Gauche. Le PCF lance les travaux de son congrès

Pour Fabien Roussel, ici en novembre 2018, «    plus que jamais, il y a besoin d’un horizon d’espoir    ». © J. Jaulin/Hans Lucas

Pour Fabien Roussel, ici en novembre 2018, « plus que jamais, il y a besoin d’un horizon d’espoir ». © J. Jaulin/Hans Lucas

Crises multiples, élections de 2022… les sujets majeurs ne manquent pas et le Parti communiste a décidé d’engager sans tarder les débats de son 39e congrès.

Malgré la pandémie, le PCF a commencé ce week-end à s’atteler à son prochain congrès. « Statutairement, il devait déjà se tenir en 2021 et la situation mondiale et nationale, à bien des égards historique, le   rend d’autant plus indispensable », souligne Christian Picquet. Responsable du pôle « mouvement des idées », il était en charge de présenter, lors du conseil national de la formation, ce samedi, les « quatre grands thèmes de débat » proposés à l’ordre du jour du futur rendez-vous.

Au menu de ce 39e congrès du PCF, doit ainsi figurer, au rang des questions de fond, « la crise de civilisation à l’échelle internationale totalement révélée par l’épidémie de Covid-19 ». Celle-ci « s’articule avec une crise de la globalisation capitaliste engendrant un chaos politique et idéologique », dans lequel « le communisme est plus que jamais un horizon d’avenir », détaille Christian Picquet. L’analyse de « l’enchevêtrement en France des crises sanitaire, économique, sociale et politique, face auxquelles aucune réponse progressiste n’est ni à la hauteur ni crédible », sera aussi au cœur des échanges du congrès, qui devraient tout autant porter sur le « projet novateur pour la France qu’oppose le PCF ».

Une décision sur le calendrier, le 12 décembre

Tout comme la feuille de route pour bâtir un « Parti communiste plus fort et implanté », la question des élections présidentielle et législatives sera un autre axe majeur. Un sujet qui avait créé de vifs débats lors du précédent ­rendez-vous en 2018, jusqu’à la non-reconduction de la direction sortante. « Notre parti doit décider de la manière dont il traduit ce qui avait été le mandat du précédent congrès. À savoir une candidature communiste pour l’élection présidentielle et porter une offre de reconstruction globale et en profondeur de la gauche », résume Christian Picquet, pour qui la question reste cependant « ouverte » et doit associer le maximum de communistes. Ce qui ne va pas sans difficultés. « D’un côté, le confinement rend très compliqué le fonctionnement normal d’un parti et donc a fortiori la ­préparation d’un congrès, de l’autre le bouleversement du calendrier électoral (les régionales et départementales prévues en mars pourraient être reportées en juin, voire au-delà - NDLR) perturbe l’agenda que nous avions prévu avec un rendez-vous final en juin », explique le membre du comité exécutif national. Dans ces circonstances, la direction de la formation a ouvert une consultation de ses fédérations sur la méthode à retenir. L’une des hypothèses sur la table serait de « découpler les décisions sur la présidentielle et les législatives de la tenue du congrès ». Une décision doit être prise lors d’un prochain conseil national, le 12 décembre.

Icon QuotePas de reconstruction de gauche majoritaire sans un PCF influent porteur de la logique révolutionnaire. Christian Picquet

D’ici là, une plateforme doit être mise en place pour ­accueillir les premières contributions des adhérents. Et il s’agit ­également pour les communistes de rester tournés vers l’action. Crise sanitaire, attentats… « Plus que jamais, il y a besoin d’un horizon d’espoir, d’un projet de rupture avec le grand désordre capitaliste. C’est là qu’un parti comme le nôtre, porteur de la perspective du communisme, a un rôle irremplaçable à jouer en ce moment », a ainsi fait valoir, samedi, le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel. ­Fustigeant un « confinement très libéral », « une culpabilisation insupportable de nos concitoyens » et des « décisions prises par un exécutif très isolé », le député du Nord a ­notamment appelé à « limiter le travail aux activités économiques et culturelles indispensables », à « mettre en œuvre une sécurisation de l’emploi et de la formation » et à la ­mobilisation pour que ne soit plus « épargnée la responsabilité du capital et des dirigeants actuels dans cette crise ».


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