Tarn-et-Garonne : une décharge sauvage fait le bonheur d’entreprises du BTP peu scrupuleuses IN DDM

(Vendredi, dans la Version Papier….)

Environnement

Un terrain privé à vendre est devenu une décharge sauvage pour des entreprises du BTP déversant toutes les semaines des tonnes de déchets de chantier
Un terrain privé à vendre est devenu une décharge sauvage pour des entreprises du BTP déversant toutes les semaines des tonnes de déchets de chantier

Une décharge sauvage sur un terrain privé du quartier de Gandalou, à Castelsarrasin, fait le bonheur d’entreprises du BTP, peu scrupuleuses de l’environnement. Depuis des mois, elles y déversent en toute illégalité des tonnes de déchets de chantiers non triés. Plastique, fer, verre, fibrociment, éverite, béton, etc. sont enfouies à quelques mètres d’une zone humide protégée en contrebas.

«Cela fait des mois que cela dure », peste un riverain ayant joué les lanceurs d’alerte dans cette affaire de pollution environnementale. « Je passe tous les jours pour me rendre à mon travail par cette intersection [chemin de Merlanes et route de Gandalou à Castelsarrasin, NDLR] et je vois à chaque fois sur ce terrain des entreprises locales y déverser toutes les semaines des bennes entières de gravats de chantiers ». Des déversements qui se sont multipliés ces dernières semaines à tel point que ces indélicates sociétés se rendent sur les lieux avec une pelle mécanique pour enfouir et aplanir le terrain.

l’un des riverains a donné l’alerte./ Photo DDM, Max Lagarrigue

«Le site d’environ 2 000 m2 a progressé d’au moins 30 mètres avec l’ajout de ces matières », certifie le lanceur d’alerte. Des déchets qui dégringolent chaque jour un peu plus sur une pente de près de 10 mètres en contrebas où se situent à la fois une zone humide protégée et un cours d’eau.

Amiante, déchets plastiques, ferraille

Lors de notre visite sur les lieux, un homme qui ne souhaite pas donner son nom nous interpelle. «J’ai l’autorisation du propriétaire, certifie-t-il, pour que les entreprises dont il nous donne le nom, viennent y déverser pour faire du remblai». Interrogé sur la présence de tuiles en éverite contenant de l’amiante, de déchets plastiques, de fers ou encore de gaines en plastique provenant de chantier, notre interlocuteur botte en touche. «Je n’y suis pour rien, vous n’avez qu’à leur dire s’ils font n’importe quoi», lâche-t-il avant de quitter les lieux.

Les gravats tombent en contrebas dans une zone humide protégée./ Photo DDM, Max Lagarrigue

Contacté, le propriétaire, un ancien agriculteur de 93 ans vivant à Mauvezin se dit surpris par cette situation même s’il a déjà été mis en demeure par la municipalité de régler la situation notamment en raison de la présence d’épaves de véhicules calcinées abandonnées sur son terrain, il y a quelque temps. «C’est vrai pour les gravats, confirme le nonagénaire, j’ai donné une autorisation à un voisin pour gérer cela», assure le retraité qui nous dit être informé par nos soins de la situation actuelle.

«C’est au maire, à la police de veiller aussi à ce que sur la voie publique on ne déverse pas n’importe quoi chez moi», poursuit le nonagénaire assurant faire tout son possible pour mettre un terme à cette situation. «On va fermer purement et simplement, je vais prendre les dispositions», certifie-t-il rappelant que la vente de ce terrain n’a pu se faire en raison d’une interdiction émanant, selon lui, «du préfet».

Interrogée sur la situation de cette décharge illégale, la sous-préfète Céline Platel nous confirme qu’elle a sondé le maire sur ce dossier. «Plusieurs procédures de mise en demeure ont été transmises au propriétaire», indique-t-elle précisant que «s’il y a toutefois un problème de salubrité publique ou un incident environnemental», l’État fera «un signalement aux organismes dédiés».

Les sociétés facturent le traitement de ces déchets

Depuis, un autre riverain du quartier nous a joint pour nous signaler que l’un de ses voisins ayant rasé un hangar de 200 m2 de tuiles en éverite contenant de l’amiante, ces déchets ont été enfouis sur ce terrain.

Une situation qui ne surprend pas le président de la communauté de communes Terres des Confluences, Bernard Garguy ayant en charge les trois déchetteries du secteur. «On gère les transferts des déchets des professionnels de nos déchetteries à la gravière de Saint-Loup.

On se doute bien qu’au vu des volumes de gravats collectés qu’il y a des décharges ailleurs». Des sociétés peu scrupuleuses qui gagnent sur les deux tableaux. «Ils facturent à leur client le traitement de ces déchets qu’ils rejettent dans la nature au lieu de s’acquitter du coût de leur traitement».

 

 


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