Privatisation de la SNCF : les masques tombent. Vite un référendum !

La presse s’en fait l’écho. Contrairement à toutes les dénégations du gouvernement et de la direction de la SNCF, c’est bien la privatisation à terme de la SNCF que le pouvoir prépare.

Comment interpréter autrement la volonté de la SNCF de limiter « l’incessibilité » de la SNCF à la seule holding ? Comment justifier la volonté de filialiser les trains régionaux ?

Il n’y a qu’une explication : la volonté de privatiser la SNCF « à la découpe », morceau par morceau.

La pantalonnade de la pseudo-concertation organisée par le gouvernement n’a que trop duré. Les Français doivent être consultés après un débat démocratique. Les syndicats de la SNCF ont à juste titre engagé une consultation de tous les salariés.

Le Parti Communiste Français demande solennellement au gouvernement de suspendre la réforme de la SNCF, et de consulter les Français par voie de référendum.

Les Français ont droit à un débat public, contradictoire.

L’avenir de la SNCF, c’est l’avenir de la mobilité dans notre pays, de son aménagement du territoire, un enjeu crucial du point de vue environnemental. On ne peut brader la SNCF d’un trait de plume, sans un véritable débat national.

Le PCF renouvelle sa demande d’entrevue auprès du Premier Ministre afin de lui présenter son plan de développement de la SNCF, qui s’appuie sur des propositions de financements simples et efficaces pour reprendre la dette que l’Etat a fait porter à la SNCF.

Réforme de la SNCF : le document qui sème le trouble… in Le Parisien

Selon le document que nous avons pu consulter, la SNCF souhaite déposer un amendement pour filialiser l’activité des trains régionaux, les TER. LP/J.B.

Alors que la 9e séquence de grève commence ce dimanche, une note de travail interne que nous avons consultée ouvre une brèche pour une possible privatisation de l’entreprise. La SNCF et le ministère des Transports démentent.

A quoi joue la direction de la SNCF ? Dans le compte rendu interne d’une réunion de travail qui s’est tenue le 4 mai entre des cadres de la compagnie et le cabinet du ministère des Transports, que nous avons pu consulter, on apprend que la compagnie ferroviaire a demandé au gouvernement de limiter l’incessibilité des titres de l’entreprise publique à la seule holding. Une petite phrase qui fait l’effet d’une bombe.

« Si seule la holding est protégée, rien n’empêchera la direction de céder ou d’ouvrir le capital de SNCF Mobilités (qui gère les trains) ou de SNCF Réseau (qui gère l’infrastructure), s’agace Fabien Villedieu, délégué syndicat de SUD Rail. Concrètement, cette demande ouvre la voie à une privatisation de l’entreprise publique alors que depuis des semaines le gouvernement et la direction nous répètent en chœur que cette réforme ferroviaire n’est pas la privatisation de la SNCF. »

Les responsables syndicaux « tombent de l’armoire »

En effet, vendredi, dans une interview accordée à notre journal, Guillaume Pepy, président du directoire de la SNCF, avait répété : « il n’y a pas UN élément dans la réforme qui rend possible une privatisation totale ou partielle de la SNCF. C’est même l’inverse ». Contactés, plusieurs responsables syndicaux, qui participaient encore aux négociations sur les amendements, vendredi, au ministère des Transports, n’en reviennent pas. « Je tombe de l’armoire, confie l’un d’eux.

Cette possibilité était l’une de nos craintes. Mais comme nous avons eu quelques garanties, nous pensions qu’elle était écartée ». Même consternation chez cet autre syndicaliste : « Si c’est cette vision-là qui l’emporte auprès du gouvernement, ça ne va pas très bien se passer avec nous ».

La SNCF et le ministère invoquent un document de travail

Du côté de la compagnie comme du gouvernement, on coupe court à tout début de polémique. « Il n’y a pas de sujet, balaient d’un revers de main le ministère des Transports et la compagnie ferroviaire. C’est une réunion de travail. Notre position n’a pas changé. L’incessibilité des titres de la SNCF concerne aussi bien la holding que SNCF Mobilité et Réseau ».

