Monsieur le Président de la République
Nous sollicitons votre intervention pour empêcher qu’un « crime de lèse-mémoire » soit commis à l’encontre d’un haut-lieu historique du Tarn-et-Garonne : le site du camp de concentration de Septfonds (lieudit de Judes) risque d’être souillé par l’extension d’une porcherie familiale qui prévoit d’élever dorénavant 6 500 animaux par an.
Sur ce terrain, réquisitionné en mars 1939 pour être transformé en camp de concentration, ont été enfermées environ 30 000 personnes, dans des conditions infrahumaines et sans procès ; 90 % étaient des soldats de l’armée républicaine espagnole, d’autres des soldats de l’armée polonaise et d’autres encore des civils juifs. Un certain nombre des « internés » perdirent la vie dans ce camp sans que l’on sache encore à ce jour où les premiers morts furent enfouis. 81 personnes gisent dans le Cimetière des Espagnols restauré à partir de 1978.
Un Mémorial a été aménagé en 1996. Il a été inscrit sur la liste complémentaire des Monuments et des Sites du Patrimoine national en septembre 2011, grâce à l’opiniâtreté des associations qui ont fondé le Centre d’Investigation et d’Interprétation de la Mémoire de l’Espagne Républicaine (CIIMER), dont le siège est situé dans la gare de Borredon (Montalzat) qui desservait le camp. Cette gare et le Cimetière des Espagnols ont été simultanément inscrits au Patrimoine.
La présence de milliers de cochons, la puanteur qui en découlera, les épandages de lisier prévus sur les communes de Septfonds et Montalzat notamment, souilleraient, auprès des nombreux visiteurs de France, d’Espagne et de toute l’Europe, la mémoire des disparus.
Les excréments porcins sont incompatibles avec le respect dû à ceux qui ont souffert en ces lieux. Permettre la réalisation de ce projet serait en contradiction avec les décisions antérieures de l’État, mûrement réfléchies, qui ont inscrit le Mémorial, le Cimetière des Espagnols et la Gare de Borredon sur la liste du Patrimoine. Ce serait une offense à ceux dont les corps gisent encore dans les terres visée par l’épandage.
Monsieur le Président de la République, pour ces raisons, pour retrouver le chemin de la dignité, nous vous demandons d’intervenir pour empêcher la mise en œuvre de ce projet.
- Comité d’Animation du CIIMER
José Gonzalez, président du - CIIMER Comité d’Animation
jose.gonzalez44@wanadoo.fr
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