Le procès a démonté une enquête à charge mal ficelée et la crédibilité du chef de la sécurité de l’organisation patronale.
«Je suis relaxé », déclarait jeudi dans un sourire Loïc Canitrot au sortir du tribunal correctionnel, sous le parapluie tenu par l’un de ses témoins de moralité, Arlette Laguiller, militante de toujours de Lutte ouvrière. Après un an et demi de procédure à la suite de l’intrusion d’une centaine d’intermittents au siège du Medef en juin 2016, justice a enfin été rendue. Une décision perceptible dès le début du procès avec le retrait de la plainte de la présumée victime de coup de poing, le chef de la sécurité du Medef. « C’est beaucoup de bruit pour rien », remarquait dès le début de l’audience le président de la cour, regrettant l’absence de ce plaignant à la barre. Tout au long du procès, le juge Dominique Blanc a relevé les incohérences des témoins à charge, qui ont fini par se rétracter, l’étonnant manque de vidéos provenant du Medef, lesquelles auraient pu confirmer l’agression. A contrario, les images données par la défense évoquaient une ambiance tranquille, bien éloignée de l’« atmosphère de lynchage » évoquée par Philippe Salmon, le monsieur sécurité accusateur.
Mais la défense a tenu à rappeler le contexte politique de l’affaire. « Loïc n’est pas seulement pacifique, mais un militant politique, cultivé, logique », a soutenu l’économiste Frédéric Lordon, deuxième témoin de moralité. Il était donc logique de s’adresser, en juin 2016, au Medef, « lobbyiste » et « maître d’œuvre » de nos politiques économiques et sociales, même si (ce dernier) « veut une paternité sous X pour ne pas endosser (de) responsabilité ». Dans sa plaidoirie, l’avocate Irène Terrel a fustigé un parquet « au parti pris d’emblée favorable au Medef », demandant maintenant réparation. Constituée partie civile, l’avocate a déposé plainte contre M. Salmon pour « dénonciations calomnieuses » et « violences » à l’encontre de Loïc Canitrot.
En savoir plus sur Moissac Au Coeur
Subscribe to get the latest posts sent to your email.