La filialisation des TER en question

Reste que dans ce compte rendu de six pages, on apprend également que l’entreprise publique souhaite déposer un amendement pour filialiser l’activité des trains régionaux, les TER. « Cela impliquerait que les cheminots de TER ne seraient plus aux conditions sociales de la SNCF », s’étrangle Fabien Villedieu.

Là aussi, l’entreprise publique dément : « Le but technique de la réunion était que la rédaction (NDLR : de la loi) n’ait pas pour effet d’empêcher ce que la SNCF fait actuellement : avoir des filiales lorsqu’un marché a un caractère spécifique et l’exige, comme un marché transfrontalier. En aucun cas, cela ne concerne les marchés régionaux de TER ».

Un rapport sur les lignes les moins fréquentées

Par ailleurs, le ministère des Transports n’est pas en reste. Le compte rendu détaille les amendements qu’il pourrait déposer. Ainsi, la gestion des gares serait confiée à une filiale détenue par SNCF Réseau ; la date d’ouverture à la concurrence en Ile-de-France, prévue en 2033, serait avancée d’un an ; enfin, pour les petites lignes un amendement prévoit un rapport gouvernemental sur l’état du réseau et les lignes les moins circulées.

« Quoi de mieux qu’un rapport pour justifier la fermeture de ces lignes », prédit Fabien Villedieu. « C’est une réunion de travail, répète le ministère des Transports. Tout cela n’est pas arbitré ». Bref, un document bien troublant. « Cela montre qu’il faudra rester vigilant jusqu’au vote de la loi au Sénat début juin », prévient un syndicaliste.

Le PCF interdit d’Émission Politique sur France 2, ça suffit !

Le 17 mai, l’Émission Politique de France 2 est mise en scène sur le thème de la première année de Macron. Le PCF, malgré nos demandes, en est exclu.

Notre formation politique n’est d’ailleurs pas la seule victime de cet ostracisme. Le choix du casting obéit à chaque fois aux mêmes règles prétendûment présidentialisées. Des règles au nom desquelles le déni démocratique se répète systématiquement pour toutes les grandes émissions politiques.

Rien ne justifie cette mise à l’écart des antennes. Le Parti communiste est l’une des formations les plus actives dans les mobilisations sociales qui dominent l’actualité. Ses élus et ses groupes parlementaires déploient une activité remarquée. Ses propositions animent utilement le débat démocratique. Mais le gouvernement préfère imposer ses interlocuteurs et dicte même la forme des émissions politiques. Le service public n’a pas à se plier à ses injonctions.

Le PCF demande donc des engagements précis sur le respect de son droit à la confrontation pluraliste et demande sa participation à l’Emission Politique du 17 mai. La démocratie a tout à y gagner.

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF,

Comment l’entreprise usurpe les valeurs du service public

Dévouement forcé pour les uns, dévouement interdit pour les autres

Alors que les agents du service public sont sommés d’oublier leurs missions pour engranger des profits, le management rebat les oreilles des salariés du privé avec les valeurs d’excellence et de dévouement. Ainsi, ceux qui sont au service de la collectivité se voient interdire de remplir leur rôle, tandis que ceux qui travaillent pour des intérêts particuliers doivent prétendre se consacrer à une noble cause. Comment s’étonner des souffrances que génèrent de telles situations ?

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SNCF. La parole aux cheminots

Photo LIONEL BONAVENTURE / AFP.

Photo LIONEL BONAVENTURE / AFP.

Les syndicats appellent les cheminots aux urnes pour « s’exprimer librement » sur la réforme.

