Réforme des retraites, pourquoi partir à 62 ans va se compliquer ?

61 ans est l'âge légal de la retraite pour les femmes en Suède, Pologne, Croatie, Bulgarie... 67 ans est celui de l'Islande pour les hommes comme pour les femmes et qui va se généraliser en Europe.

61 ans est l’âge légal de la retraite pour les femmes en Suède, Pologne, Croatie, Bulgarie… 67 ans est celui de l’Islande pour les hommes comme pour les femmes et qui va se généraliser en Europe.
http://www.cleiss.fr/docs/ages_retraite.html

C’est le avec en ligne de mire, la fusion Agirc-Arrco dès 2019 et ses conséquences pour les salariés et les cadres. Comparatif régime de retraite actuel et ce que prévoit la réforme notamment sur l’âge légal de 62 ans.

La retraite à quel âge ?

1.- Actuellement l’âge légal de la retraite est 62 ans pour tous les salariés nés à compter de 1955. Cependant, il est possible de partir avant 62 ans dans les cas suivants :

– vous avez commencé à travailler avant 20 ans et donc effectué une

– vous avez été reconnus

– vous avez effectué un travail pénible et capitalisé des points « pénibilité » que vous pouvez convertir en trimestres pour la

Attention, sauf cas de retraite pour carrière longue, pénibilité et handicap, partir à 62 ans ne donne pas forcément droit à une retraite à taux plein puisque celui-ci dépend du nombre de trimestres cotisés et validés à l’assurance vieillesse (lire par ailleurs).

Par contre, la retraite à taux plein est automatiquement attribuée à ceux qui partent à la retraite à 67 ans (et non plus 65 ans) ou atteignent cet âge quand bien même ils ne totalisent pas le nombre de trimestres requis.

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Ian Brossat : « Notre pays est une terre d’accueil. Ceux qui gouvernent doivent l’assumer et l’organiser »

Entretien réalisé par Émilien Urbach

Photo Joel Saget/AFP.

Photo Joel Saget/AFP.
Après le démantèlement mercredi matin du campement du « Millénaire », au nord de la capitale, l’adjoint (PCF) au Logement à la mairie de Paris appelle le gouvernement à assumer pleinement son rôle en matière d’accueil des exilés.
Mercredi, vers 6 heures, l’Etat a démantelé le campement d’exilés dit du « Millénaire », au nord de la capitale. Une opération de mise à l’abri réclamée depuis plus de deux mois par les élus de la majorité municipale. La mairie de Paris a fait ouvrir plusieurs gymnases pour y héberger provisoirement ceux qui, par manque de place dans les dispositifs de l’Etat, risquaient de ne pas pouvoir être pris en charge. Continuer la lecture de Ian Brossat : « Notre pays est une terre d’accueil. Ceux qui gouvernent doivent l’assumer et l’organiser »

Une Fête de l’Humanité au service des causes communes !

Au Parc Georges-Valbon de La Courneuve

Nous souhaitons construire la Fête de l’Humanité des 14, 15 et 16 septembre prochains comme un carrefour et un prolongement de tout ce qui bout et s’exprime dans la société. Dans un contexte national et international complètement chamboulé, la force du nombre de ses participants et la vigueur de leurs espoirs porteront ce puissant message : « Le monde est à nous. » Continuer la lecture de Une Fête de l’Humanité au service des causes communes !

Le plus dur est à venir pour les paysans français

Une réduction des aides est annoncée alors que les prix agricoles restent désespérément bas depuis plus de trois ans. Photo : AFP

Une réduction des aides est annoncée alors que les prix agricoles restent désespérément bas depuis plus de trois ans. Photo : AFP

La loi agricole votée par l’Assemblée nationale va passer au Sénat sans avoir laissé espérer une rémunération des paysans par les prix. En effet, ces derniers restent désespérément bas. Et en même temps, la Commission européenne veut imposer une réduction de aides directes versées aux paysans européens à partir de 2021.

Edouard Louis : « La politique est une question de vie ou de mort »

Entretien realisé par Maud Vergnol
Edouard Louis : « La politique de ces trente dernières années a été une politique de persécution des pauvres.» Photo : Joël Saget/AFP

Edouard Louis : « La politique de ces trente dernières années a été une politique de persécution des pauvres.» Photo : Joël Saget/AFP

Le jeune sociologue et auteur d’En finir avec Eddy Bellegueule  consacre un texte à son père, sur la violence physique qu’infligent les politiques néolibérales aux classes populaires. Un cri de colère et d’amour.

