« NDLR de MAC: Nous reprenons ici l’intégralité de l’article parut sur la DDM et nous appelons à la fois à la vigilance pour les prochaines heures et à la solidarité tout en remerciant les services territoriaux, les services publics et les moyens engagés pour secourir les sinistrés. Informations pratiques sur le site de la mairie. »
À Moissac, l’épisode orageux qui a balayé l’ouest du Tarn-et-Garonne ce mardi soir a entraîné d’importants dégâts matériels et des évacuations en urgence. Ce mercredi matin, 4 900 foyers étaient privés d’électricité.
Des arbres et des lignes électriques couchés, des routes coupées, des habitants relogés, des écoles fermées, des entreprises sinistrées. Et des vergers dévastés. Ce mercredi, Moissac s’est réveillée encore sonnée. Dans la nuit de mardi, l’épisode orageux qui s’est abattu à l’ouest du département a généré de nombreux dégâts dont il est encore difficile de dresser un inventaire exhaustif.
Sur la RD 927, le panneau d’Intermarché n’a pas résisté.
« Il y a eu trois vagues et la plus violente, la première, a impacté le secteur entre Valence-d’Agen, Moissac et Castelsarrasin jusqu’à Lauzerte. La gendarmerie et le service départemental d’incendie et de secours ont dû gérer 500 appels chacun. Depuis hier soir et encore ce matin, les pompiers font face à 260 interventions.
Ce mercredi matin, 4 900 foyers sont toujours privés d’électricité et les équipes d’Enedis sont pleinement mobilisées. Un vol en hélicoptère doit permettre de mieux évaluer la situation et un contact avec la profession agricole est établi », précise Emilie Saussine, directrice de cabinet du préfet de Tarn-et-Garonne, qui était en déplacement à la communauté de brigades de Moissac où vingt logements de fonction ont été inondés. Par chance, le nombre de blessés reste relatif, « ce qui prouve que la population a été attentive aux messages de prévention », analyse la sous-préfète.
Emilie Saussine, directrice de cabinet du préfet Roberti, est allée rencontrer le colonel Stéphane Authier et le maire à la gendarmerie de Moissac.
Évacuations et relogements
À Castelsarrasin et Moissac, le plan communal de sauvegarde a été activé. Une première pour le maire qui a mobilisé la police municipale, ses agents et ses adjoints une bonne partie de la nuit. « C’était une situation inédite et nous avons été attentifs à cadrer le secteur entre l’hôpital, l’Ehpad et l’Adapei [la MAS Gérard-Chambert] où sept résidents et quatre accompagnants ont été évacués dans la nuit avec un minibus municipal. Nous avons ouvert l’espace Confluences pour accueillir les sinistrés et la Croix-Rouge y a acheminé 20 lits à picots. Les dégâts sont lourds et vont être coûteux. Plusieurs bâtiments communaux sont endommagés et par mesure de sécurité, on a préféré fermer les écoles. On espère rouvrir rapidement. Pour l’heure, on n’a pas d’autres informations sur des besoins de relogements mais les personnes concernées doivent se présenter à Confluences où elles seront prises en charge », signale t-il aux côtés du colonel Stéphane Authier, commandant du groupement de gendarmerie dont les personnels seront encore mobilisés ce mercredi soir, avec une « capacité à monter en puissance ».
Des champs et des jardins sont toujours inondés ce mercredi midi.
En effet, la préfecture annonce une vigilance jaune dès 18 heures. La fête de la musique est donc annulée dans tout le département. Le cadet des soucis de cet habitant du boulevard Alsace-Lorraine. « Il était 21 h 40 lorsque j’ai entendu un énorme crac et j’ai vu qu’un arbre était tombé sur ma voiture. Ça fait drôle… Je pense qu’elle est foutue », lâche-t-il un peu fataliste.
Boulevard Alsace-Lorraine, un arbre s’est couché sur la voiture de cet habitant.
Dégâts impressionnants au Sarlac
Le centre-ville a été relativement épargné et les arbres déracinés devant le Moulin semblent presque anecdotiques au vu des dégâts dans les quartiers périphériques comme aux abords de la route de La Mégère ou de la cité scolaire François-Mitterand, notamment.
Sur l’esplanade du Moulin, au moins deux platanes ont été impactés par les intempéries.
Les agents du département et ceux de la mairie qui œuvrent sur la voirie doivent débiter des tonnes de bois.
De nombreuses lignes électriques ont été endommagées par les chutes d’arbres.
Avenue Jean-Jaurès, au Sarlac, le bardage d’un immeuble HLM a détruit en partie le toit de l’atelier municipal contigu avant de s’écraser juste à côté de Véolia, drainant au passage un épais nuage blanc de mousse d’isolation. Là encore, les habitants ont pu être pris en charge hier soir dans l’urgence.
L’ancien séchoir à grains transformé en ateliers communaux est recouvert d’une mousse blanche en provenance de l’isolation du toit de l’immeuble HLM.
Avenue Jean-Jaurès, l’isolation de l’immeuble dont le toit a été arraché a été disséminée dans le quartier.
Mais il y a aussi le toit du gymnase du Cosec qui a souffert ou le secteur de la Croix-de-Lauzerte avec plusieurs entreprises inondées et une route coupée. Peu ou prou même tableau du côté de l’Ehpad des Grains Dorés. Basic Fit, Leclerc, Peugeot, Marie-Blacher : on écume, nettoie, range.
Devant l’Ehpad des Grains dorés, le chemin de Caillerat est inacessible.
Derrière Peugeot, route inaccessible et véhicules immobilisés par l’eau.
« Ce coup-là, on n’a plus rien »
Et bien sûr, en premiers de cordée ce sont les agriculteurs des coteaux qui ont été particulièrement impactés. Encore. Après un précédent qui date d’il y a 10 jours. « Il y a même des problèmes pour les céréaliers », signale Marie-Thérèse Vissières, maire de Boudou qui a aussi fermé l’école communale. Sur cette commune, Gilbert Lavilledieu se remet à peine d’une nuit cauchemardesque. Il avait déjà perdu l’intégralité des parcelles de raisins et d’abricots. Maintenant, c’est le bâtiment de l’exploitation familiale qui a été impacté. « C’est affreux. Je ne sais pas s’il faut rire ou pleurer… On a des émérites qui sont tombées ou se sont envolées. Une partie de la toiture est tombée sur la voiture de mon épouse et on a 5 gros chênes qui se sont déracinés. Et il n’y a pas que nous. »
Les vergers comme les cultures céréalières paient un très lourd tribut.
Contrairement à il y a 10 jours, tout le secteur a été impacté par le déluge de pluie et de grêle. Hasard du calendrier, la chambre d’agriculture et la direction départementale du territoire menaient une visite ce mercredi pour constater les dégâts du 11 juin. « Ce coup-là, on n’a plus rien. C’est la désolation partout et on ne sait pas quoi faire », confie le couple Pariel qui décrit une tornade de grêle et de pluie, boostée par « un vent inimaginable ». « On a même eu des arbres fruitiers arrachés donc ça veut dire que pendant 2 ans, les récoltes sont compromises. Comment on va être indemnisés ? »
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