Réjouissons-nous : les entreprises du CAC 40 ont réalisé 93,4 milliards de profits en 2017, une hausse colossale de 24 % par rapport à 2016, déjà une bonne année. Avec un chiffre d’affaires en hausse de plus de 6 %, ces multinationales montrent qu’elles sont à même de bénéficier du mouvement en cours de reprise mondiale. A qui cette situation va-t-elle profiter ? Elle doit normalement bénéficier aux actionnaires, aux salariés, à l’investissement et au fisc.
La moitié en dividendes
Les actionnaires seront effectivement parmi les gagnants. Selon les analyses de Factset Estimates citées par LeRevenu, plus d’une trentaine d’entreprises vont accroître leurs dividendes. La moitié des profits sera ainsi redistribué, pour un montant de 46,8 milliards d’euros. Il est tout à fait normal que les actionnaires d’entreprises en forte croissance voient la rémunération de leur investissement augmenter. Mais qui va toucher ces dividendes ?
Les nouvelles méthodes de management se prétendent au service de l’épanouissement des salariés, de leur « savoir être » et de la « réalisation de soi » en entreprise. Danièle Linhart, spécialiste de l’évolution du travail et de l’emploi, démonte ces impostures et montre comment le management moderne s’inscrit dans la lignée du travail à la chaîne théorisé par Taylor et Ford pour toujours mieux asservir les salariés. Objectif : déposséder les travailleurs de leurs savoirs et de toute forme de pouvoir dans l’entreprise. « Le patronat ne veut surtout pas que la contestation massive qui s’est exprimée en 1968 ne se reproduise », explique-t-elle. Entretien.
L’histoire du travail salarié est celle, dites-vous, d’une dé-professionnalisation systématique des travailleurs. Taylor a initié cette dynamique avec son « organisation scientifique du travail » au XIXe siècle qui, loin d’être neutre, visait à contrôler les ouvriers. Comment cette dé-professionnalisation a-t-elle été imposée ?
Une cinquantaine de Citoyens, militants communistes et élus locaux ont répondu présents le 14 mars dernier à l’appel de la section castelsarrasinoise du PCF pour une réunion publique sur la santé de proximité et l’accès aux soins de premier recours.
Face à la diminution inquiétante du nombre de médecins, les communistes ont souhaité poser les bases d’une réflexion publique pour la construction d’un centre de santé pluri-professionnel dans la ville sous-préfecture. Appuyés par Marie Piqué, Vice-Présidente d’Occitanie en charge de ces questions, les communistes ont tout d’abord exposé au public les différences entre un véritable service public et ces fameuses maisons de santé libérales telles qu’elle apparaissent un peu partout dans le département.
Alors que le modèle libéral peine à attirer de nouveaux médecins, la médecine salariale « permet de répondre aux besoins et attentes des jeunes médecins », a expliqué Marie Piqué. « Peur du burn-out, endettement, aspiration à mieux combiner vie privée et professionnelle » sont les raisons principales qui poussent les jeunes médecins diplômés à s’orienter vers le modèle salarial. « Seulement un tiers des maisons de santé libérales qui ont vu le jour en Occitanie depuis 2015, fonctionnent », lançait alors la communiste lotoise au public, inquiet de voir plusieurs projets de ce type fleurir dans le département, sans pour autant avoir l’assurance qu’il y aura bien des médecins dans ces locaux souvent couteux pour les collectivités.
Présent dans l’assemblée, Xavier Prévedello, maire de Saint Porquier et cadre médical sensible à cette proposition d’un service public de santé ajoutait : « Nous avons une confrontation entre un modèle libéral et ces jeunes médecins qui n’en veulent plus. Nos territoires doivent s’adapter pour apporter des solutions qui répondent aussi à ces besoins ».
Une heure et demie d’échanges auront permis de poser le cadre d’une bataille qui ne fait que commencer. Communistes et citoyens castelsarrasinois n’ont pas l’intention de voir leur territoire, déjà classé « zone fragile » par l’ARS, muer en véritable désert médical. Pour preuve, plus d’une vingtaine de personnes ont décidé de s’engager pour la création d’un collectif citoyen en vue de la construction d’un centre de santé public.
Il est « tombé en héros ». Arnaud Beltrame, l’officier gendarme qui s’était substitué aux otages auprès du jihadiste auteur des attaques de Carcassonne et Trèbes dans l’Aude, est décédé samedi, portant le bilan de cette équipée meurtrière à quatre morts.
Grièvement blessé, le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame est mort des suites de ses blessures à 45 ans. Il s’était livré vendredi à la place des personnes retenues par Redouane Lakdim dans le supermarché Super U de Trèbes.
