A l’occasion de sa niche parlementaire, le groupe communiste à l’Assemblée nationale a mis en relief le mal-être hospitalier et l’inertie du gouvernement.
C’est un panorama accablant des établissements et du personnel de santé qui a été dressé, dans la nuit de mercredi à jeudi à l’Assemblée nationale, par les députés communistes. « Aux urgences du Kremlin Bicêtre pendant les fêtes, 20 lits ont accueilli 70 patients. (…) A Rouen, les ambulanciers du Smur (service mobile d’urgence et de réanimation – NDLR) sont en grève depuis plusieurs semaines pour dénoncer les conditions de prise en charge des patients. » L’énumération du député PCF de Seine-Maritime, Sébastien Jumel, continue. Il interpelle la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, sur la situation dramatique des urgences dans les hôpitaux français, « porte d’accès au soin de beaucoup de nos concitoyens qui manquent de moyens, et nous avons des propositions », assure-t-il.
Un paysage sanitaire sinistré
Le groupe parlementaire communiste s’est saisi encore plus fermement de la question des hôpitaux depuis la publication, mardi, d’une tribune dans Libération, signée par mille médecins hospitaliers et cadres de la santé. Il prévoit d’ailleurs dans les prochains jours un tour de France des centres hospitaliers. « Vous n’avez pas pris la mesure de la crise profonde traversée par les établissements et leur personnel », a accusé Alain Bruneel. Le député PCF du Nord a affirmé que les « plans d’économies » continuent malgré l’état sinistré du paysage sanitaire. Il est notamment revenu sur la lettre adressée à la ministre et postée sur Facebook par Mathilde Basset, cette infirmière de 24 ans du CHU du Cheylard, dans l’Ardèche, qui alertait sur l’injonction de rentabilité qui déshumanisait sa profession.
En guise de réponse à cet état des lieux, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a réitéré sa volonté de « revaloriser la qualité » plutôt que la quantité, en invoquant la prochaine réforme de la tarification à l’activité (T2A) qui devrait aussi favoriser la « coopération » des établissements de santé, au lieu de les mettre en compétition.
De son côté, la députée PS et ancienne ministre de l’Outre-mer, Ericka Bareigts, s’est par ailleurs attardée sur l’état du CHU de la Réunion, qui selon elle n’échappe pas à la tendance générale en France. Elle a notamment rappelé l’importance capitale de l’établissement sur ce territoire bien particulier, et a affirmé que « 155 postes pourraient être supprimés ».
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