Les élus du groupe CRCE-K entrent en résistance face aux coups de boutoir d’un capitalisme qui veut tirer profit de l’anxiété des peuples.

Il suffit d’allumer sa radio ou sa télévision, de lire la presse pour constater les bouleversements du monde et les tensions qui traversent notre pays. Dans ce paysage politique, économique et social lourdement anxiogène, les forces réactionnaires sont à l’œuvre.
L’histoire a déjà montré que c’est dans des situations de crise grave que les divisions s’accroissent, que la menace de l’autre est mise en exergue. C’est dans ces temps mauvais que la guerre menace. L’histoire le montre aussi, le capitalisme a toujours tenté de tirer profit de l’anxiété des peuples, de leurs colères, pour assurer plus encore sa domination.
En France, nous assistons à un emballement droitier. Le discours, hier réservé à l’extrême droite, se répand largement au-delà de ses rangs.
Face à la menace que représentaient pour des libéraux les soulèvements sociaux successifs, des gilets jaunes au massif mouvement contre la retraite à 64 ans, face à cette montée de l’indignation contre l’injustice sociale qui déboucha sur la sanction électorale des mois de juin et de juillet derniers, le choix des forces dominantes est sans équivoque : centrer le débat sur l’immigration.
La stratégie de la tension avec l’Algérie, qui gêne les nécessaires discussions pour la libération de l’écrivain Boualem Sansal, constitue le paroxysme du choix idéologique de dresser des Français d’origines différentes les uns contre les autres, de dresser la population contre l’étranger, évidemment responsable de tous les maux.
À cette orchestration des différences pour générer la confrontation est venue s’ajouter la menace de la guerre ; Emmanuel Macron surjouant son rôle de chef des armées pour justifier la disette pour les salariés, le recul des droits sociaux et accentuer encore la rigueur budgétaire.
Cette stratégie est dangereuse. Elle menace la démocratie et rompt le contrat social, socle de la République.
La majorité de droite du Sénat se mobilise pour dévier le débat public au profit de ces thèmes anxiogènes. Elle abreuve l’ordre du jour de thématiques xénophobes. En quelques semaines, nous avons débattu des accords franco-algériens, examiné une proposition de loi au parfum de préférence nationale réduisant l’accès aux prestations sociales des étrangers en situation régulière, s’attaquant à un mariage avec une personne issue de l’immigration irrégulière alors que la loi est déjà claire sur ce point, une proposition de loi, enfin, allongeant les délais de rétention administrative pour les étrangers en attente d’expulsion. La remise en cause du droit du sol à Mayotte alourdit encore le débat sur la nationalité.
Cette offensive vise à masquer ce qui fonde la crise politique que traverse notre pays : l’insécurité sociale croissante. Depuis des années, la précarisation du travail, la baisse du pouvoir d’achat, la casse des services publics, à commencer par ceux de la santé et de l’éducation, le mal-logement chronique agressent le quotidien de nos concitoyens. Comment ne pas voir que la violence qui secoue notre société, les incivilités qui exaspèrent, prospèrent sur ce terreau des terribles difficultés de la vie quotidienne ?
Les sénatrices et les sénateurs du groupe CRCE-K entrent en résistance face aux coups de boutoir d’un capitalisme d’autant plus mobilisé que les grands défis de l’humanité que sont la transition écologique et la paix entre les peuples relèvent de l’intérêt général, et non pas des intérêts privés, sur lesquels il est historiquement fondé. Ils entrent en résistance en s’opposant pied à pied à l’extrême droitisation du débat politique. Ils entrent en résistance en proposant inlassablement l’alternative à ce système de concurrence et de confrontation. Ils s’appuient sur le mouvement social pour mener ce combat.
PETITION: Probité des élus : défendons la peine d’inéligibilité !
Cette alternative, c’est la justice sociale et fiscale. Cette alternative, c’est la démocratie à tous les étages, en accordant, en particulier, les moyens aux collectivités locales pour faire face aux exigences.