Edouard Louis est une exception française. D’abord parce qu’il est un « transfuge de classe », devenu son propre objet sociologique. S’extirper de son milieu fut pour lui une question de survie. Cette enfance confrontée à la violence, insulté et battu parce qu’« efféminé », il l’a raconté en 2014 avec En finir avec Eddy Bellegueule, récit d’apprentissage fulgurant d’un picard né dans une famille du «lumpenprolétariat », qui atterrira sur les bancs de l’Ecole normale supérieure de la rue d’ULM, à Paris. Le succès du jeune écrivain fut tout aussi flamboyant, désormais traduit dans une trentaine de langues et plusieurs fois adapté au théâtre.

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Réforme ferroviaire. Au Sénat, le plaidoyer des cheminots étrangers

La lutte des cheminots français a reçu, hier au Sénat, le soutien marqué de leurs collègues étrangers. Jacques Demarthon/AFP

La lutte des cheminots français a reçu, hier au Sénat, le soutien marqué de leurs collègues étrangers. Jacques Demarthon/AFP

Invitées par les sénateurs du groupe PCF-Verts alors que s’ouvrent les discussions sur la réforme ferroviaire, des délégations de cheminots d’Europe et d’ailleurs sont venues témoigner des conséquences de la libéralisation du rail dans leur pays.

Ils ont donné du grain à moudre aux sénateurs, qui planchent en ce moment sur la réforme ferroviaire portée par le gouvernement. Hier, à l’invitation du groupe Communiste, républicain, citoyen et écologiste (CRCE), des cheminots allemands, britanniques, espagnols, belges, italiens, luxembourgeois, mais aussi norvégiens ou néo-zélandais sont venus dresser un bilan de la situation du chemin de fer dans leur pays. Parfois totalement privatisé, souvent libéralisé ou en voie de dérégulation, partout le service public de transport ferroviaire souffre de la politique du tout-rentabilité.

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Luttes de classe(s) n°11 : mai 2018 – Vers la fin de l’école maternelle ?

Luttes de classe(s) n°11 : mai 2018 - Vers la fin de l'école maternelle ?A télécharger

Sommaire

Édito : Maternelle : un paradis pavé de mauvaises intentions

Article filant : Vers la fin de l’école maternelle ? Coups de clairon, coups de menton et coups de bâton…

Encadré n°1 : d’autres vérités … chiffrées

Encadré n°2 : on n’attrape pas les ATSEM avec du miel

Encadré n°3 : nouvel âge ou acte de décès ?

Encadré n°4 : nos propositions

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Sébastien Jumel. La loi rate la marche des prix rémunérateurs pour les paysans

Propos recueillis par Olivier Morin
Photo : Thomas Samson/AFP

Photo : Thomas Samson/AFP

Alors que le vote sur la loi agriculture et alimentation devrait avoir lieu mercredi en première lecture à l’Assemblée nationale, le député communiste Sébastien Jumel livre son analyse.

Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, qualifie la loi agriculture et alimentation de « révolution ». Visiblement, les agriculteurs ne sont pas de cet avis… Continuer la lecture de Sébastien Jumel. La loi rate la marche des prix rémunérateurs pour les paysans

Pour la reconnaissance de la responsabilité de l’État français dans la mort de Maurice Audin

Dix-huit ans après l’Appel des douze contre la torture, l’Humanité a pris l’initiative d’une lettre ouverte au président de la République, signée par une cinquantaine de personnalités, pour que justice soit enfin rendue à Maurice Audin et les milliers d’Algériens « disparus » après avoir été torturés par l’armée française. Le 11 juin, Emmanuel Macron doit reconnaître ce crime d’État.

Le 11 juin 1957, pendant la bataille d’Alger, Maurice Audin, mathématicien communiste de 25 ans, était arrêté par les parachutistes du général Massu devant sa famille, avant d’être torturé. Le jeune assistant à la faculté d’Alger n’en est jamais revenu, et l’armée française a fait disparaître son corps.

