Depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, notre pays traverse une crise politique majeure : l’extrême droite et ses alliés sont désormais aux portes du pouvoir. Dans ce contexte, le Café pédagogique appelle à faire barrage à l’extrême droite et à voter pour le Nouveau Front Populaire. La comparaison des programmes d’éducation et des projets de société est édifiante : plus que jamais, il s’agit de se mobiliser pour une société plus juste et solidaire, pour une École de la liberté, de l’égalité et de la fraternité.

 

D’un programme à l’autre

Du côté des candidat·es macronistes Ensemble : poursuite de la politique éducative Blanquer – Attal – Belloubet, mise en œuvre des groupes de niveau au collège, obtention obligatoire du brevet pour accéder au lycée, labellisation des manuels, volonté de généraliser l’uniforme, conseil de discipline en primaire, internat pour les élèves au comportement difficile, renforcement du redoublement, enseignement professionnel plaçant les lycéen·nes sous la tutelle patronale, réforme de la formation initiale et des concours de recrutement, réforme des programmes de maternelle et de collège, déploiement du Service National Universel (SNU) …

Annonces du Rassemblement national : programmes scolaires définis par le parlement, examen en fin de CM2, création d’une « 6ème d’adaptation », fin du collège unique, orientation précoce dès 14 ans vers l’apprentissage et la voie professionnelle, suppression des REP+, obligation de remplacer les collègues absent·es, allongement d’1 heure de la journée au primaire, centres spécialisés pour les élèves qui perturbent, uniforme au primaire et au collège, affichage dans chaque classe de la carte de France et d’une frise historique, suppression des INSPE au profit d’une « formation sur le tas », fin de « toutes ces expériences pédagogistes qui mettent en action les élèves », « exigence de neutralité́ absolue du corps enseignant en matière politique, idéologique et religieuse », accroissement du pouvoir de contrôle des corps d’inspection, affirmation de « l’école comme vecteur de transmission de l’histoire de France et de son patrimoine », suppression des « enseignements de langue et culture d’origine qui nuisent à l’assimilation des élèves », interdiction du port du voile pour les femmes accompagnant les sorties scolaires…

Au programme du Nouveau Front Populaire : abrogation des réformes Parcoursup et « choc des savoirs », liberté pédagogique, objectif de « faire mieux que la moyenne européenne de 19 élèves par classe », revalorisation des salaires, dégel du point d’indice, titularisation des AESH, création d’un service public d’accompagnement du handicap, « grande loi éducation », dotations au privé modulées en fonction du respect d’objectifs de mixité sociale, prise en charge de frais pour les parents qui n’ont pas les moyens suffisants, repas à 1 euro dans les Crous, renforcement des effectifs de la médecine scolaire et de la vie scolaire, arrêt du Service National Universel (SNU), lutte contre le racisme et l’antisémitisme, pour les droits des femmes et des personnes LGBTQI+…

D’une société à l’autre 

Depuis des années, la dégradation des conditions de travail, la dévalorisation salariale, la déconsidération sociale et le déni d’une véritable vie démocratique ont conduit à une désespérance, terreau fertile pour les idées d’extrême droite. Nous comprenons et partageons la colère et la lassitude des citoyen·nes, mais nous refusons la fatalité d’un projet de rejet, de haine, de régression sociale, raciste, sexiste, homophobe, transphobe, climaticide…

Le projet de l’extrême droite apparait bel et bien comme un projet réactionnaire et dangereux. Porteur d’injustice par une sélection précoce au détriment des familles populaires. Porteur de brutalité par la mise au pas des personnels, des élèves, des libertés pédagogiques. Porteur de discriminations par le choix de « l’instruction » contre « l’éducation », en particulier en ce qui concerne le nécessaire engagement de l’École contre le sexisme ou les LGBT+phobies. Ce projet est à contre-courant du sens de l’Histoire, à contre-courant du projet d’émancipation qui doit être celui de l’École, à contre-courant de notre combat pour l’égalité entre tous les enfants. Les valeurs de l’extrême droite, autoritariste et liberticide, sont incompatibles avec un service public éducatif de qualité, pour tous et toutes, c’est-à-dire, quelles que soient l’origine sociale, ethnique ou religieuse, le genre ou l’orientation, sans aucune discrimination ni « préférence nationale ».

Le projet du Nouveau Front Populaire fait clairement le choix de revaloriser nos conditions de travail, de favoriser un enseignement de qualité disposant des moyens humains et matériels nécessaires sur tout le territoire, de réparer notre système éducatif en partie détruit par des années de macronisme, de combattre les discriminations sociales et scolaires, de construire une société et une École plus justes, plus solidaires, plus fraternelles, plus démocratiques. Le NFP œuvre à la construction d’une École à la hauteur des enjeux complexes de notre siècle, fidèle à la promesse républicaine d’accueillir et de faire grandir tous ses enfants, grâce à l’engagement quotidien, créatif et innovant, des enseignant·es dans leur métier, grâce à un investissement vital pour l’avenir du pays, c’est-à-dire de sa jeunesse.

Fidèles à nos valeurs humanistes, engagé·es pour une École de l’émancipation et non de la ségrégation, attaché·es aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, nous nous engageons dans une mobilisation démocratique pour défendre l’Éducation nationale et notre projet commun de société. Ensemble, votons le 30 juin contre les idées d’extrême droite et pour le Nouveau Front Populaire.

La rédaction du Café pédagogique

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