Réforme des retraites : Le Premier ministre était attendu, il a finalement confirmé le pire

Travailler plus longtemps, pensions calculées avec des points et non plus des trimestres, âge pivot à 64 ans avec malus pour un départ avant cet âge… et donc recul de l’âge de départ à la retraite.

Et il ne dit pas un mot sur le blocage des ressources financières à 14% du PIB, confirmant que le coeur de la réforme vise bien à satisfaire des intérêts financiers et le monde des assurances.

La réforme Macron est en fait conçue pour démanteler totalement le système solidaire issu du programme du CNR, pilier de notre système social.

L’universalité est un leurre quand les annonces consistent à opposer les générations entre elles et à sacrifier les nouvelles générations. Si cette réforme était réellement vertueuse, pourquoi le décalage de sa mise en œuvre pour les générations nées après 1975 est-il présenté comme une bonne nouvelle pour celles  nées avant 1975 ?

Aujourd’hui, le pays n’a eu aucune réponse sur sa principale attente : à l’âge de la retraite, quel sera le niveau de ma pension par rapport à mon salaire de fin de carrière ?

Le pays voit bien que l’objectif de Macron consiste à nous faire travailler toujours plus longtemps pour une pension toujours plus faible. Les rustines proposées, qui additionnent le pas grand chose au trois fois rien, visent à masquer la baisse de 27 % du niveau de pensions qui se profile pour les deux prochaines décennies.

Face au mouvement social et populaire qui s’installe avec force dans le pays et qui s’élargit, une autre réforme des retraites est possible pour répondre aux attentes et aux besoins. Le PCF mettra toutes ses forces dans son élargissement, jusqu’au retrait du projet Macron, et appelle à ce titre la jeunesse, particulièrement visée par les annonces du Premier ministre, à s’engager dans cette bataille.

« L’architecture du mépris a des effets sur nous tous » in Usbek & Rica

Dans Reprendre Place, contre une architecture du mépris (Payot, 2019) le philosophe et maître de conférences à l’université de Strasbourg Mickaël Labbé pointe les dérives d’un mouvement de privatisation de l’espace urbain qui réduit le nombre de personnes pouvant obtenir un « droit à la ville ».

 

Usbek & Rica : Le sous-titre de votre livre emploie un terme très fort, « l’architecture du mépris ». Comment du simple mobilier et des décisions urbaines peuvent-elles « mépriser » et qui sont les victimes de cet ostracisme ?

Mickaël Labbé : Cette formule n’est pas de moi, mais de Georges Pérec dans son livre Espèces d’espaces (éd. Galilée, 1974). Elle correspond aussi aux travaux du philosophe et sociologue allemand Axel Honneth, qui travaille sur la notion de reconnaissance. Ce que j’observe récemment, c’est qu’un certain design, un mobilier urbain et une production de formes urbaines agissent sur la formation d’identités individuelles et collectives. Au fond, un certain type d’architecture agit sur les identités et façonne ceux qui se sentent légitimes, ou non, à être là.

Souvent, on analyse la ville en des termes macroscopiques : les inégalités économiques, la répartition par CSP, ou encore l’injustice spatiale et juridique. Cela donne un type de vision qui n’est pas inexact, mais on passe à côté d’un mode d’action négatif des villes. Ces dernières sont obsédées par leur image, qui est leur outil de valorisation le plus important. Aussi, puisqu’elles ne peuvent ouvertement ségréger, elles signifient spatialement le mépris par une architecture excluante. Cela peut passer par du mobilier urbain, type banc à SDF, soit par de larges projets privatisés comme EuropaCity (dont l’abandon a été acté en novembre dernier par le gouvernement, ndlr) ou le réaménagement de la Gare du Nord, où on signifie aux individus que ce qui nous intéresse chez eux, c’est leur part de consommateur. Dès lors qu’ils ne peuvent l’être car ils sont insolvables, ils comprennent de facto qu’ils ne sont pas les bienvenus. Continuer la lecture de « L’architecture du mépris a des effets sur nous tous » in Usbek & Rica

Retraites : Le gouvernement fait des promesses, les syndicats appellent à la grève in Caf. Ped.

A force de promettre la revalorisation sans la faire, le gouvernement semble bien dépourvu quand il voudrait qu’on le croit. La grève historique du 5 décembre, l’ampleur des manifestations a fait réagir le gouvernement. Le 6 décembre JM Blanquer, G Attal sont intervenus dans les médias puis E Philippe a fait une déclaration. Le gouvernement maintient son projet de retraites par point mais promet une revalorisation des enseignants à partir de 2021. Problème : comme il promet cette revalorisation depuis 2017 sans la faire, comme le montant annoncé semble très faible, ces propos se heurtent à l’incrédulité. A commencer par les syndicats, sauf la Cfdt et l’Unsa, qui appellent à faire grève et manifester le 10 décembre et soutiennent les mouvements qui auraient lieu le 9.

Les promesses gouvernementales

La mobilisation historique des enseignants le 5 décembre (de 60 à 70% des enseignants en grève) a fait bouger le gouvernement. Dès le 6 décembre E Philippe consacre une partie importante de son interventions aux seuls enseignants.

« J’ai vu la mobilisation importante des enseignants », dit-il. « Je comprends les inquiétudes qu’ils formulent. Il est exact que l’application absurde des nouvelles règles (de retraite) les pénaliserait. Nous avons dit dès le début que nous nous engagions à ce que les pensions des enseignants ne baissent pas. Le système universel ce n’est pas la baisse des pensions des enseignants mais la revalorisation progressive de leur traitement de façon à ce que leur pension ne baisse pas ».

