Environ 220 000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont chaque année victimes de violences physiques et/ou sexuelles commises par leur ancien ou actuel partenaire. Depuis le début de l’année 2019, soit en 6 mois, 75 femmes ont été tuées sous les coups de leurs conjoints ou ex-conjoints, c’est-à-dire 1 femme tous les 2 jours et demi. Un grand nombre d’entre elles avaient pourtant porté plainte. Nos institutions dysfonctionnent face aux violences sexistes et sexuelles dans le couple, face aux violences dites « conjugales » et ne sont clairement pas à la hauteur de l’ampleur de la situation.
Si le gouvernement organise un Grenelle, il doit avoir pour priorité l’engagement de l’État dans un plan ambitieux d’éradication de ces violences.
Un grenelle ça n’est pas un espace de simple communication, ce sont des moyens et des actions ! Un grenelle qui ne se limite pas aux effets d’annonces et aux plans de communication de Mme Schiappa .
Le mouvement #MeToo date déjà de 2017, des politiques publiques -avec par exemple les observatoires contre les violences faites aux femmes de Seine-Saint-Denis ou de Paris- existent depuis des années. Le Haut cConseil à l’Égalité ou la MIPROF produisent des préconisations, et des rapports… Nous n’en sommes plus à « libérer la parole des femmes », nous n’en sommes plus non plus aux expérimentations. Beaucoup de choses existent pour avancer. Presque tout, Tout, sauf les financements et l’engagement de l’État ! Pour des hommes et femmes politiques « Dire » ne suffit plus, il faut maintenant « faire » !
Un Grenelle implique un réel processus de concertation avec des grands axes de travail, plusieurs collèges d’actrices et d’acteurs (associations, syndicats, élu.es locales, directrices·teurs régionales et délégué·es départementales aux droits des femmes… et des ambitions à la hauteur des besoins, notamment en matière de financement public et de mise en œuvre de politiques publiques.
– Nous demandons l’application de la loi et la mise à l’ordre du jour du Parlement de la loi-cadre contre les violences faites aux femmes, co-élaborée avec le Collectif National des Droits des femmes ( CNDF) et déposée à l’Assemblée nationale par Marie-George Buffet et par Laurence Cohen au Sénat.
– La grande cause nationale dispose du plus petit budget ! Mme Schiappa enfume sur son budget dans lequel elle compte deux fois les même dépenses, une fois dans son budget, une fois dans celui de ses collègues ministres… Celui-ci atteint seulement 79 millions d’euros alors que les actrices et acteurs de la défense des droits des femmes estiment à un milliard d’euros minimum, la somme nécessaire à l’accompagnement et à la mise à l’abri des victimes. L’Espagne a débloqué cette somme. C’est possible et cela ne peut attendre !
– Lieux uniques : Pour en finir avec les parcours semés d’embuches, nous proposons la création d’unités spéciales d’accueil des femmes victimes de violences dans tous les départements. Lieux dans lesquels les victimes pourraient trouver: la police, la justice, l’aide juridictionnelle, l’unité médico-judiciaire pour faire les constats et les prélèvements et au moins une association spécialisée. Ces unités devraient pouvoir s’appuyer sur un quota d’hébergements et de logements dédiés, dispositif clé pour la sortie des violences ; et sur un accompagnement par des consultations en psycho-trauma. Aujourd’hui les services publics de prises en charges des femmes victimes de violences sont indigents ! Par exemple Il existe 46 Unités Médico-Judiciaires en France soit environ un pour deux départements, comment dès lors demander aux femmes d’y recourir, de faire constater les violences, de faire des prélèvements en cas de viols, d’amasser des preuves pouvant servir devant la justice …
Mourir sous les coups n’est pas une fatalité, les politiques publiques peuvent prévenir les violences et protéger les victimes !
Hélène BIDARD, Responsable nationale « droits des femmes et féminisme » au PCF, Présidente de l’Association ECVF,
Fabien ROUSSEL, Secrétaire national du PCF et député du Nord,
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En lien avec votre article sur le grenelle du 3 09 19, plasticienne engagée, j’ai réalisé une installation dans un centre d’art sur le violences faites aux femmes. Intitulée « Loi n°2010-769 », elle rend tristement hommage aux 130 femmes décédées en 2018 en France et à toutes les autres décédées dans le monde, victimes de leur partenaire ou ex-partenaire. A découvrir : https://1011-art.blogspot.com/p/loi-n2010-769_2.html
Cette série a été présentée à des lycéens, quand l’art contemporain ouvre le débat.
Et aussi « This is not consent » sur la culture du viol : https://1011-art.blogspot.com/p/thisisnotconsent.html
Il faut AGIR !