Dernier adieu à Mauricette FONTANIER, le 13 mars 2018 à Septfonds
Une des dernières apparitions publiques, il y a un an pour l’hommage à Louis Sabatié
Mauricette,
Il y a plus de cinquante ans que nous nous connaissons et vous faites partie de ces camarades que je n’ai pas pu tutoyer. Sans doute parce que j’étais très jeune quand je vous ai rencontré ou que l’on parlait de vous à la maison, parents communistes et mère à l’UFF. Il en fut de même pour Pierre JUGE, Jean VIGNOBOUL, Roger VIE, André et Mimi MERCADIE…
Je vais essayer d’évoquer vos engagements, les engagements de militante communiste qui jusqu’à votre dernier souffle ont fait partie de votre vie… Et c’est sûrement parce que vous étiez communiste, parce qu’il y avait besoin de trouver les chemins d’une société plus juste et fraternelle pour le plus grand nombre, que concrètement sur le terrain vous avez mené les combats pour la cause des Femmes, pour aider les plus défavorisés, pour l’Ecole, pour la Culture… pour la Paix et le désarmement : ni Pershing ni SS 20 clamions-nous début des années 80 dans les rues de Montauban ou sur les boulevards parisiens
Vous adhérez au parti communiste en 1950. Cet engagement vous le partagez avec André. En 1959 vous devenez membre de Comité départemental de la fédération et début des années 60, membre du Bureau fédéral. Vous participez à la Commission du travail du parti en direction des femmes. Membre du secrétariat en 1965 vous êtes responsable à l’Education puis dans les années 68 vous animez la commission du travail en direction des enseignants…. Et jusqu’en 2010 vous êtes membre du Conseil départemental.
Vous êtes une grande humaniste, chacun le sait : il ne faut pas frapper deux fois à votre porte pour demander de l’aide : vous avez hébergé des gens dans le besoin, aider à faire des démarches, être à l’écoute de celle ou celui qui a besoin de partager et d’échanger…
Vous êtes également exigeante, « perfectionniste », avant-gardiste ; vous aviez une approche critique qui nous interpelait dans les débats qui ne manquaient pas de traverser nos réunions…
Le rassemblement de la gauche est pour vous un impératif incontournable…
Jusqu’au bout, vous êtes une militante et citoyenne active : lors des dernières élections municipales de 2014 vous soutenez, et êtes candidate sur la liste « Ensemble pour Septfonds ».
En 1967, vous portez les couleurs du PCF dans le canton de Montauban-Est et en 1983 vous serez élue sur la liste de gauche aux élections municipales de Montauban. Vous êtes membre des commissions de l’environnement, des transports, de la Commission paritaire, de la commission de la Culture.
La Culture justement, vous participez à la grande aventure du Festival de Montauban dont vous êtes, dès sa création, un membre de la Direction et apportez votre concours à son infatigable initiateur Félix Castan. La place Nationale et les rues de Montauban résonnent, entre autres, des textes de Bénédetto , et de notre belle langue, la langue occitane …
Dans la période que nous traversons, lourde d’inquiétude pour notre planète, pour notre pays, je ne peux m’empêcher de vous lire quelques lignes de l’écrivain Michel PIQUEMAL que vous auriez sans doute faites vôtres :
« La vie et le monde s’acharnent à nous rogner les ailes, mais c’est notre devoir absolu de nous efforcer en retour de les étendre, le plus large possible. Je dis non, je refuse, j’accuse, je mets en doute … je me révolte donc je suis ».
Au moment de ce dernier adieu, permettez-moi de vous dire Mauricette combien nous gardons dans nos cœurs le plaisir d’avoir partagé des combats exaltants et des moments amicaux inoubliables.
A Françoise et Arthur, qui avez su adoucir la fin de vie de votre mère et grand-mère, à Louis, Paul et Nicole, à Ophélie, et Michel-Ange…. à toutes celles, tous ceux que ce deuil affecte soyez assurés de notre fraternelle affection et de nos sincères condoléances.
Mauricette, nous ne vous oublierons pas.
Marie-Claude MANERA, Pour le PCF 82
Ici avec Marie-Jo Veyres