Les collectivités sont aux premières loges de la crise économique et sociale. Les sénatrices et les sénateurs CRCE-K sont cohérents, à la différence de la droite sénatoriale, ils proposent et votent des dispositions au Parlement pour préserver leur autonomie financière. Ils dénoncent l’hypocrisie de ceux qui s’insurgent en paroles mais votent l’austérité dans l’Hémicycle. Ils proposent de stopper la purge de 8 milliards d’euros qui leur est imposée et militent au Parlement pour l’indexation de la dotation globale de fonctionnement sur l’inflation.
Les sénatrices et les sénateurs du groupe CRCE-K ont repoussé, sans ambiguïté, le budget austéritaire de M. Barnier repris par M. Bayrou dans des conditions constitutionnelles douteuses. Ce budget marquait la réduction de moyens pour les services publics, la plus forte depuis vingt-cinq ans.
La relance des services publics est au cœur de la lutte contre les inégalités sociales mais aussi contre l’abandon des territoires et quartiers. Comment concevoir la lutte contre la désertification rurale sans une nouvelle dynamique des services publics ? Élaborer un autre budget était possible ! C’est le sens de la proposition de loi déposée par le groupe CRCE-K et leurs amis du groupe GDR à l’Assemblée nationale préconisant 20 mesures d’urgence sociale et fiscale, dont les financements sont assurés. Ces sujets, la droite et la Macronie, main dans la main dans le même gouvernement, ne veulent pas en entendre parler, d’où leur vaste opération de diversion. Abroger la réforme des retraites, rétablir les droits des chômeurs, augmenter les salariés, en portant en particulier le Smic à 1 600 euros, relever les pensions de retraite et les minima sociaux, relancer la construction de logements publics, bloquer les prix des produits alimentaires, avec, en exergue, des mesures contre la vie chère dans les outre-mer, sont des objectifs largement majoritaires dans l’opinion. Notre mission est d’ouvrir par le rassemblement un débouché politique, y compris dès à présent au Parlement, permettant la mise en œuvre d’un tel plan.
On nous rétorque : qui va payer ? La clé, c’est une nouvelle répartition des richesses. Faire contribuer, de manière somme toute modeste, les revenus du capital et ceux des ménages les plus aisés répondrait largement aux nouvelles exigences financières. C’est une question de choix politique, c’est une question de volonté politique. Rappelons que, déjà, des mesures puissantes de justice fiscale avaient été votées en novembre dernier par l’Assemblée nationale. Le vote contre du RN sur la première partie du budget de M. Barnier amendé a privé le pays de 35 milliards de recettes nouvelles. M. Macron et Mme Le Pen savent trouver un terrain d’entente quand il faut bloquer le progrès social !
Depuis la dissolution du 9 juin, nous assistons au mépris du vote des électeurs. Ce sont les mêmes qui, par un coup de force démocratique, sont aux manettes. Le groupe CRCE-K alerte sur le rôle prépondérant du Sénat et de sa majorité, notamment au sein des commissions mixtes paritaires qui concluent trop souvent les débats parlementaires par des accords non transparents entre la droite sénatoriale et la Macronie.
Le groupe CRCE-K utilise tous les moyens pour ouvrir de nouvelles perspectives en proposant, par exemple, dans son dernier espace parlementaire d’indexer les salaires sur l’inflation, ou encore, de trouver un statut aux travailleurs ubérisés. Ils ont fait adopter dans un cadre transpartisan leur proposition de résolution intimant au gouvernement d’agir contre le sans-abrisme des enfants. Ils ont proposé et mis en place une commission d’enquête essentielle pour établir la vérité sur l’utilisation des aides publiques versées aux grandes entreprises.
Ne rien lâcher dans ce contexte difficile et oppressant, résister aux coups de force successifs d’un Emmanuel Macron minoritaire au Parlement et dans le pays, tracer les perspectives, agir pour le rassemblement de toutes les forces de progrès, telle est leur volonté. Et comme chacun sait, là où il y a une volonté, il existe un chemin !
En savoir plus sur MAC
Subscribe to get the latest posts sent to your email.