C’était une promesse de campagne d’Emmanuel Macron : réduire à 12 élèves maximum les classes de CP et CE1 dans les écoles situées en réseau d’éducation prioritaire. Le dispositif est d’ores et déjà acté pour les CP à la rentrée 2018. À Moissac, ce dédoublement concerne cinq classes réparties dans les écoles Chabrié (deux classes), Montebello (1) et Sarlac (2). L’application de ce dispositif imposé par l’Éducation nationale n’est pas sans conséquence pour les mairies puisque celles-ci doivent prévoir des ajustements dans les structures scolaires. Hier soir, en conseil municipal, c’est le plan de financement prévisionnel de ces aménagements qui était présenté par Maïté Garrigues, adjointe au maire en charge de l’éducation, de la jeunesse, sport et vie associative.
Trois écoles à aménager
Le montant pour les travaux, l’acquisition de mobilier et d’équipement informatique pour les trois écoles est estimé à 48 998 € HT. Une facture rondelette que la mairie espère ne pas devoir régler toute seule. Jean-Michel Henryot, le maire de la ville, a d’ailleurs rappelé qu’il avait une nouvelle fois interpellé à ce sujet Pierre Besrnard, le préfet du Tarn-et-Garonne en visite à Moissac ce jeudi matin pour l’installation de la police de sécurité du quotidien (lire p. 20). «Je l’ai déjà sollicité à deux reprises, a affirmé le premier édile. Il m’a confirmé aujourd’hui (hier N.D.L.R.) qu’il allait faire le maximum pour nous aider.»
Obtenir un maximum de subventions
Car c’était là aussi l’autre but de la délibération proposée au vote hier : autoriser le maire à solliciter les subventions les plus élevées possible auprès des différents partenaires. Dans le plan de financement prévisionnel, en effet, 50 % des aménagements pourraient être financés par l’État et 30 % par le conseil départemental du Tarn-et-Garonne au titre des aménagements pédagogiques de bâtiments scolaires. La mairie n’aurait alors plus qu’à débourser 20 % du budget, soit 9 800 euros.
Christine Fanfelle, élue de l’opposition (groupe divers gauche), a profité du moment pour soulever un autre problème au sein des établissements scolaires de la ville : la fermeture annoncée d’une classe de l’école de Mathaly à la rentrée 2018 pour quatre élèves manquants (voir ci-dessous). «Cette année, beaucoup de classes vont fermer, a répondu Maïté Garrigues. C’est l’Éducation nationale…» Le maire lui, a préféré souligner la création de cinq postes pour le dédoublement des classes. Et «dans les écoles où les élèves en ont le plus besoin», a affirmé Maryse Baulu, adjointe en charge de l’action sociale.
Une fois mis au vote, le dédoublement des cinq classes de CP et le plan de financement prévisionnel ont été approuvés à l’unanimité par les élus. Car comme l’a conclu Jean-Michel Henryot : «Tout le monde est d’accord pour donner aux écoles.»
Mathaly : les parents restent mobilisés pour éviter la fermeture d’une classe
«On ne va pas lâcher le morceau». Le ton est donné. Hier après-midi, une délégation de parents d’élèves de l’école de Mathaly était reçue à Valence-d’Agen par Thierry Doussine, inspecteur de l’Éducation nationale. Sur la table des discussions : la fermeture annoncée d’une classe. «L’inspecteur nous a bien dit qu’à ce jour, la classe serait fermée à la rentrée, détaille Nelly Payrastre, membre de l’association des parents d’élèves. Il nous a fait comprendre que ce serait compliqué de faire autrement…» En effet, la carte scolaire 2018 a été officiellement dévoilée lundi 6 février. Pour l’école de Mathaly, pas assez d’élèves inscrits, elle doit rendre un poste. Poste qui pourrait être récupéré consécutivement au départ à la retraite d’un des enseignants.
Aujourd’hui, entre la maternelle et l’élémentaire, il y a sept classes dans l’établissement. Sachant que l’Éducation nationale ne prend pas en compte dans ses calculs les toutes petites sections, il y a 159 élèves scolarisés dans la petite école juchée sur les coteaux de Moissac. «Comme ils comptent en fonction de la globalité, il y a en moyenne 26,5 élèves dans les sept classes, analyse Nelly Payrastre. Pour pouvoir maintenir la classe, il faudrait une moyenne de 27+1». Mais ce qui révolte les parents, c’est que cette décision de fermer une classe a été prise en fonction des chiffres d’aujourd’hui – comme c’est le cas chaque année – soit avant les inscriptions pour la prochaine rentrée. «Les classes vont être surchargées, déplore la mère d’élève. Nous pensons au bien-être de nos enfants, mais aussi à celui des enseignants». En conseil municipal, Christine Fanfelle, élue divers gauche, s’est ouvertement interrogée «sur les conditions d’apprentissage en cas de fermeture…»
Pour les parents, pas question de baisser les bras. La mobilisation continue. D’ailleurs, la banderole «classe surchargée = enfants sacrifiés» est à nouveau de sortie. Dans un premier temps, elle avait été affichée sur la grille de l’école. Mais l’inspection d’académie avait demandé son retrait. Les parents ont trouvé la parade. Avec l’accord du propriétaire, ils l’ont plantée dans le champ voisin. «On ne va pas lâcher le morceau», répète Nelly Payrastre.
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