Secours populaire : «On veut croire encore au Père Noël» in DDM

Francette-Noël est secrétaire générale du Secours populaire en Tarn-et-Garonne. Son mari Bernard est lui coresponsable du conseil de région du Sécours populaire Occitanie./ Photo DDM Manu Massip
Francette-Noël est secrétaire générale du Secours populaire en Tarn-et-Garonne. Son mari Bernard est lui coresponsable du conseil de région du Sécours populaire Occitanie./ Photo DDM Manu Massip

Alors que pour certains, il est financièrement difficile de fêter Noël, Francette-Noël et Bernard Frauciel sont engagés auprès du Secours populaire pour leur permettre d’avoir chaque année des cadeaux à offrir.

Depuis près de 40 ans, Bernard et Francette-Noël Frauciel se sont engagés aux côtés du secours populaire pour venir en aide aux personnes défavorisées. Avec les fêtes de fin d’année, ils ont du travail, notamment pour offrir aux enfants la chance d’avoir des cadeaux au pied du sapin.

Quelles sont les actions du Secours populaire pour la campagne de Noël ?

Bernard Frauciel : Le premier travail qu’on réalise, c’est la collecte de jouets. On a fait des collectes dans différentes écoles, dans des clubs de sports. La société Century 21 a réussi à collecter 1 000 jouets sur Montauban. On travaille aussi avec l’agence Guy Hoquet qui place des panneaux publicitaires et pour un panneau placé, c’est deux repas pour le secours populaire. On travaille avec tout le monde. Nous faisons aussi une collecte financière, avec la parade des Pères Noël verts dans les rues, en vendant des petits bibelots qui rappellent l’action du Secours populaire. Comme tous les ans, nous avons organisé le marché de Noël à Montauban, au marché gare. Environ 300 familles de tout le département viennent y chercher des cadeaux à très bas prix. Cela permet à chaque enfant d’avoir un cadeau sous le sapin.

Francette-Noël Frauciel : Il y a aussi l’opération papiers cadeaux : nous sommes à Leclerc Sapiac, et à Maxi Toy. Le plus important reste peut-être l’appel au don que nous lançons avec la campagne de Noël, où nous faisons appel à tous nos donateurs. Après Noël, on lance la campagne don’actions, une grande tombola populaire au niveau national.

Les familles qui participent au marché de Noël sont des personnes qui n’auraient pas pu offrir de cadeaux à leurs enfants ?

Bernard : Il y a de très fortes chances. Le Père Noël vert ne remplace pas le Père Noël rouge, il vient en renfort. C’est lui qui collecte les cadeaux et qui permet aux enfants de recevoir un ensemble de cadeaux de manière évidente. Pour ceux qui croient au Père Noël, c’est important. Moi j’essaye d’y croire encore mais ce n’est pas évident (rires).

Francette-Noël : Ce qui est bien dans ce système, c’est que la famille peut choisir un jouet, on ne l’impose pas.

Pour ce qui est des dons financiers, certaines associations ont craint de les voir diminuer. Est-ce le cas au Secours Populaire ?

Bernard : S’ils n’augmentent pas, ils ne diminuent pas non plus dans le département. Plus de gens donnent mais ils donnent un peu moins. C’est un équilibre qui s’est créé et qui semble tenir.

L’association a-t-elle assez de bénévoles ?

Francette-Noël : On en demande tout le temps. Le bénévolat a changé. Avant, les bénévoles restaient aux permanences toute la journée. Maintenant, ils viennent plus ponctuellement, quand ça les arrange.

Des actions solidaires sont-elles prévues pour le Nouvel An ?

Bernard : Le 13 janvier, nous allons organiser un grand repas de fête pour les personnes sans abris. Nous avons aussi un projet de local d’accueil pour les sans-abri : ce serait un endroit pour se laver, se changer et avoir un peu d’intimité.

Francette-Noël : Ce repas est organisé en collaboration avec des élèves du lycée Bourdelle. Au départ, on devait le faire entre les fêtes mais les élèves veulent faire participer les cuisines du lycée mais elles sont en vacances pour le moment. Donc ce sera plus autour de la galette des rois.

Les mouvements sociaux de ces dernières semaines ont-ils eu un impact sur votre activité ?

Bernard : On n’a pas eu de difficultés avec les Gilets jaunes. C’est un mouvement qu’on comprend. On a fait une action à Montech : on a remis des cadeaux à 37 enfants de Gilets jaunes à travers l’opération des pères Noël verts. Nous nous avons des gilets bleus, qui sont la marque de la solidarité. Nous n’analysons pas les causes de ce mouvement mais les conséquences donc il nous est apparu nécessaire d’intervenir auprès de ce public-là. Cela ne veut pas dire qu’on soutient le mouvement dans sa totalité. C’est un principe de base, on ne fait pas de différences entre les gens.

Francette-Noël : On n’intervient pas sur le terrain avec les Gilets jaunes mais il faut dire que nos permanences sont remplies de gens qui en font partie, qui sont dans cette situation où il n’y a plus d’argent à partir du 15 du mois. On a des gens qui ne venaient presque plus parce qu’ils ne pouvaient plus payer l’essence.

Comment a évolué la pauvreté depuis les débuts de votre engagement associatif ?

Bernard : La pauvreté empire tous les jours. Les gens ont de plus en plus de mal à arriver à la fin du mois. Le premier critère de pauvreté dans ce pays, c’est l’alimentaire. C’est un des points d’entrer au secours populaire. On ne donne rien, on demande toujours une participation. Ces gens-là ont de plus en plus de mal à trouver quelques euros pour venir chercher les produits qu’on met à leur disposition. Cela se traduit par une augmentation d’environ 10 % des colis d’urgence. Mais nous voyons aussi des personnes qui arrivent à s’en sortir. Des personnes pour qui le Secours populaire a été un coup de pouce pour retrouver une vie digne.

 


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