Le premier ministre annonce une rencontre entre M Delevoye et A Buzin avec les syndicats le 9 décembre. Lui même présentera le projet gouvernemental mercredi 11 décembre au CESE. Continuer la lecture de Retraites : Le gouvernement fait des promesses, les syndicats appellent à la grève in Caf. Ped.

le projet Macron-Delevoye décrypté point par point + le texte

Mercredi, 4 Décembre, 2019

Le rapport du haut commissaire aux retraites a jeté les bases du projet que le gouvernement peaufine derrière le paravent des « concertations ». À l’opposé de l’« égalité » et de l’« universalité » prétendues, le système à points créerait les conditions d’une régression des droits jamais vue.

C’est le credo à la mode chez les soutiens du président de la République et du gouvernement. Comme il n’y a pas de texte de loi déposé à ce jour sur les retraites, manifestants et grévistes n’auraient aucune raison valable de se mobiliser. Le projet de réforme existe pourtant bel et bien : le rapport rendu en juillet par le haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, « pour un système universel » à points, en a jeté les bases. C’est ce document qui sert de socle à la pseudo-« concertation » engagée par le gouvernement. Le chantier ouvert par Emmanuel Macron et Édouard Philippe ne part pas d’une feuille blanche, contrairement à ce que leurs hésitations stratégiques peuvent laisser croire. Pour preuve, le refus opposé, en septembre, à la demande du secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, de « repartir de zéro » dans les discussions et de prendre en compte les propositions syndicales. Même si tout n’est pas ficelé, les grandes lignes du « système universel », qui « s’appliquera au plus tôt aux personnes nées en 1963 et après », sont désormais bien lisibles. À condition d’en décrypter le sens par-delà les slogans trompeurs. L’Humanité apporte sa contribution en dix-sept points au travail de révélation des dangers de ce projet.

1.  ce que le gouvernement vous raconte Continuer la lecture de le projet Macron-Delevoye décrypté point par point + le texte

Grève le 5: Pourquoi ça panique rue de Grenelle 

A 24 heures d’une grève qui s’annonce massive, le ministre de l’éducation nationale multiplie sa communication avec l’envoi d’une seconde lettre à tous les enseignants le 3 décembre et une nouvelle communication annoncée pour le 4 décembre. Mais les motivations de la grève vont bien au delà de la communication ministérielle.

Vers une grève massive et reconductible

« Nos organisations font le constat qu’une mobilisation d’ampleur s’annonce dans le secteur de l’Éducation. Elles appellent les personnels à se réunir en Assemblée générale, en particulier le 5 décembre, pour décider des suites à donner à la mobilisation. En effet, cette journée de grève unitaire interprofessionnelle du 5 décembre doit s’inscrire dans la durée selon des modalités diverses, grèves, manifestations… y compris par la reconduction de la grève là où les agent-es le décideront ». La Fsu, la Cgt, Sud, le Snalc annoncent le 3 décembre qu’ils envisagent la poursuite de la grève au delà du 5 décembre. Continuer la lecture de Grève le 5: Pourquoi ça panique rue de Grenelle 

Montée des eaux : en France, les maisons des riches en première ligne in Reporterre

NDLR de MAC: oh ben merde alors! OUPS…

La montée des eaux est une réalité à laquelle les littoraux mondiaux doivent s’adapter, ouvrages de protection ou plans de relocalisation. Pourtant, en France, en l’état actuel des consciences et de la loi sur la propriété privée, mettre en place des politiques ambitieuses est quasiment impossible.

Entre le rapport du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) portant sur les océans, publié en septembre, et l’étude de l’organisation Climate Central parue début octobre, les scientifiques ont insisté ces derniers mois sur l’ampleur de la montée des océans, provoquée par le changement climatique. Dans les prochaines années, les sociétés seront mises au défi de se protéger ou d’habiter autrement la planète. Selon le Giec, développer les ouvrages de protection nécessitera « des investissements de plusieurs dizaines à centaines de milliards de dollars par année ». Si c’est envisageable « pour les zones urbaines densément peuplées, les zones rurales ou les plus pauvres seront mises au défi de réaliser de tels investissements ». Continuer la lecture de Montée des eaux : en France, les maisons des riches en première ligne in Reporterre

5 décembre: les communistes de Tarn et Garonne mobilisé.e.s contre la réforme des retraites

retraites

La réforme proposée par le gouvernement est la pire de ces 30 dernières années. Tout le monde sera perdant :  les salariés du privé comme ceux public, les ouvriers comme les cadres, les femmes, les précaires, les jeunes, les salariés affiliés au régime général comme ceux dépendant de régimes spéciaux et les non-salariés. La réforme telle que s’apprête  à mettre en oeuvre E. Macron et son gouvernement, c’est des pensions au rabais et un allongement de la durée de cotisation donc de fait un recul de l’âge de départ à la retraite. Nous ne pouvons accepter qu’une fois encore ce soit toujours les mêmes qui paient les politiques menées au profit de la finance.

Le 5 décembre, les militants du PCF 82 soutiennent l’appel à la grève de l’intersyndicale et seront présents dans le cortège qui partira à 10h de l’Esplanade des Fontaines à Montauban.

Les communistes entendent alimenter le débat politique avec leurs propositions pour une autre réforme des retraites, digne du 21ème siècle, basée sur le partage des richesses produites, sur la mise en responsabilité du patronat pour développer l’emploi et les salaires et sur la prise en compte de l’allongement de la durée de vie comme étant un atout et non un coût.

Tous ensemble dans la rue le 5 décembre !

Découvrez les propositions du PCF pour une réforme des retraites digne du 21è siècle.