Dimanche 26 mars à 2 heures du matin, il sera trois heures. Encore une fois ces économies de chandelles oublient l’impact humain.
Ca fait quarante deux ans, que les gouvernements successifs depuis Giscard d’Estaing en 1975, avancent ou retardent chaque année, nos horloges ! Et ça fait 15 ans que le passage à l’heure d’été a lieu le dernier dimanche de mars et le passage à l’heure d’hiver le dernier dimanche d’octobre.
Ainsi ce dimanche 26 mars 2017 à 2 heures du matin il sera 3 heures, soit deux heures de plus que le temps universel (T.U) avec lequel nos édiles jouent au yoyo sous prétexte d’harmonisation européenne d’éclairage. Ce T.U correspond au temps solaire moyen tenant compte de la correction due à la longitude (4 minutes par degré). Un décret du 8 mars 2017 vient à ce sujet de mettre à jour les dispositions réglementaires relatives au temps légal français.
C’est donc loin d’être fini surtout que le calendrier heure-d-été-heure-d-hiver a arrêté ce principe jusqu’en 2030, date à laquelle l’impact sur les économies d’énergie devrait s’améliorer selon une étude de l’ADEME
Cela dit, à la lecture des alertes régulières de l’ANPCEN (association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturne), on est en droit de s’interroger sur l’impact quant à la limitation de l’éclairage artificiel.
Cette association ne cesse d’alerter sur l’extension du parc d’éclairage public qui compterait 11 millions de points lumineux en France (+ 89% en 20 ans !) et ce malgré la réglementation. Lire notre article eclairage-public-toujours-plus-lumineux-malgre-l’obligation-d’éteindre
Quel impact sur le travail ?
Cet impact économique ne doit pas faire oublier un autre impact, humain celui-là. On lira à ce sujet le rapport du Sénat qui date certes de 1996 mais est toujours d’actualité. Il démontre que le système de changement d’heures appliqué en France comporte deux inconvénients :
– il implique une chrono-rupture, c’est-à-dire le fait que le déroulement du temps est perturbé deux fois par an. Cela a des répercussions sur la santé, l’humeur, le sommeil, l’alimentation, le travail et pour les animaux d’élevage laitier une petite baisse de production.
– la situation particulière de notre pays fait que le principe du changement d’heure a été instauré à une époque où l’heure légale était déjà en avance de deux heures sur l’heure solaire TU (temps universel) ! Lire l’historique ci-après.
Pour les salariés en équipe non rémunérés forfaitairement au mois, si l’heure en plus travaillée lors du passage à l’heure d’hiver doit leur être payée comme heure supplémentaire ou repos compensateur (au tarif nuit pour ceux qui travaillent la nuit), l’heure en moins du passage à l’heure d’été (à 2 heures il est 3 heures) n’a pas être décomptée du salaire – convention collective de travail n° 30 du 28 mars 1977
Pour les autres salariés, si l’heure supplémentaire d’hiver donne lieu au paiement des heures supplémentaires ou un repos compensateur, l’heure de moins suite au passage à l’heure d’été, peut donner lieu à une retenue sur salaire. Tout dépend des accords collectifs ou d’entreprises existants.
N’oublions pas nos amis éleveurs puisque le changement d’heure deux fois par an impacte sur leur animaux qui eux sont branchés sur l’heure solaire. Explications de web-agri/mais-pourquoi-les-eleveurs-laitiers-se-levent-ils-si-tot ?
N’oublions non plus les enfants surtout ceux qui empruntent les transports scolaires encore plus tôt pour se rendre à l’école, au collège ou au lycée toujours plus loin.
L’Europe a bon dos
Quant à dire que c’est l’Europe qui impose cette pratique depuis 2002, ce n’est pas tout à fait exact. Sa directive de 2001 – transposée dans le droit français par arrêté du 3 avril 2001 du ministre de l’économie qui a pris effet le 1er janvier 2002, a pour but d’harmoniser les dates auxquelles les états membres de l’Union européenne passent de l’heure d’hiver à l’heure d’été. Elle n’oblige pas à appliquer le principe même du changement d’horaire, ce d’autant que la France avance déjà d’une heure sur le Royaume-Uni, l’Irlande, le Portugal.
La faculté d’abandonner le mécanisme de changement d’heure est du ressort de chaque état en vertu du principe de subsidiarité… principe fondateur de l’Europe avec celui de la solidarité.
La Russie et la Chine ont renoncé au changement d’horaire pour revenir au temps universel comme la majorité des pays hors Union européenne. Le débat reste ouvert et nos lecteurs sont invités à y participer.
Liens utiles
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– 3699 l’horloge-parlante-officielle-francaise-de-l-observatoire-de-paris
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