remise des pétitions du comité de soutien (dont MAC) ce samedi à Aurélie Corbineau
De février 2015 à Octobre 2016, les élus de Verdun-sur-Garonne ont reçu 5 lettres anonymes d’intimidations dans leur boîte aux lettres personnelle. Ces lettres se terminaient par “DÉMISSIONNEZ” ou “MERCI A CEUX QUI ONT DÉMISSIONNÉ” écrit en gros caractères.
Une de ces lettres fut adressée à Madame le Maire, la menaçant de mort, en septembre 2016. Certains élus ont eu leur façade d’habitation qui a été dégradée et ont également été menacés physiquement. 25 plaintes ont été déposées.
En avril 2016, août 2016 et octobre 2016, Madame le Maire, demande audience au préfet et au procureur pour échanger sur ces menaces qui s’amplifient. Ces demandes d’audience restent lettres mortes, jusqu’à la publication d’un article sur le sujet par un journaliste de France 3. Dans la demi-heure qui suivit la parution, le sous-préfet appelait le Maire. Le préfet finit par la recevoir avec le premier adjoint de la commune le 23 novembre 2016. Lors de cet entretien, lorsque M. Tuyères, premier adjoint, a demandé à M. le Préfet ce qu’il était possible de mettre en place, du côté de l’Etat pour enrayer ces menaces qui s’intensifiaient, M. Besnard, le Préfet, a répondu: “Démissionnez Madame Corbineau, il y aura de nouvelles élections et si vous êtes réélus, vous serez légitimes!” Après indignation du Maire, il répéta une deuxième fois sa phrase. Lors de cet entretien, il promit également aux élus un communiqué de presse pour dénoncer en tant que représentant de l’État ces menaces, et la mise en place de forces de l’ordre pour le conseil municipal suivant… ce qu’il ne fit jamais.
Lors du Conseil Départemental de Prévention de la Délinquance et de lutte contre la Radicalisation* du 13 janvier 2017, l’un des sujets de la matinée fut les violences faites aux femmes: “Femmes et citoyenneté en Tarn-et-Garonne / Politique publique de lutte contre les violences faites aux femmes, Le sexisme tue aussi! / 5ème plan de mobilisation et de lutte contre TOUTES les violences faites aux femmes (Promouvoir respect filles/garçons dès l’école, lutte contre le harcèlement sexiste et les violences dans l’espace public, etc).
Durant le deuxième et dernier créneau de 5mn réservé à l’échange avec les élus et associations présents, Aurélie Corbineau, Maire de Verdun-sur-Garonne pris la parole pour évoquer les violences psychologiques faites aux femmes:
En avril 2016, août 2016 et octobre 2016, Madame le Maire, demande audience au préfet et au procureur pour échanger sur ces menaces qui s’amplifient. Ces demandes d’audience restent lettres mortes, jusqu’à la publication d’un article sur le sujet par un journaliste de France 3. Dans la demi-heure qui suivit la parution, le sous-préfet appelait le Maire. Le préfet finit par la recevoir avec le premier adjoint de la commune le 23 novembre 2016. Lors de cet entretien, lorsque M. Tuyères, premier adjoint, a demandé à M. le Préfet ce qu’il était possible de mettre en place, du côté de l’Etat pour enrayer ces menaces qui s’intensifiaient, M. Besnard, le Préfet, a répondu: “Démissionnez Madame Corbineau, il y aura de nouvelles élections et si vous êtes réélus, vous serez légitimes!” Après indignation du Maire, il répéta une deuxième fois sa phrase. Lors de cet entretien, il promit également aux élus un communiqué de presse pour dénoncer en tant que représentant de l’État ces menaces, et la mise en place de forces de l’ordre pour le conseil municipal suivant… ce qu’il ne fit jamais.
Lors du Conseil Départemental de Prévention de la Délinquance et de lutte contre la Radicalisation* du 13 janvier 2017, l’un des sujets de la matinée fut les violences faites aux femmes: “Femmes et citoyenneté en Tarn-et-Garonne / Politique publique de lutte contre les violences faites aux femmes, Le sexisme tue aussi! / 5ème plan de mobilisation et de lutte contre TOUTES les violences faites aux femmes (Promouvoir respect filles/garçons dès l’école, lutte contre le harcèlement sexiste et les violences dans l’espace public, etc).
