Syndicats et élus craignent la fermeture du lycée agricole de Moissac dans le Tarn-et-Garonne In DDM

Depuis des années, la capacité d'accueil est limité à cause des locaux./ Photo DDM, Ch.D.
Depuis des années, la capacité d’accueil est limité à cause des locaux./ Photo DDM, Ch.D.

La fermeture du lycée agricole de Moissac. Une petite ritournelle qu’on entend régulièrement. Questionné à ce sujet il y a un mois, Éric Lottiaux, le directeur de l’établissement affirmait dans nos colonnes : « Le LPA de Moissac peut perdurer si on lui en donne les moyens. »

Or voilà, progressivement, des moyens, il y en a de moins en moins. Deux changements prévus dès la rentrée 2018 et un transfert de formation(s) d’ici un an laissent présager du pire pour les syndicats.

Premier point : la fermeture du dispositif ULIS. Il y a quatre ans, une unité localisée pour l’inclusion scolaire avait été installée au sein du lycée agricole de Moissac. Aujourd’hui, ils sont deux ou trois élèves par niveau de classe à profiter de ce système. Et tous, enseignants, parents et élèves, s’accordent à dire que cela fonctionne. Mais voilà, l’ULIS, c’est terminé.

Pour ce parent, c’est une catastrophe : « On est écœurés, laissés pour compte. En deux ans, mon enfant a fait énormément de progrès. Là, tout va être bousillé. Cela va rendre l’avenir professionnel de nos enfants encore plus difficile. On nous parle d’égalité des chances. Mais le résultat c’est qu’on ferme les classes spécialisées…»

Délocalisation de la formation professionnelle à Montauban

Autre point noir pour les syndicats : la délocalisation de la formation professionnelle (CFPPA) à Montauban. Jusqu’à présent, les élèves avaient cours à la cité scolaire François-Mitterrand, faute de place dans les locaux du lycée professionnel agricole de Moissac. Or la cité scolaire a besoin d’espace et souhaite donc récupérer ses classes. Les étudiants devront donc se rendre dès septembre à la préfecture pour suivre leurs enseignements.

Enfin, fin mars, le directeur de l’EPLEFPA (Établissement public local d’enseignement et de formation professionnelle agricole) de Montauban-Moissac a reçu les représentants des organisations syndicales de l’EPL. Selon l’intersyndicale de l’enseignement agricole public de Midi-Pyrénées, il leur « annonce aussi le transfert des formations du LPAH (Lycée professionnel agricole et horticole) de Moissac à Montauban, et donc sa fermeture ! Tout s’est passé sans concertation, brutalement, dans le dos des personnels qui ne parviennent pas à y croire ».

Pour Corine Lorrai, représentante du Snetap/FSU a Moissac, « il faut trouver des solutions pour l’ULIS, le CFPPA et la délocalisation des formations dont les premiers transferts vers Montauban se feraient sous un an. Le conseil régional est furieux, il ne veut pas de la disparition des petits établissements. »

Le soutien du ministre de l’agriculture

Par voie de communiqué l’intersyndicale annonce « le ministre de l’Agriculture lors d’une rencontre bilatérale avec le Snetap FSU, tenue le mardi 10 avril, s’est engagé à ne fermer ni le lycée agricole de Moissac ni d’ailleurs aucun autre lycée. Il a rappelé son attachement au dispositif ULIS. Le projet de fermeture était donc bien un projet initié par le DRAAF (Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt) et le directeur d’EPL. Assument-ils encore leur décision ? » Contactés par notre rédaction ni la DRAAF (équivalent du rectorat dans l’enseignement agricole), ni le directeur à Montauban n’ont souhaité s’exprimer.

Sur le territoire, l’annonce de la fermeture du lycée agricole se répand comme une traînée de poudre. Et mobilise les autorités locales. « Nous avons ratissé large et informé les députés, le maire de la ville, etc. », indique Corine Lorrai.

Pour Jean-Michel Henryot, il serait dommageable « de grignoter cette structure qui a son utilité sur le territoire. On peut en témoigner, la mairie fait travailler des jeunes en formation, et ils donnent satisfaction. » L’élu poursuit : « Cette structure a un caractère familial et on y enseigne un savoir-faire indispensable pour notre département. Il faut travailler à minima à maintenir ce qui existe. Je vais interpeller les conseillers régionaux. Les élus nationaux doivent aussi être dans la boucle. Il faut essayer de faire jouer tous les leviers possibles. »

« Là, ils sont en train de nous appauvrir, conclue Corine Lorrai. Il faut résoudre une fois pour toutes cette question et qu’un véritable projet de développement soit mis sur pied pour Moissac. »


120 élèves au lycée agricole de Moissac

Du CAP au bac pro, l’établissement agricole de Moissac compte 120 élèves dont 47 internes. 15 % d’entre eux viennent de Moissac et des alentours, 40 % de Montauban et de son agglomération, 32 % viennent d’un rayon à 20 km de Moissac.

Les autres arrivent des départements voisins comme le Tarn, l’Aveyron ou la Haute-Garonne.

 


En savoir plus sur Moissac Au Coeur

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Donnez votre avis

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.