De l’organisation des enseignements en « unités » à la semestrialisation, les propositions du rapport Mathiot calquent des pratiques qui existent déjà dans l’enseignement supérieur. La classe de 3° signe la fin de l’enseignement commun et obligatoire et le lycée est transformé en une « petite université » dont le but est plus que jamais de trier les élèves.
Dans ce rapport, aucune réflexion sur la question des inégalités scolaires. « Le lycée des possibles » n’ouvrira pas les mêmes portes pour tous les élèves. En fonction de leur établissement mais aussi de leur quartier, de leur région et surtout de leur origine sociale, les mesures proposées par Pierre Mathiot auront pour conséquence de renforcer le poids des inégalités sociales sur la réussite scolaire.
Plus encore que dans le cadre actuel des filières, le choix des majeures et des mineures aura un effet discriminant en matière d’orientation, comme on peut l’observer chez nos voisins britanniques. Seuls les élèves dont les parents sont familiers du système scolaire seront à mêmes d’effectuer les choix les plus valorisés. De même le grand oral, inspiré du colloquio à l’italienne, pénalisera les élèves les plus éloignés de la culture scolaire, comme c’est déjà le cas des TPE aujourd’hui.
Sur bien des points, le rapport oscille dans un flou prudent entre scenarii bien différents et impasses. Il s’en remet alors aux acteurs locaux que sont les établissements eux-mêmes et les conseils régionaux. C’est le cas, notamment, de la prise en charge de l’orientation des élèves mais aussi de l’élaboration de l’offre de formation elle-même, puisque chaque lycée est invité à imaginer de nouvelles combinaisons, voire de nouveaux enseignements. Une autonomie renforcée, contrainte par l’austérité budgétaire comme c’est déjà le cas dans l’enseignement supérieur, qui, de surcroît, renforcera concurrence et inégalités entre établissements.
Face à ces propositions, le PCF appelle au contraire à mettre en œuvre une politique éducative ambitieuse et résolument tournée vers l’égalité. Dans les prochaines semaines, le PCF participera pleinement aux mobilisations contre les réformes du lycée, du baccalauréat et de l’accès à l’enseignement supérieur, dès les 1er, 6 et 7 février prochains.
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