«Un pied de nez». Voilà comment Nicolas Cossange (groupe Nouveau Monde, majorité régionale), a qualifié la nouvelle convention passée entre la collectivité et la SNCF, pour les Trains Express Régionaux (TER). La Région s’embarque en effet pour un long trajet – jusqu’en 2025 – avec, en guise de copilote, l’opérateur historique du rail. Un choix qui va à contre-sens du désormais fameux rapport Spinetta, qui prône notamment une ouverture à la concurrence de certaines lignes régionales.
NDLR de MAC: C’est M. Gibelin, Vice président communiste de la région Occitanie en charge des transports qui est le pilier de cet accord, mais la DDM l’oublie volontairement!
«92 % des trains devront être à l’heure d’ici 2025»
La majorité assume cependant le choix de cette voie, qu’elle partage seulement avec la Bretagne, la plupart des conseils régionaux étant tentés de prendre le chemin du privé. «C’est une façon de montrer notre attachement au service public», a souligné l’élu de Nouveau Monde, qui a ciblé le (mauvais) exemple de la privatisation du transport des voyageurs en Grande-Bretagne : hausse des accidents, des prix… La présidente socialiste Carole Delga illustre de son côté par le fret : «La privatisation a conduit à un effondrement.» Et si elle se dit ouverte à la discussion sur le sujet, elle prévient : «Arrêtons de brandir le chiffon de la privatisation. Discutons avant des vrais problèmes de mobilité, et des solutions que l’on peut apporter.»
Avec cette convention, la Région estime avoir obtenu toutes les garanties de la SNCF pour améliorer le service aux usagers, «avec la même attention portée à tout le territoire d’Occitanie». Et gare aux sorties de routes. Des pénalités pourront être appliquées, des «reporting» seront effectués à une cadence soutenue, et «un point d’étape sera réalisé à mi-parcours, ce qui est inédit», selon Jean-Luc Gibelin, l’élu qui a conduit le dossier.
En matière de ponctualité par exemple, un point très sensible, le terminus est chiffré : 92 % des trains devront être à l’heure d’ici 2025, contre 87,6 % aujourd’hui. Face aux critiques liées à la vétusté du parc, répandues aussi, entre 10 et 20 rames nouvelles feront leur arrivée. Une nouvelle tarification sera aussi appliquée à partir de juillet. Le fameux billet à 1 euro, s’il reste généralisé sur les cinq lignes «historiques» du Languedoc-Roussillon, débarquera dans tous les trains : les billets «contingentés» seront portés à un million et étendus à toute la région (pour mettre la main dessus, il est conseillé de s’y prendre longtemps à l’avance…). «Les tarifs jeunes vont baisser de 30 % sur trois ans», se réjouit aussi Carole Delga. Pour tout ce train de mesures, près de 2,5 milliards d’euros iront à l’exploitation du TER, 300 millions par an en moyenne. Pour la présidente de Région, voilà pourquoi les négociations avec la SNCF ont traîné en longueur. «Tout simplement parce que nous voulions plus de trains, pour moins cher. On passe de 19 euros/train/km à 18 euros», indique Carole Delga. Habituée aux raccourcis, l’opposition frontiste n’a pas hésité à souligner la lenteur des pourparlers : «La précédente convention arrivait à terme le 31 décembre 2016», a ainsi insisté Julien Sanchez, ajoutant cette image caustique : «Heureusement, votre majorité ne conduit pas un train, parce qu’un an et demi de retard, c’était un record absolu !». «Propos dérisoires» et «mauvaise foi», lui a rétorqué Carole Delga. Terminus, la convention est votée.
Nouvelles dessertes
Plusieurs nouvelles dessertes vont être créées, notamment des liaisons TER Toulouse-Perpignan sans changement en gare de Narbonne, un soulagement pour beaucoup de voyageurs. Ce sera possible dès la fin d’année. L’objectif, qui sera atteint dès 2019 selon Carole Delga : 6 allers-retours Toulouse-Perpignan par jour, sans changement ; et autant avec correspondance à Narbonne. Selon la Région, entre les grandes lignes, les TGV et les TER, la Ville rose et la cité catalane seront unies par 24 liaisons par jours. En tout, 72 circulations nouvelles seront créées, soit + 40 % de places offertes au quotidien sur le réseau (+ 37 000). A noter que la convention prévoit aussi une «sanctuarisation du TER Train Jaune» (Pyrénées-Orientales).
La voie de la rénovation. La création de nouvelles dessertes va s’accompagner, sur la période, de «l’achat de 10 à 20 rames supplémentaires». D’ici deux ans, les plus anciennes, qui datent des années 80, seront mises sur la voie de garage. Concernant le réseau, dont la gestion appartient à l’opérateur public SNCF-Réseau, Carole Delga a proposé à ce dernier que la région soit «pool d’étude» pour la rénovation des lignes, dont 50 % sont «vieilles».
