J’alarme sur le danger que représente, le « Rapport sur l’avenir du transport ferroviaire » de Jean-Cyril Spinetta, qui propose d’en finir avec le service public ferroviaire. Ce rapport s’inscrit dans une idéologie libérale digne de Margaret Thatcher. Fermeture de lignes, transfert de personnel aux entreprises privées, ouverture à la concurrence … Tout y passe. C’est une véritable atomisation de notre modèle de transport ferroviaire public que prône ce rapport.
Alors que les besoins de transports collectifs ne cessent d’augmenter, ce rapport préconise la fermeture de près de 9000 kilomètres de lignes.
Pour justifier ces abandons, le rapport précise qu’il est urgent de réorienter l’argent vers les lignes situées en zones urbaines et péri urbaines, et les grands nœuds ferroviaires, infrastructures que Spinetta juge « plus utiles à la collectivité ». Cette volonté de consacrer les investissements sur les zones métropolitaines, comme de transférer une partie de réseau aux régions, engendrera de graves inégalités territoriales concernant l’accès au transport ferroviaire.
Ce rapport annonce du même coup la fin du statut des cheminots sous motif « d’être en mesure de répondre à la concurrence » et préconise de « poser le principe d’un transfert obligatoire dans la loi » dans le cadre d’un transfert d’activité vers une entreprise privée.
Enfin, ce rapport signe la mort définitive et programmée depuis plusieurs années, du fret ferroviaire.
Ce rapport, «Thatcherien», est une attaque sans précèdent contre le rail public français. Il ne répond en rien aux enjeux de mobilité et écologique qui vont se poser de façon urgente dans les années à venir. L’évolution nécessaire du transport ferroviaire doit s’inscrire dans une volonté de renforcement et de développement d’un service public ferroviaire accessible à tous et garantissant la sécurité et des conditions de travail décentes aux cheminotes et cheminots.
Je suis extrêmement inquiet du contenu de ce rapport. Je mets en garde le premier ministre, Edouard Philippe contre tout suivisme aveugle de ce rapport. Le débat public doit être ouvert sur d’autres bases avec la possibilité de propositions alternatives portées par les cheminots, les organisations syndicales, les comités de lignes, véritables experts du ferroviaire public.
Pierre Laurent secrétaire national du PCF
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