Pesticides : des cancers plus fréquents chez des riverains de vergers… Par FNE82

Après 6 mois d’enquête pilotée par le docteur Donadio, un ancien chef de service en hématologie, et 1131 personnes interrogées sur deux communes autour de Montauban, France Nature Environnement Tarn et Garonne (FNE 82) lance l’alerte. Son étude exclusive montre que la fréquence d’apparition de maladies est anormalement élevée chez les riverains de vergers, parcelles fortement consommatrices de pesticides. Alors que la mobilisation contre ces épandages à proximité des lieux de vie va crescendo, France Nature Environnement demande, dans une pétition adressée au gouvernement, le droit de vivre #LoinDesPesticides.

Riverains de vergers et personnes exposées de longue date : des citoyens plus fréquemment malades

Cancers, hémopathies malignes, pathologies neurologiques, pathologies endocriniennes : l’étude menée par France Nature Environnement 82 dans deux communes du Tarn et Garonne s’est intéressée à quatre grandes maladies ayant un rapport possible avec les pesticides. Pour mettre en lumière l’incidence de ces produits sur les citoyens, la fédération départementale du mouvement France Nature Environnement a soumis un questionnaire complet à 1131 riverains de vergers, dont 117 enfants sur ces communes. Les résultats sont édifiants : la proportion des citoyens malades est bien supérieures quand ils vivent à moins de 200m des vergers, champs fortement consommateurs de pesticides.

L’étude dégage également des profils de population particulièrement exposés de par leurs statuts de riverains : ancienneté de l’exposition (plus ou moins de 25 ans). France Nature Environnement Tarn et Garonne fait également le constat d’une fréquence de cancers de près de 15 % de la population enquêtée quand la moyenne nationale se situe entre 5 et 6 %, soit 2,5 fois plus. Face à cela, la fédération départementale demande impérativement une meilleure prévention des riverains ainsi qu’un meilleur contrôle des usages des pesticides.

Lire l’étude

Les citoyens et citoyennes à proximité des champs, une population oubliée

Le constat dressé par France Nature Environnement Tarn et Garonne est exclusif puisqu’il met en lumière l’impact des pesticides sur une population peu étudiée : les voisins et voisines des champs traités. L’étude menée par l’association vient compléter les données de la littérature nationale et internationale, telles que celles du rapport de l’INSERM de 2013 qui se concentre particulièrement sur les maladies contractées par les agriculteurs et leurs familles.

« J’adresse de sincères remerciements aux bénévoles de France Nature Environnement Tarn et Garonne. » réagit Cécile Claveirole, référente politique sur les questions agricoles à France Nature Environnement « Ce travail de fourmi est de grande qualité et ses premiers enseignements sont tristement riches et révélateurs. D’une part, cela montre que les études sur la santé de ces citoyens manquent cruellement. De l’autre, elle souligne l’inaction complète de l’État sur le sujet alors que l’alerte est lancée depuis bien longtemps. À France Nature Environnement, cela fait des années que nous militons pour une interdiction des épandages de pesticides à proximité des habitations, des écoles ou encore des hôpitaux. La réponse de l’État manque toujours d’ambition, l’Appel des coquelicots résonne à travers la France mais l’Elysée y semble sourd. Résultat, les tensions sur le terrain montent. La gronde se fait de plus en plus sentir face à ce passéisme de l’État. C‘est malheureusement à juste titre tant la santé de ces citoyens semble oubliée ».

La grogne monte contre ces épandages à proximité des lieux de vie

Dans le Val d’Oise, ce sont plusieurs collectifs de parents d’élèves qui se sont montés à Us, Montgeroult et Courcelles-sur-Viosne. Dans le journal le Parisien, des familles font part de leur calvaire quand les pesticides sont épandus. « Ça pique le nez, ça gratte la gorge… Il y a cette odeur un peu acide. On ferme vite toutes nos fenêtres et on rapatrie les gamins à l’intérieur de la maison » raconte ainsi une mère de famille. Leur demande ? Un périmètre de sécurité autour de l’école, des habitations et une réaction du maire.

À Langouet en Ille et Vilaine, c’est justement le maire qui s’est saisi du problème. Le 18 mai 2019, il a pris un arrêté pour « interdire l’utilisation de pesticides à moins de 150 mètres de toute parcelle comprenant une habitation et 100 mètres dans certains cas » explique-t-il à Ouest France. La réponse de l’État ne s’est pas fait attendre. La préfète de Bretagne a rapidement demandé au maire de retirer cet arrêté.

L’histoire semble tristement se répéter. Le maire de Ruelle-Sur-Touvre, en Charente Maritime, avait lui aussi pris ce courageux arrêté, en 2017, pour interdire les épandages à moins de 50 mètres des habitations. Sommé par l’État et après un intense lobbying de la FNSEA, l’élu avait fini par le retirer tout en appelant l’État à agir face à cette question de santé publique.

Rappeler l’État à ses responsabilités, c’est également ce qu’a fait l’association Eau et rivières de Bretagne, membre du mouvement France Nature Environnement. Avec Générations Futures et Solidaires, elle a récemment déposé trois recours devant le Conseil d’État contre l’arrêté du 12 septembre 2006, un texte emblématique encadrant l’utilisation des pesticides. Parmi les reproches, le manque de dispositions « destinées à protéger les riverains des zones traitées par des produits phytopharmaceutiques ». Le Conseil D’Etat a rejoint l’avis des associations le 26 juin. Il a enjoint aux ministres de prendre les mesures qui s’imposent afin de protéger les riverains des zones traitées par des pesticides.

Parce que nous devrions tous et toutes avoir le droit de vivre #LoinDesPesticides, signez notre pétition.

Nous devrions tous et toutes avoir le droit de vivre #LoinDesPesticides : exigeons l’interdiction de l’épandage de pesticides à proximité des habitations et lieux de vie. Signez notre pétition.

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