L’été dernier, la crise provoquée par Lactalis avait fait couler beaucoup d’encre. Le torchon brûle à nouveau, cet hiver. « S’il vous appartient d’être en désaccord avec notre politique d’approvisionnement lait, celle-ci reste cependant de notre ressort et ne peut en toute hypothèse faire l’objet d’un tel dénigrement. Au regard du contexte général ayant entouré vos déclarations, nous avons pris la décision de mettre un terme à nos relations », peut-on lire sur un courrier envoyé par Lactalis à l’un des éleveurs dont l’AFP a obtenu une copie.
Le reportage intitulé « Sérieusement ? Lactalis: le beurre et l’argent du beurre ? » avait été diffusé le 13 octobre dans l’émission « Envoyé Spécial » sur France 2 et mettait en cause le groupe laitier et son PDG, Emmanuel Besnier.
« Je ne pensais pas qu’ils oseraient le faire », explique l’un des producteurs de lait ayant requis l’anonymat de crainte de ne pas trouver de laiterie de remplacement. Cinq producteurs sont concernés par cette rupture de contrat, avec préavis de 12 mois.
Le porte-parole de Lactalis, Michel Nalet, a confirmé à l’AFP l’envoi du courrier et expliqué qu »il n’est pas possible de poursuivre une relation avec des producteurs qui dénigrent leur employeur ». Sur les contrats liant Lactalis aux producteurs de lait, il est spécifié que ces derniers ont l’obligation de respecter l’image du groupe, auquel cas ils peuvent craindre une rupture de leur contrat, a-t-il rappelé.
Ce même reportage avait fait l’objet d’une plainte de la part de M. Besnier qui avait dénoncé des « attaques injustifiées », « la diffusion d’une émission uniquement à charge » et une atteinte à sa vie privée en montrant des images de sa résidence, le château du Vallon à Entrammes (Mayenne).
Mardi, la cour d’appel d’Angers a jugé que « la diffusion à une heure de grande écoute de l’extrait litigieux (…) puis son maintien en ligne sur le canal de rediffusion Pluzz » était « susceptible de porter atteinte » à la vie privée de M. Besnier.
En revanche, elle a débouté le PDG de sa demande d’interdiction de rediffusion par France 2, qui a argué que « le reportage litigieux n’était plus en ligne sur les sites » du groupe « à la date du 26 octobre 2016 et qu’aucune diffusion n’était établie ».
(Avec AFP)
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