Peste(s)

 

Le ciel chargé de mémoires entend

Comme un bruit, grondant, énorme, sourd

Montant des entrailles de la bête immonde,

Tapie, dans les replis infâmes de l’inhumanité.

 

Le nuage épaissit de certitudes aigries,

Croule sous le joug, le harnais des puissants

Quand dans une plainte, la famine s’étend

La mort se montre, rôde, insatiable, à se repaître.

 

Le vent, sur les lambeaux de la vie, ramène

L’infiniment petit, tueur silencieux, invisible

Qui se gausse du temps, pour surgir, sans un cri

D’un homme, las, en méandre de déraisons.

 

Il n’y a de peste(s) qu’autant de couleurs

Et si demain, le vert se pare de vertus,

Saurons-nous par ailleurs, signifier la fin

Des inégalités, de la faim, du brun virus

Des canons rougis de notre honte, crachant

Pleurant, enfants emportés par la boue

Résultat de notre indifférence assassine

Dans l’attente de cet autre arc-en-ciel.

 

Souverains, les mots s’ajoutent aux maux,

Comme pour ne pas se perdre dans l’ombre

Epaisse, masquant ce flux, ce reflux incessant

D’une vague roulant sur des montagnes d’espoir.

 

La parole se fait acerbe, au prix de la vie

Quand du fenestron maudit, la cynique haine

Dispense, face au monde interdit, un poison

En un prurit virulent que ne contrarie nul vaccin.

 

Le masque tombe, innocents en vrais coupables

Pour ne pas vouloir donner du sens à l’avenir

A prendre en option le temps des raisons

Vous nous refusez cette humanité qui vous fuit !

 

Il n’y a de peste(s) qu’autant de souhaits

Et hier nous apprend des lendemains oubliés

Saurons-nous alors puiser, sans faillir

Dans cette sève, ce savoir couché dans l’aube

Des hommes avec leurs passions, d’un monde

Qu’une émotion à naître éclairera un jour

De ses éclats d’intelligence, d’un renouveau

Car nous aurons conquis, de droit… l’âge de la vie !

 

Maximilien in « Temps d’après »

Décembre 2009

 


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