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Asphyxie des lycées professionnels sur le dos des jeunes, des familles et des personnels

Le ministre de l’Éducation nationale vient d’annoncer les grands axes de sa réforme pour la voie professionnelle scolaire. Les mesures annoncées représentent de graves dangers pour l’avenir scolaire et professionnel des jeunes. La qualité des formations est menacée et les conditions d’études des élèves et de travail des enseignant·es seront inévitablement dégradées.
Le ministre se garde bien de préciser que sa prétendue revalorisation de voie professionnelle scolaire se fera avec moins de moyens : moins d’école pour les jeunes, moins de postes d’enseignant·es et un financement en berne des établissements. Si cette réforme est mise en œuvre, ce sont au moins 6000 postes qui seront supprimés et 120 heures en moyenne qui seront spoliées aux élèves, soit l’équivalent de 3 semaines et demi de formation par an. Pour le SNUEP-FSU cette réforme est une suite logique toujours plus brutale de la réforme de 2009, qui reste vivement dénoncée par la profession et toujours combattue par le SNUEP-FSU.

Une réforme qui se fait sur le dos des enseignant·es, des élèves et de leur famille

Les enseignements généraux subiront une baisse patente des horaires disciplinaires ce qui entravera les poursuites d’études des jeunes. L’instauration des secondes à « famille de métiers », qui pourront regrouper jusqu’à 6 Bacs Pros distincts, impliquera inéluctablement une déprofessionnalisation des formations : la spécialisation professionnelle à un métier sera réduite à 2 ans au lieu de 3 actuellement. Ce sera synonyme d’une perte avérée de savoirs et de savoir-faire pour les jeunes. C’est en contradiction totale avec les annonces médiatiques du ministre qui prétend avoir pour objectif d’améliorer l’insertion professionnelle des jeunes.

Quant aux supposés dispositifs de co-enseignement, de remédiation, ou d’aide à la réalisation de projets, ils ne seront financés qu’en confisquant du temps à l’ensemble des disciplines.
Les fameux « harvard du pro » ne sont qu’une vitrine de cette réforme dont personne n’est dupe. Sur les 78 campus des métiers seuls 4 répondent au cahier des charges et sont réellement incarnés – les autres ne sont qu’une mise en réseau d’établissements et n’ont de « campus » que le nom. Certains d’entre eux n’offrent aucune formation préparant à un CAP ou un Bac Pro et ne bénéficient donc pas aux 700 000 jeunes scolarisé·es dans la voie pro. Le « prestige » et « l’excellence » annoncés à grands coups médiatiques ne sont qu’une opération de communication pour tenter de masquer les graves dangers des autres mesures.

Pour les CAP, le dispositif de recrutement à effectif réduit vole en éclat. Les classes seront autant chargées que celles des baccalauréats. Pire, après le mixage des parcours et le mixage des publics, le ministre invente le mixage du temps d’enseignement. Certains jeunes passeront les épreuves après 1 an de formation, d’autres après 2 ans et certain·es après 3 ans. Mais toutes et tous seront dans les mêmes classes. Ce choix est pédagogiquement intenable et surtout révélateur du manque d’intérêt et de moyens dédiés à ces jeunes qui, pour beaucoup, relèvent de la grande difficulté scolaire ou du handicap.

Pour « vendre » sa réforme au PLP, le ministre emploi la même stratégie que lorsqu’il était le principal acteur de la réforme du bac pro 3 ans : il annonce la possibilité donnée aux PLP d’être affecté·es en BTS. Le SNUEP-FSU acte positivement cette annonce mais reste lucide. Très peu de PLP seront concernés et la grande majorité des collègues continuera à enseigner au niveau V et IV en voyant leurs conditions de travail se dégrader.

Le SNUEP-FSU dénonce l’ensemble de ce projet qui, ce n’est pas un hasard, est présenté au moment où la profession est fortement mobilisée par les examens. Ces mesures sont inacceptables et entraveront l’avenir scolaire et professionnel des jeunes. Elles laissent aussi apparaitre la volonté manifeste de s’attaquer au statut des PLP pour leur en demander toujours plus.

Le SNUEP-FSU informera massivement les personnels et s’engage à créer les conditions de mobilisation pour une autre réforme respectueuse de l’engagement au quotidien des PLP.