Toulouse. Journée Jaurès avec le PCF

Fabien Roussel./ Photo DR

Fabien Roussel./ Photo DR

Dans le cadre du 160e anniversaire de la naissance de Jean Jaurès, la Fédération de Haute-Garonne du PCF organise demain mardi une rencontre afin de souligner «la pertinence de sa pensée dans la situation politique de la France d’aujourd’hui, sur la Nation, la République, les luttes sociales».

Elle se conclura par une allocution de Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, qui répond à nos questions.

Pourquoi aujourd’hui encore la pensée de Jaurès influence la gauche française ?

Jaurès disait que le capital est «une force tyrannique et injuste». C’est toujours aussi vrai. Comme lui, quand on est de gauche, on se doit de dire qu’il y a urgence à sortir d’un capitalisme de plus en plus destructeur, si l’on veut répondre aux trois défis de l’heure : urgence pour la paix face aux logiques de guerre, y compris les guerres économiques ; urgence pour le climat et pour assurer la transition écologique ; urgence sociale en France pour permettre à chacun de vivre dignement, avec un travail, un vrai salaire, face au creusement sans fin des inégalités.

A la peine électoralement, la gauche pour se réinventer doit-elle dépasser Jaurès ?

La gauche est à la peine car celle qui était au pouvoir dernièrement a tourné le dos à ses engagements. La pensée et l’action de Jaurès restent, là encore, d’une brûlante actualité, même si le monde a changé. Par exemple, lorsqu’il appelle à «pousser jusqu’au bout» les principes d’égalité et de souveraineté du peuple que proclame la République (…) Quand nous disons qu’il faut respecter la dignité humaine, mettre l’argent au service de l’être humain et de la planète, quand nous voulons aujourd’hui mettre fin à la monarchie présidentielle, renforcer les droits d’intervention directe des citoyens, des salariés, nous nous nous inspirons de la démarche jauressienne.

Dans le paysage «balkanisé» de la gauche, quelle stratégie doivent adopter les partis pour les prochaines élections municipales, en particulier à Toulouse ?

L’enjeu de ces municipales sera de défendre la commune, pivot de la République, qu’on étrangle en la privant de ses principales compétences et de ses moyens. 72 000 communes en Europe dont 35 000 en France ! Pour eux, nous sommes une anomalie. Pour nous c’est une richesse, c’est le plus beau lieu de la démocratie pour prendre les meilleures décisions, au plus proche des besoins des habitants. C’est dans cet esprit que nous abordons ces élections : redonner des moyens aux communes, porter des projets construits avec les habitants, mettant au cœur de ses priorités le bien-être de chacun, l’égal accès de tous aux services publics, le vivre ensemble et la défense de l’environnement.

Les gauches actuelles sont-elles irréconciliables ?

Je n’ai jamais cru à la fin du clivage droite-gauche, ni aux gauches irréconciliables. La colère est très forte dans le pays, seule une réponse progressiste y répondra. D’autant que M. Macron joue les apprentis sorciers en faisant de l’extrême droite l’alternative à son pouvoir. On ne peut cependant se contenter d’appels rituels au rassemblement. Nous voulons montrer qu’il est possible de produire autrement les richesses de notre pays, augmenter les salaires et rendre du pouvoir d’achat aux Français (…) Personne ne gagnera tout seul mais tous ensemble, c’est possible !

Rencontre mardi 3 septembre à Toulouse, Salle Osète – Espace Duranti (6 rue du Lieutenant-Colonel Pélissier) de 14 h à 18 h.

Recueilli par S. M.

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