Chiffres clés. 1 milliard de km parcourus en train chaque année par les voyageurs TER Occitanie. 2 453 km de voies ferrées. 274 points d’arrêt. + 60 % de voyageurs en 15 ans. + 5,1 % en 2017. Un trafic en progression en 2017 : 66 000 voyageurs un jour de semaine, 80 000 le vendredi (comptages BVA octobre 2017). 20 lignes ferroviaires et 43 lignes d’autocar. 4,7 milliards investis depuis 15 ans.
Le point sur la Lgv- Carole Delga a indiqué hier à la presse que Bercy s’apprêtait à caler une nouvelle date-étape, en avril : un groupe de travail va se réunir pour la première fois au ministère, pour étudier les modes de financements innovants imaginés par les collectivités. C’était une demande des élus locaux, lors de leur rencontre avec le Premier ministre. Ils espèrent ainsi convaincre que l’on peut contourner l’obstacle financier, souvent érigé pour reporter les projets. Le projet de loi Mobilité – et donc les choix du gouvernement – sera présenté au cours de la seconde quinzaine de mai. Le temps presse…
Société – Entre 1 000 et 3 000 manifestants, hier, à Montauban in DDM
Entre 1 000 ( selon la police) et 3 000 personnes ( selon les syndicats) ont manifesté, hier matin, à Montauban, contre un gouvernement qui «maltraite» ses fonctionnaires et veut «moins de services publics.» C’est davantage qu’à l’automne dernier.
Après les retraités la semaine dernière, les fonctionnaires ont réussi, hier, leur mobilisation pour le «pouvoir d’achat, les conditions de travail, les services publics…» Les manifestants se sont rassemblés dès 10 h 30 sur le Cours Foucault. Les responsables des six organisations syndicales (CGT, FO, CFDT, CFE-CGC, FSU et Solidaires) ayant appelé à la grève ont pris ainsi la tête du cortège pour rejoindre l’Esplanade des Fontaines, via la rue du Dr Labat, l’intérieur du centre hospitalier, la rue Léon Cladel, la Grand-Rue de Villenouvelle, le rond-point des Tontons Flingueurs et l’esplanade. Très vite, la CGT a annoncé que 3 000 personnes participaient à la manifestation. 1 000, selon la police. Mais au-delà de l’éternelle querelle des chiffres, les deux parties seront d’accord, au moins, sur un point : le cortège est beaucoup plus fourni qu’à l’automne dernier ( 10 octobre), date à laquelle la manif avait réuni 2 000 personnes, selon les syndicats, 480, selon la police. Du coup, Philippe Clavelin (FO) s’est égosillé au micro : «Fonctionnaires, applaudissez-vous.»
Le leader de la FSU Guillaume Mangenot n’a pas été en reste : «Ils ont voulu déclarer la guerre aux fonctionnaires. Réfléchissons à un printemps de luttes.»
Des boîtes de cornichons
Des élus se sont aussi mobilisés. La députée PS Valérie Rabault, le conseiller départemental PRG José Gonzalez, le conseiller régional PS Patrice Garrigues, le conseiller municipal PC de Montauban, Rodolphe Portoles … ont participé au défilé. Sans oublier La France Insoumise, Lutte ouvrière…
Dans une petite sélection des pancartes, il faut retenir : «N’expérimentez jamais, un monde sans fonctionnaires !» ; «Attention Macron, 68 est de retour» ; «Echange casquette de cheminot, contre Roleix»… Dans le cortège, on a croisé aussi Vincent, brancardier au centre hospitalier de Montauban depuis 15 ans, payé 1 350 €. «On nous demande d’aller toujours plus vite, de ne pas réfléchir. On n’a plus le temps de parler au patient. Ce n’est quand même pas des boîtes de cornichons qu’on transporte. Ce sont des humains.»
Au cours de l’après-midi, les taux d’enseignants en grève dans le Tarn-et-Garonne seront connus : 20 % dans le premier degré, 21 % dans le second. Mieux qu’en octobre, là aussi.
Reçu en audience le 14 mars, le SNUEP-FSU a alerté le ministre de l’Éducation nationale sur les dangers que représentent certaines préconisations du rapport Calvez-Marcon si elles devaient être arbitrées. Certaines d’entre-elles risquent de déstabiliser fortement la voie professionnelle scolaire sans améliorer les parcours de réussite des jeunes. Le SNUEP-FSU y voit aussi une instrumentalisation des lycées professionnels pour permettre au gouvernement d’atteindre ses objectifs en matière de développement de l’apprentissage aux niveaux IV et V. D’ores et déjà, les personnels expriment leur profonde inquiétude et dénoncent une partie des préconisations à l’opposé de l’objectif affiché prétendant « revaloriser » la voie professionnelle.
