aura disparu et on n’en parlera plus. »

Il faudra tirer les conséquences de cette épidémie

Le chercheur sait de quoi il parle. En 2002, avec l’apparition du Sars-CoV, un virus qui provoque une maladie infectieuse des poumons, l’Union européenne décide de lancer plusieurs programmes afin de ne pas être prise au dépourvu en cas de nouvelles émergences. Dès 2004, l’équipe de Bruno Canard, grâce à des réseaux collaboratifs européens, affiche des résultats prometteurs. « Nous avions eu cette idée qui s’est révélée fructueuse : les virus ont une capacité énorme à être différents, variés, avec de larges familles. Nous les avons donc étudiés tous en même temps, afin d’en avoir un modèle type qui nous permettrait, en cas de menace d’un virus inconnu, d’en trouver un proche, d’où nous pourrions extraire des données scientifiques. » Mais dès 2006, l’intérêt des politiques pour le Sars-CoV avait disparu. La crise financière de 2008 accélère le désengagement de l’Europe et de la France pour la recherche. Résultat : des stratégies de recherche fondamentale sont mises de côté ou perdent leurs crédits.

Pourtant, explique Bruno Canard, « l’émergence des virus va être de plus en plus rapide, du fait du changement climatique, de la perte de la biodiversité, de la déforestation ».

Si cette recherche fondamentale n’avait pas été maltraitée, mais au contraire poursuivie de manière assidue, la science aurait eu la capacité de développer un médicament pan-corona, actif contre n’importe quel nouveau coronavirus qui apparaîtrait, assure le chercheur. Il dissipe au passage la confusion qui règne entre un vaccin et un médicament. « Un vaccin demande au mieux 18 mois de recherches. Et pour des virus non prévisibles, qui changent, il n’est pas adapté. Mieux vaut faire des médicaments qui ont un large spectre dans une famille virale. Cela peut nécessiter 5 ans, parfois 10. D’où l’importance de l’anticipation scientifique. » Aujourd’hui, dit-il, l’heure n’est pas à la polémique. « Il y a un devoir impératif d’écouter ce que nous dit le gouvernement. » Mais il faudra tirer les conséquences de cette épidémie. « Si seulement un peu de crédit impôt recherche pouvait être reversé pour irriguer la recherche, ça serait un bol d’air énorme. Et surtout productif. »

Nadège Dubessay

L’humanité survivra. Badia Benjelloun

L’humanité survivra à cette pandémie.

Avec plus ou moins de retard, les autorités politiques ont compris la nécessité d’imposer aux populations la fermeture des frontières et le confinement. A défaut de traitements  efficaces et sans innocuité et de vaccin préventif, limiter la dissémination trop rapide de la virose par cette technique médico-sociale  de la quarantaine dont on trouve les traces dans les écrits d’ Avicenne, permettra une immunisation progressive en évitant des pics de morbidité et de létalité inacceptables politiquement.

Il est probable que le réchauffement des températures extérieures dans l’hémisphère Nord contribuera à éteindre sa progression. Des centaines de molécules sont actuellement éprouvées et nul doute que grâce à la mobilisation parfois collaborative de nombreux groupes scientifiques dans le monde, un traitement médicamenteux sera rapidement appliqué aux personnes faisant la maladie. Continuer la lecture de L’humanité survivra. Badia Benjelloun