Stéphane Peu : « Chez Macron, l’état d’urgence est addictif »

Pour Stéphane Peu, l’exécutif « demande tous les pouvoirs et se défausse sur les maires, les directeurs d’établissement et les chefs d’entreprise   ». © Julien Jaulin/Hans Lucas

Pour Stéphane Peu, l’exécutif « demande tous les pouvoirs et se défausse sur les maires, les directeurs d’établissement et les chefs d’entreprise ». © Julien Jaulin/Hans Lucas
 

Entretien. Le député PCF Stéphane Peu appelle à mettre un terme au plus vite à ce régime d’exception qui place la démocratie sous cloche au pire moment.

Que pensez-vous de la prolongation de l’état d’urgence jusqu’au 24 juillet ?

Stéphane Peu. Les députés PCF voteront contre. J’ai un avis très sévère sur ce texte. On ne lutte pas efficacement contre le Covid-19 sans la confiance et l’implication de la population. Or la gestion de la crise par l’exécutif fait que la France est le pays d’Europe le plus défiant vis-à-vis de son gouvernement. Emmanuel Macron était en retard, il n’a pas tenu compte des alertes de l’OMS et il a voulu compenser en adoptant un discours martial contre-productif. L’état d’urgence sanitaire renvoie à une philosophie de guerre.

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Reprise : Quelle responsabilité pour les enseignants et les chefs d’établissement ? 

Responsable pénalement ou pas ? Face aux risques qui accompagnent la réouverture des écoles et des établissements scolaires, au terme d’un débat houleux, les sénateurs adoptent le 4 mai un amendement qui, pensent-ils, exonère les maires de toute responsabilité. Mais qu’en est-il des enseignants et chefs d’établissement ? Nous avons interrogé deux syndicats de chefs d’établissement et une avocate spécialisée dans le droit scolaire, Me Valérie Piau. Mais si le risque judiciaire semble faible, rien ne peut diminuer la responsabilité morale et rien ne pourrait aussi contenir un éventuel ressentiment politique…

Le Sénat remué par la responsabilité des maires

Quatre mai :  » La redondance des amendements témoigne du malaise qui s’exprime dans notre pays face à la réouverture des écoles. Oui, nous insistons sur la responsabilité des maires. » Explique la sénatrice Cécile Cukierman devant un Sénat qui examine plusieurs amendements sur cette responsabilité. Pour le rapporteur, Philippe Bas,  » les maires n’ont aucune décision à prendre à ce sujet, car le code de l’Éducation nationale confère cette responsabilité aux directeurs d’école, sous l’autorité des académies… Tous les amendements protégeant les maires à l’occasion de l’ouverture des écoles n’ont donc pas d’objet ». Continuer la lecture de Reprise : Quelle responsabilité pour les enseignants et les chefs d’établissement ? 

COVID 19: Marion et ses 70 couturières ont vu plus loin que le bout de leur nez… in DDM

Montauban. Marion Lélon  prépare une livraison.
Montauban. Marion Lélon prépare une livraison.

« Un bon moyen de romprel’isolement et la solitude en période de confinement. Et puis, il fallait faire quelque chose pour pallier le manque de masques… » Voilà comment Marion Léon caractérise la chaîne de solidarité qu’elle a mise en place avec une poignée de bénévoles, à Montauban, dès le premier jour du confinement.

En temps normal, la jeune femme est professeur de physique-chimie au collège Olympe de Gouges. Mais dès le 17 mars, celle qui est responsable aussi de Féminité sans-abri, une association qui récupère des produits d’hygiène, de beauté et des protections intimes pour les distribuer aux femmes à la rue, a voulu tenter une nouvelle expérience. Marion cochera toutes les cases de ses aspirations du moment, avant de trouver la bonne formule : aider les autres, près de chez soi, concrètement. Face au manque de masques, elle décide ainsi d’en fabriquer en tissu et de les offrir. Elle pense à ses amis soignants et travailleurs sociaux « qui vont bosser sans aucune protection », puis à tous ceux qui en ont besoin, visibles et invisibles.

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Reprise : Les professeurs entre l’envie, l’impossible, l’impensable… 

Lundi 11 mai, les écoles rouvriront. JM. Blanquer en a décidé ainsi, « une question d’honneur » a-t-il dit. Mais les enseignantes et enseignants sont-ils prêts ? Outre les inquiétudes qu’ils ressentent et pour la grande majorité la volonté de revoir leurs élèves, c’est la communication ministérielle qu’ils déplorent. Aucun texte officiel et un protocole sanitaire qui a tardé à arriver dans les boites mail des directeurs et directrices. Les équipes pédagogiques doivent informer les parents au plus tard le 7 mai des modalités d’accueil de leurs enfants, elles ont donc deux jours pour organiser la « rentrée », une rentrée bien loin de toutes celles qu’ils ont connues jusqu’ici… Ils nous font part de leurs inquiétudes, et de leur colère pour certains.

« J’ai peur, pas peur de la maladie réellement, mais peur de ma responsabilité si un cluster voit le jour dans notre école »

Mélinda est directrice d’une école de douze classes en Seine-Saint-Denis. Depuis l’annonce de la réouverture des écoles, son humeur varie entre soulagement et sueurs froides. « J’ai tellement envie de revoir mes petits loups, et les collègues… Mais j’ai peur, pas peur de la maladie réellement, mais peur de ma responsabilité si un cluster voit le jour dans notre école ». Les élèves de son école font partie de ceux ciblés par le président, ceux pour qui confinement rime avec augmentation de la précarité, ceux pour qui un repas à la cantine en moins ça compte vraiment, ceux pour qui vivre avec papa, maman et les frères et sœurs sans avoir un espace à soi, c’est dur, c’est très dur. Alors la reprise elle y tient, mais pas à n’importe quel prix. « Je sais que nous devons y retourner, il le faut mais je veux qu’on prenne le temps de construire cela entre collègues et avec la collectivité ». Continuer la lecture de Reprise : Les professeurs entre l’envie, l’impossible, l’impensable… 

Confiné mais pas muet, retour sur un 1er mai si particulier + florilège de photos Castel/Moissac

Ce vendredi 1er mai, quelques manifestants étaient rassemblés devant l'hôpital de la Timone, à Marseille © Christophe Simon/AFP

Ce vendredi 1er mai, quelques manifestants étaient rassemblés devant l’hôpital de la Timone, à Marseille © Christophe Simon/AFP
 

Empêchés de manifester, militants et citoyens se sont mobilisés toute la journée sur la toile et aux balcons. Quelques rassemblements ont également eu lieu, mais sont restés marginaux.

« C’est la première fois en 75 ans que l’on ne marche pas, à l’exception des années de guerre ». Devant les portes de l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, Fabien Roussel est venu, au petit matin de ce Premier mai si particulier, distribuer aux soignants qui terminaient leur nuit de garde, un brin de muguet. Pas de manifestations, mais quelques mots échangés avec ceux qui sont chaque jour, confrontés à ce virus, « c’est le muguet du Parti communiste Français, c’est offert ». Pour le secrétaire national du PCF, pas question de braver le confinement, mais bien de « marquer le coup devant cet hôpital, de nous manifester auprès du monde du travail, sur le terrain ».

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