La volonté d’imposer l’implantation d’UFA dans tous les LP fait aussi peser de graves menaces sur le statut des PLP.
Le SNUEP-FSU a rappelé que la mise en place de secondes à « familles de métiers » impliquera inéluctablement une déprofessionnalisation des formations qui sera préjudiciable à l’insertion des jeunes. La généralisation de cette mesure, qui implique de fait la transformation d’un bac pro en 3 ans en un bac pro en 2 ans, déstructurera complètement certaines filières opérantes dont les savoirs professionnels sont reconnus et où les poursuites d’études sont satisfaisantes. Si elle devait être retenue cette mesure amplifiera les difficultés rencontrées avec le bac GA sur l’ensemble de la voie professionnelle.
Le SNUEP-FSU s’oppose à la mesure sur les PFMP qui pourraient s’effectuer en seconde dans les établissements et dont l’organisation serait laissée à la discrétion des établissements, pour l’ensemble des classes.
Le SNUEP-FSU a signalé sa forte inquiétude concernant le choix d’un module « insertion professionnelle » ou « poursuite d’études » en classe de terminale. Il a rappelé que le bac, même professionnel, devait rester le premier grade universitaire et que le choix d’un module plutôt qu’un autre ne devait pas fermer l’accès à une poursuite ou une reprise d’études des jeunes.
Lors de cette audience, le SNUEP-FSU a émis des propositions pour renforcer la voie professionnelle scolaire en se basant sur les revendications exprimées par les personnels.
La seconde est une classe centrale dans le parcours des jeunes et nécessite des conditions d’études améliorées. Un dédoublement systématique de tous les enseignements permettrait aux personnels de remédier aux nombreuses difficultés concentrées sur cette classe.
Une révision des programmes est nécessaire, comme une révision de certains référentiels d’activités professionnelles (RAP), pour réintroduire des savoirs généraux et professionnels ambitieux permettant aux jeunes de trouver du sens dans leur formation. Dans ce cadre, les formations proposées et les diplômes professionnels doivent être liés à un métier identifiable et reconnu.
Certains LP alertent depuis longtemps sur leurs difficultés et se retrouvent parfois dans des situations d’une extrême gravité. Une carte nationale de l’éducation prioritaire doit rapidement être mise en œuvre pour identifier les établissements qui doivent bénéficier de moyens et de mesures supplémentaires pour faire réussir tous les jeunes.
Les élèves de LP sont des lycéen.nes comme les autres et méritent de bénéficier en terminale d’un enseignement de philosophie, dont les enseignements et les modalités certificatives doivent être adaptés.
Si le ministre déclare régulièrement reconnaitre le travail des professeurs de lycée professionnel, cela doit aussi se traduire sur la fiche de paie. Le SNUEP-FSU a insisté pour que le ministre remédie à la profonde injustice que représente l’exclusion des PLP du système de pondération effectif pour les enseignant·es de lycée général et technologique en charge de classes à examen.
Le SNUEP-FSU continuera de porter la parole des personnels de la voie professionnelle publique sous statut scolaire au long des deux semaines qui nous séparent des arbitrages du ministre. Il revendiquera des mesures ambitieuses pour renforcer la voie professionnelle scolaire, pour améliorer les conditions de travail des personnels et permettre à tous les jeunes d’accéder à un premier niveau de qualification par un diplôme.
Nantes, 12 septembre 2017. Manifestations contre les ordonnances Macron. L. Venance/AFP
Temps de travail extensible, ubérisation galopante et statut du cadre en jachère. Les dossiers chauds ne manquent pas à l’Ugict-CGT, qui ouvre son congrès ce mardi. Entretien avec Marie-José Kotlicki, sa secrétaire générale.
Quels sont les dossiers chauds du congrès ?
Marie-José Kotlicki Tous les signaux sont au rouge pour les ingénieurs, cadres technico-commerciaux et techniciens (ICT). Le nombre d’arrêts maladie est en hausse, notamment les burn-out. Cette situation est due à la pression mise sur les salariés, à l’utilisation intensive du numérique et à la non-observation du droit à la déconnexion. L’extension du forfait jours (sans décompte, ni paiement d’heures supplémentaires – NDLR) y est aussi pour beaucoup. Continuer la lecture de Marie-José Kotlicki : « Tous les signaux sont au rouge pour les cadres, ingénieurs et techniciens »