VIDEO. Réforme des retraites : les syndicats passent à l’action avec des barrages filtrants autour de Montauban
Comme annoncé, les syndicats opposés à la réforme des retraites ont durci le mouvement ce mardi matin dans le Tarn-et-Garonne, avec plusieurs barrages filtrants à Montauban et Montbartier.
L’acte 6 de la mobilisation contre la réforme des retraites a pris une autre tournure, ce mardi en Tarn-et-Garonne, avec plusieurs barrages filtrants organisés sur les routes et même des points de blocage.
C’est le cas à Montbartier, au sud de Montauban, où une trentaine de militants de la CGT ont installé, depuis 6h30, un barrage sur le giratoire donnant accès à la zone Grand Sud logistique. Barrage qu’ils entendent tenir jusqu’à 14 heures… c’est-à-dire au moment où le cortège de la manifestation de Montauban s’élancera de l’esplanade des Fontaines.
Les gendarmes du peloton motorisé (PMO) de Bressols tentent de décongestionner le trafic en triant les poids lourds. « Les camions qui doivent alimenter la base logistique notamment d’Intermarché sont prioritaires », indique le commandant Fornari, patron de l’Escadron départemental de la sécurité routière (EDSR) de Tarn-et-Garonne supervisant le dispositif. Un bouchon de stockage de poids lourd s’étend ainsi sur 6 kilomètres. « On essaie de temporiser car la tension monte entre les chauffeurs de poids lourd payés à la prime de régularité et la CGT », confirme le même interlocuteur.
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Autre point noir, la route de Castelsarrasin, avec un barrage bloquant de la CGT installé au giratoire de l’abattoir: là aussi, les nerfs des usagers ont été mis à rude épreuve. «Vous savez ce qu’il se passe?», interroge une automobiliste à l’arrêt depuis de longues minutes au feu de Gasseras. «Une manifestation de la CGT contre la réforme des retraites? Eh bien moi, avec ça je vais arriver en retard à la maison de retraite où je travaille.» On indique un «itinéraire bis», par Gasseras et Pouty, à cette employée désemparée. Elle n’aura pas été la seule sans doute à avoir été prise de court par cette action surprise.
On est venus avec 1000 tracts et on les a presque tous distribués. Dans l’ensemble, c’est bien pris. On reçoit beaucoup d’encouragements même s’il y a toujours quelques grincheux.
À quelques kilomètres de là, l’ambiance est bien plus détendue sur l’avenue de Toulouse. Là ce sont une dizaine de militants de Force Ouvrière qui tractent, au rond-point d’Emmaüs. «On est là depuis 5h45. On est venus avec 1000 tracts et on les a presque tous distribués. Dans l’ensemble, c’est bien pris. On reçoit beaucoup d’encouragements même s’il y a toujours quelques grincheux», confie Eliane Teyssié. À cet instant, un automobiliste abaisse sa vitre: «Des bouteilles de jus d’orange, vous n’en voulez pas?
– On préférerait du café», répond Evelyne.
De l’autre côté du giratoire, Alexandre reçoit un coup de klaxon de soutien d’un chauffeur de poids lourd. «Je suis parti de Lavit à 3h45. Depuis le début du mouvement, j’ai été dans tous les cortèges à Montauban. Travailler jusqu’à 64 ans, c’est pas possible. On ne peut pas être plus âgé que les personnes dont on s’occupe», lance cet employé de l’APIM, l’association qui gère le foyer du Barradis. «Dans ce secteur médico-social, il y a 80% de femmes. La pénibilité n’est pas suffisamment reconnue», considère le délégué syndical FO du Barradis. Même tonalité à deux kilomètres de là, à Albasud. Là, ce sont les salariés de l’usine Poult qui sont passés à l’action, sous la bannière de FO et de la CDFT. «Aujourd’hui, comment un salarié peut travailler jusqu’à 64 ans dans une biscuiterie sachant qu’ils font les 2×8 ou les 3×8 et qu’ils travaillent le week-end? À 58 ans, on est cassé, on n’en peut plus.»
Cette colère devrait s’exprimer dans l’après-midi, dans le cortège de la manifestation de Montauban. Pour grossir au maximum les rangs, les points de blocage seront tous levés en début d’après-midi, à Montauban et Montbartier.
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