Pas un référendum, mais « une vot’action » : l’intersyndicale de la SNCF a décidé de lancer la semaine prochaine une consultation pour demander aux cheminots s’ils sont « pour ou contre » la réforme ferroviaire, affichant par la même occasion leur unité face au gouvernement et à la direction. « Vot’action, faisons-nous entendre », écrit l’intersyndicale dans un tract, où elle appelle les cheminots à « donner (leur) avis » pour « peser dans les décisions à venir ». Continuer la lecture de SNCF. La parole aux cheminots

Bernard Lavilliers. « Sans l’Humanité, ce serait comme un trou dans le journalisme »

AFP

Vous avez toujours eu une relation très forte avec l’Humanité, qui connaît actuellement de graves difficultés financières. Que représente ce journal pour vous ?

Bernard Lavilliers Un journal c’est un symbole de la diversité culturelle. L’Humanité c’est un point de vue, une façon de traiter les choses. Quand on veut se faire une idée, c’est bien d’avoir un journal d’opinion. N’oublions pas que ce journal a été créé il y a longtemps. Peut-être qu’il y a des gens qui se demandent pourquoi Lavilliers défend l’Huma. Eh bien je défends ce journal parce que vous faites partie du paysage. Il y a une prise de parole, une façon de voir les choses. C’est un journal qui a minci au fil du temps, qu’il faut garder. Alors, évidemment, qui va investir ? Vous êtes l’un des derniers journaux indépendants, comme le Canard enchaîné. Les autres, s’ils n’avaient pas leurs gros propriétaires, qui d’ailleurs défendent leurs intérêts à travers leurs titres, ils ne vivraient pas non plus. Ils seraient tous en train d’appeler tout le monde pour dire on va crever.

S’agissant du pluralisme, qu’évoquerait pour vous un paysage de la presse sans l’Humanité ?

Bernard Lavilliers Aujourd’hui, en lisant la presse, on peut avoir trois ou quatre avis, quand les journaux peuvent encore aller sur le terrain et raconter des choses que les journalistes ont vues, parce qu’autrement c’est les agences de presse qui font le boulot. Il n’y a plus beaucoup de journaux qui peuvent se permettre des envoyés spéciaux pour voir ce qui se passe dans le monde. Quand ça arrive, ils ne restent pas longtemps. Par rapport à notre panorama français, si l’Humanité disparaissait, ce serait comme un trou dans le journalisme. Il y a eu des grandes plumes, il y en a encore à l’Huma. J’étais très proche de Roland Leroy. C’est bizarre en tant qu’anarchiste, d’avoir autant d’amis à l’Huma, mais on s’est quand même bien entendu la plupart du temps. Le fait qu’un journal créé par Jean Jaurès puisse disparaître, ça me ferait mal au cœur.

Quel message avez-vous envie d’adresser aux lecteurs de l’Huma ?

Bernard Lavilliers Comme je le dis dans un de mes disques : « tout est permis, rien n’est possible ». Il y a un côté comme ça. Les gens du pouvoir ne vont pas dire ouvertement qu’au fond ils font mourir l’Huma. Au contraire, si on leur pose la question, ils répondront « on va tout faire pour sauver ce journal ». Mais, en attendant, ils ont d’autres chats à fouetter. Je dirai aux lecteurs de l’Huma « tenez le coup, fédérez-vous, vous avez l’habitude, je serai à vos côtés ».

Commémoration de l’abolition de l’esclavage : A quand les actes ?

Le 10  et le 23 mai, nous, commémorons l’abolition de la traite négrière et de l’esclavage mais aussi la souffrance des esclaves, cet asservissement humain hideux reconnu,désormais, crime contre l’humanité.

Emmanuel Macron, dans une déclaration, pour le 170ème anniversaire de la 2ème abolition de l’esclavage, a eu des morts forts : « … pour ne pas éroder la force des mots, il faut leur donner l’épaisseur des actes… je souhaite que l’Etat prenne enfin sa part pour inscrire pleinement cette mémoire dans notre récit national… »

Au-delà des effets de style, il y a les paroles et les actes :

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Tarn et Garonne: Un sabotage organisé du rail

RÉVÉLATION dans l’Hunanité

Dans la région, les raccordements ferroviaires nécessaires ont été réalisés depuis des années, mais jamais un wagon de marchandises n’a circulé dessus. Correspondant

Dans la région, les raccordements ferroviaires nécessaires ont été réalisés depuis des années, mais jamais un wagon de marchandises n’a circulé dessus. Notre correspondant.

