Municipales: Soirée contrastée pour les communistes (l’Humanité)

La bataille du second tour faisait encore rage dans la plupart des villes où le PCF espérait l’emporter, au moment d’écrire ces lignes. Après s’être imposés d’emblée dans de nombreuses communes le 15 mars, les communistes entendaient aller encore plus loin et visaient 67 villes supplémentaires dimanche soir. Trois batailles emblématiques ont pourtant été perdues.

À commencer par celle du Havre (Seine-Maritime), où le député Jean-Paul Lecoq s’est finalement incliné face au premier ministre, Édouard ­Philippe (59 %), après une belle campagne. À Arles (Bouches-du-Rhône), dirigée par le PCF depuis 2001, la liste menée par Nicolas Koukas a elle aussi été battue par Patrick de Carolis (56 %). Il s’agissait de l’une des plus importantes villes rouges menacées, avec Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), la plus peuplée d’entre toutes, où le socialiste Mathieu Hanotin (59 %) s’est imposé face au maire PCF sortant, Laurent Russier. L’édile PCF de la commune limitrophe d’Aubervilliers, Meriem Derkaoui, était elle aussi en ballottage défavorable, avec le risque pour les communistes de perdre la ­présidence de l’intercommunalité Plaine Commune.

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Ils pouvaient cependant espérer emporter celle d’Est ensemble dans le même département, puisque, en plus de Montreuil, où le maire PCF Patrice Bessac a été réélu dès le premier tour, les communistes sont parvenus à reprendre Bobigny et une reconquête s’annonçait probable à Noisy-le-Sec. La liste PCF s’est en revanche inclinée à Bagnolet, perdue en 2014. Il s’agissait de l’un de ses principaux objectifs avec celui atteint à Villejuif. Pari réussi pour la liste du communiste Pierre Garzon (51 %), qui l’emporte dans cette commune du Val-de-Marne. Idem pour Bruno Piriou, qui rassemblait la gauche et le PCF à Corbeil-Essonnes, où il s’est imposé face Jean-Pierre Bechter, mettant fin de fait aux années Dassault. D’autres reconquêtes étaient possibles, mais plus délicates, comme à Saint-Ouen et Aubagne, où les résultats n’étaient pas encore connus à l’heure d’écrire ces lignes. Les succès des candidats PCF Vincent Bony (43,63 % dans le cadre d’une quadrangulaire) à Rive-de-Gier (Loire), Nicolas Garcia (54,61 %) à Elne (Pyrénées-Orientales), Michel Carreau (52,82 %) à Tergnier (Aisne), et Louis Labadot à Mauléon (­Pyrénées-Atlantiques) ont eux bien été confirmés.

Des mesures phares qui ont essaimé

Avec plus de 100 maires élus dès le 15 mars dans les communes de plus de 3 500 habitants, le PCF avait quoi qu’il arrive réussi le premier tour. Il s’était imposé d’emblée à Dieppe, Martigues, Vierzon, Grigny, Saint-Amand-les-Eaux, Gennevilliers, Tremblay ou Nanterre. Le maire PCF sortant Philippe Bouyssou l’a de son côté emporté au second tour à Ivry-sur-Seine (65 %), et Jean-Claude Kennedy avait la quasi-certitude de l’emporter dimanche soir à Vitry-sur-Seine, dans le même département du Val-de-Marne. D’autres scrutins s’annonçaient plus compliqués, comme à Choisy-le-Roi, Échirolles, Vénissieux ou Bezons. Le PCF s’est par contre incliné à Gardanne (Bouches-du-Rhône), Champigny-sur-Marne et Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne).

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Quoi qu’il arrive, une nouvelle page du communisme municipal va désormais s’ouvrir. Les mesures phares qui le ­composent ont fait florès dans tout le pays, du soutien au logement social à l’ouverture de centres de santé municipaux en passant par l’accès à la culture et au sport pour tous. De nouveaux combats sont à mener, dont la gratuité des transports en commun, la création de mutuelles municipales, l’ouverture d’épiceries ­sociales, en alliant écologie et solidarité. Autant de luttes qui seront aussi portées là où les communistes font partie des listes de rassemblement à gauche qui l’ont emporté à Paris, Marseille, Lyon, Strasbourg et Bordeaux. Soit un succès ­historique dans autant de grandes villes.