Russel nous met en garde, mais il demeure une référence au sujet pensant, au rationalisme des Lumières, ce qui est déjà important. Les intellectuels allemands à maintes reprises historiquement ont fait l’expérience de la manière dont la bourgeoisie alliée à l’aristocratie conservatrice trahissait la réalisation politique des Lumières par la Révolution française et comment cela débouchait sur des guerres impérialistes avec le paroxysme du nazisme.
Cet échec des intellectuels allemands est au centre de la tragique réalité du nazisme, de l’esthétique de la guerre chez un Jünger, de la fascination pour la force et la puissance du nihilisme dans l’individualisme comme aujourd’hui. Donc je voudrais à ce texte de Russel joindre ce constat d’intellectuels allemands : Pratiquement oui, on peut penser. Mais et s’il y a des forces dans la société qui ont le pouvoir absolu du discours, et qui savent exactement comment empêcher les discussions larges de s’intensifier, non seulement sur le climat, mais sur tous les sujets sensibles. Il fallait que ces contenus soient ignorés au point de ne pas avoir besoin d’être interdits, le changement de société en ‘démocratie’ au cours des 50 dernières années, c’est-à-dire l’évolution d’une société libre à une dictature de la classe dirigeante ainsi que leurs instruments sociaux-politiques : groupes de pression, fondations, populistes, “organisations non gouvernementales”, influenceurs, médias (“journalistes”), est une véritable machine à ignorance… Continuer la lecture de AVONS-NOUS PEUR DE PENSER ?