Votre révélation. Thomas Portes, Montauban (Tarn-et-Garonne).

Équipements non réalisés, ou jamais utilisés, engagements non tenus, argent public gaspillé… À Montauban, les cheminots CGT révèlent l’inadmissible casse organisée du transport de marchandises par train tandis que des déferlantes de camions prennent le relais d’un service public défaillant, au mépris des engagements écologiques des pouvoirs publics.

À Montbartier, un raccordement ferroviaire à la zone d’activité, dont la réalisation confiée au privé n’a pas été achevée, rouille au soleil. D’autres lignes sont à l’abandon ou mal entretenues, malgré de lourds investissements publics de rénovation.

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« Descendez du bus » !?

2 organisateurs de la manif du 5 mai prennent la plume pour exprimer colère et dégoût face à l’attitude du groupe Mélenchon et d’autres…

2 organisateurs de la manif d’hier prennent la plume pour exprimer colère et dégoût face à l’attitude du groupe Mélenchon. Enfin des bouches s’ouvrent. Il le faut, au risque sinon de mettre en péril la fragile unité pour le 26 mai…

Et puis venant des organisateurs eux mêmes, ça a en aidera peut-être à ouvrir les yeux…

Tribune de deux des principaux organisateurs de la marche d’hier, non encartés au PCF ou à la FI, reçue par mail: Descendez du bus ! (In Anti-K.org)

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8 mai : Devoir de mémoire tronqué…

Le message du gouvernement lu lors de la commémoration de la Victoire 1945 laisse perplexe. Dire « A la suite du général de Gaulle, ils ont relevé notre honneur et permis à la France d’être à la table des vainqueurs…» est quelque peu réducteur ! Certes, le fameux appel du 10 juin 40 est historique, mais certains, parmi lesquels les communistes, se sont rapidement positionnés sur le sol national vis à vis du régime de Vichy et de l’envahisseur. Suite à la dissolution du PCF le 26 septembre 39, un tract diffusé par ses militants notamment aux portes des usines à Castelsarrasin et Montauban, indique : « Les communistes affirment qu’ils seront toujours au premier rang de la lutte et accompliront leur devoir ». (Cet acte de bravoure entraînera des arrestations suivies de condamnations).

Ainsi, le 17 juin 1940, après la capitulation de Pétain, Charles Tillion, dirigeant du PCF clandestin, lance depuis Bordeaux un appel qui stipule : «Le peuple français ne veut pas de l’esclavage, de la misère, du fascisme, ni de la guerre des capitalistes. Notre devoir est de nous unir pour libérer notre territoire. Il faut l’union pour chasser à la fois les capitalistes, leurs valets, les traîtres et les envahisseurs ». Le 10 juillet 40, les dirigeants du PCF, Maurice Thorez et Jacques Duclos, signent un autre appel national titré : « Le peuple français ne sera jamais un peuple d’esclaves ! ».

L’affirmation « La victoire des nations alliées, le 8 mai 1945, a consacré la victoire de la démocratie, des valeurs universelles et de la dignité de l’Homme. L’idéologie criminelle et raciste était vaincue », mériterait d’être nuancée sauf à oublier le fascisme qui perdurera en Espagne et au Portugal.

Omission de taille encore, le texte gouvernemental n’évoque nullement ni le programme du Conseil National de la Résistance, ni l’œuvre des gouvernements qui l’appliquèrent, en 44, 45 et 46, sous l’impulsion souvent de personnalités communistes, décidant du droit de vote des femmes (Fernand Grenier), créant la Sécurité Sociale (Ambroise Croizat), nationalisant la Banque de France et les sources d’énergie dont EDF/GDF (Marcel Paul), instituant les statuts de la fonction publique (Maurice Thorez), du fermage-métayage (Waldeck Rochet), ou encore des Comités d’Entreprise ou de la presse…

Guy Jamme