Durant le deuxième et dernier créneau de 5mn réservé à l’échange avec les élus et associations présents, Aurélie Corbineau, Maire de Verdun-sur-Garonne pris la parole pour évoquer les violences psychologiques faites aux femmes:
“Monsieur le Préfet,
Cher-e-s collègues élu-e-s,
Mesdames et Messieurs,
Je commencerais mon intervention par une question: “Où commencent les violences faites aux femmes?”. Quand on se documente sur le sujet, il apparaît que les violences faites aux femmes sont tout d’abord bien souvent psychologiques.
Et sur ces questions, il est intéressant que nous nous posions nous mêmes des questions sur nos propres comportements. Je vais illustrer mon propos.
Vous le savez tous, je suis actuellement victime de menaces de mort, qui font suite à plusieurs lettres d’intimidations, et à des menaces physiques sur les élus de Verdun-sur-Garonne.
Dans ce cadre, avec le premier adjoint de la commune, Stéphane Tuyères, j’ai rencontré M. le Préfet et M. le Sous-préfet le 23 novembre 2016. Dans la conversation quand M. Tuyères a demandé à M. le Préfet ce qu’il était possible de mettre en place, du côté de l’Etat pour enrayer ces menaces, M. Besnard, le Préfet, a répondu: “Démissionnez Madame Corbineau, il y aura de nouvelles élections et si vous êtes réélus, vous serez légitimes!”
Je me suis indignée devant de tels propos de la part d’un préfet vis à vis d’une élue de la République, élue Maire par son conseil municipal et qui a eu le courage de reprendre la gestion d’une mairie dans une situation dramatique (suicide de notre Maire), vous le savez tous.
Suite à ma réaction indignée Monsieur le Préfet, vous m’avez répété la même phrase: “Démissionnez Madame Corbineau, il y aura de nouvelles élections et si vous êtes réélus, vous serez légitimes!”
Alors je repose ma question: “Où commencent les violences faites aux femmes?” Vous seriez-vous permis de dire cela M. le Préfet, si j’avais été un homme de 60 ans? Vous seriez-vous permis de dire cela à M. Bésiers, M. Henryot ou M. Delbreil mes collègues Maires en Tarn-et-Garonne?
Peut-être que ce sujet des violences faites aux femmes ne vous préoccupe pas beaucoup M. le Préfet, car vous y consacrez aujourd’hui seulement quelques minutes, en sachant que depuis un an ce Conseil Départemental de Prévention de la Délinquance et de lutte contre la Radicalisation CDPDR) ne s’était pas réuni.
Peut-être que ce n’est pas une vraie préoccupation de l’Etat, qui fait un peu de communication sur le sujet, mais qui conserve comme ministre certains hommes aux agissements plus que douteux envers les femmes.
En tant que Maire, ces questions des violences intra-familiales et plus particulièrement des violences faites aux femmes sont des sujets importants dans mon mandat, notamment car plusieurs de mes concitoyennes se confient à moi. Peut-être parce que je suis une femme. Grâce à Christelle Leudières, coordinatrice des violences intra-familiales sur le département, personne dont je salue aujourd’hui le travail remarquable et à toutes les associations locales comme au fil de soie à Moissac, nous tentons de trouver des solutions pour elles et de les accompagner au mieux dans la durée.
M. le Préfet, certainement que vous allez tout faire pour me faire passer pour une hystérique car je parle avec émotion, mais avant tout je défends mes opinions politiques sur ce que vivent les femmes de notre pays. Vous allez aussi certainement user de blagues pour vous sortir de ce moment désagréable en tentant de me ridiculiser. Peut-être même que vous irez plus tard jusqu’à me menacer de supprimer les subventions d’un montant de 500 000€ (250 000 de DETR et 250 000 de FSIPL) que vous auriez dû attribuer à ma commune et qui serviraient à financer l’école de NOTRE république.
Sachez M. le Préfet que ce que vous avez fait ce jour là, c’est le lot des humiliations quotidiennes des femmes de notre pays, des violences psychologiques que nous subissons, qui souvent nous conditionnent dans un rôle de femme, mais qu’aujourd’hui nous ne devons plus taire. Je vais continuer à agir à mon échelle sur ce sujet majeur et ce fléau de notre société que sont les violences faites aux femmes.
Je demande sur ces questions l’exemplarité de L’État.”
* Le CDPDR réunit sous la présidence du Préfet les Maires des principales communes, le colonel de Gendarmerie, le Procureur, les services de L’État, les services départementaux, les associations partenaires, etc.
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