Fabien Roussel promet de doubler le budget de la justice
Présidentielle Dans le Nord, le candidat PCF a fait du « droit à la tranquillité » une priorité, avec un plan de rattrapage pour les magistrats comme pour les policiers.
À quelques kilomètres de sa ville de Saint-Amand-les-Eaux, Fabien Roussel a le sourire en ce mardi soir de meeting. « Ça fait du bien de jouer à domicile ! » lance le candidat PCF à la présidentielle devant la salle comble de la cité des congrès de Valenciennes. Côté discours, il s’aventure en revanche sur un terrain miné à gauche : la sécurité. « On m’a reproché au début de la campagne de m’en être saisi, d’avoir manifesté aux côtés des policiers, j’assume pleinement », rappelle le député du Nord pour qui « le droit fondamental à la tranquillité doit être garanti à chaque citoyen, quel que soit son lieu d’habitation ».
Après quarante minutes consacrées à la paix en Ukraine, au pouvoir d’achat et à l’emploi, le candidat embraye ainsi sur ce « service public essentiel », assurant qu’il veut rétablir « l’esprit même de la République partout, au service de tous et de toutes ». Et cela passe, estime le communiste, par « une refondation de l’organisation des forces de la police ». Parmi la création de 500 000 postes de fonctionnaires qui figure à son programme, 30 000 seraient ainsi dédiés à une police « mieux formée ». La justice, « à bout de souffle à force d’être affaiblie par des politiques exclusivement comptables », n’est pas en reste.
« Au rythme, des trois dernières années, de 50 créations de postes de magistrat par an, il faudra deux siècles pour combler notre retard ! » fustige Fabien Roussel, une série de chiffres édifiants à l’appui. « Chez nous, 69 euros par habitant sont consacrés au système judiciaire, très loin de la Belgique avec 83 euros, de l’Espagne avec 97 euros, sans parler de l’Allemagne avec 131 euros », développe-t-il, avant de s’engager à conduire « de vrais états généraux de la justice avec les professionnels du droit et les associations » et en faveur d’« une loi de rattrapage budgétaire sur cinq ans pour arriver à un doublement du budget ».
La promesse concerne notamment le Parquet national financier, qui a ouvert récemment une enquête sur le travail d’assistant parlementaire du candidat entre 2009 et 2014, comme l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions : « Je leur fais une totale confiance pour s’attaquer aux délinquants en col blanc », assure-t-il, pointant comme priorité « la traque de l’argent sale » et « l’évasion fiscale », notamment des multinationales. Mais aussi « l’enrichissement des responsables politiques, qui cumulent les émoluments comme certains cumulent les jetons de présence dans les conseils d’administration », ajoute le candidat, qui promet « la fin du salaire à vie des présidents de la République ». Quant à « ceux qui disent que (son) programme coûte cher », le député rétorque que « c’est le libéralisme et le capitalisme qui coûtent cher », listant la suppression de l’ISF, « les 100 milliards d’euros de cadeaux aux entreprises », les privatisations de ces dernières années comme autant de mesures avec lesquelles il compte en finir.
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