Ni tsunami, ni mortes eaux. Les résultats des élections professionnelles de l’Éducation nationale ressemblent à ceux de 2018. Le taux de participation est légèrement en retrait. Les syndicats les plus importants sont un peu érodés. Sud entre au Comité social d’administration ministériel. Pour les uns, on assiste à une montée des extrêmes. Pour d’autres, à plus de diversité.

Un taux de participation en recul

Selon les données du ministère, 418 846 salariés de l’Éducation nationale ont participé aux élections professionnelles du 1er au 8 décembre. Cela représente un taux de participations de 39.80%, en recul par rapport à 2018 où il était de 42.64%. Pour Frédéric Marchand, secrétaire général de l’Unsa éducation le recul est dû au faible taux de participation des AESH. Plus nombreux qu’en 2018, seulement 18% d’entre eux ont voté, ce qui a fait baiser le taux de participation. « Il faut se demander pourquoi les non-titulaires souvent ne votent pas ».

« Les AESH ont été empêchés de voter », nous dit Benoît Teste, secrétaire général de la Fsu. « Mais globalement, le vote n’a pas été favorisé. Le vote électronique, sans aspect collectif, réduit la participation ». De fait, sa mise en place en 2011 avait entrainé un net décrochage.

Les résultats des différents syndicats

Cette baisse du taux de participation a peut-être joué en favorisant certains syndicats. Au CSA ministériel, la FSU reste la première organisation avec 34% des voix, en léger recul de 1%. L’Unsa recule de 2% avec 19% des voix. FO a 14% des voix. Le Sgen Cfdt perd 1% et obtient 7.8% des voix. La CGT progresse avec 6.64% des voix. Le Snalc aussi avec 6.2%. Sud avec 5.09% des voix entre au CSA.

En termes de sièges, la FSU garde 6 sièges sur les 15. L’Unsa Education perd un siège avec 3 sièges. FO dispose de 2 sièges. Le Sgen Cfdt, la CGT et le Snalc gardent chacun un siège. Sud entre au CSA avec un siège.

Plus de diversité…

« On est conforté comme la première fédération et dans le contexte actuel, c’est important », nous dit Benoît Teste. « On creuse l’écart avec le deuxième, l’Unsa. Il y a une progression de FI, la CGT, Sud, le Snalc. C’est une progression de la diversité. On espère que ce ne sera pas dommageable à l’unité syndicale. Il y a de lourds débats qui arrivent avec les retraites, la réforme du lycée professionnel, le « nouveau pacte ». Le personnel est attaché à avoir des organisations de lutte au CSA. On va continuer à travailler avec cette diversité et on va chercher davantage à représenter tout le monde ».

Ou montée des extrêmes ?

Du côté de l’Unsa, on parle d’une victoire de l’extrémisme. « Les syndicats conservateurs progressent comme le Snalc, le SNE. Sud entre au CSA ministériel. Il y a une polarisation aux extrêmes », nous dit Frédéric Marchand. Pour lui, «  c’est lié au contexte politique avec un ministre qui a tellement crispé les personnels que les syndicats qui cherchent à être constructifs le payent ». L’Unsa veut continuer à « transformer le syndicalisme ».

Finalement, le syndicat le plus satisfait de cette élection est Sud. Combattu par JM Blanquer et maintenant Pap Ndiaye, ses militants sanctionnés de façon sournoise par l’administration, il entre au CSA. Pour Brendan Chabannes, co secrétaire, « le bloc progressiste Sud Cgt Fsu est majoritaire au CSA. C’est la deuxième bonne nouvelle de ce soir ». L’unité syndicale est un long chemin…

François Jarraud

 

à lire la déclaration de la FSU nationale & à consulter les résultats des votes au CSA ministériel et académique (ICI pour académie de Toulouse )