Coût du capital. Ces milliers d’euros qui manquent aux salaires

1 764 euros, en moyenne, ont été transférés en 2017 du salaire des Européens à la poche des actionnaires, comparé à 1990.

La Confédération européenne des syndicats (CES) a calculé que, en moyenne, 1 764 euros ont été enlevés sur la seule année 2017 au salaire de chaque travailleur européen, comparé au début des années 1990. La méthode de calcul est intéressante, puisqu’elle met en exergue le poids du coût du capital sur les revenus de chacun. Il y a trente ans, la part des salaires dans la richesse créée (le PIB) représentait exactement 66 % (elle était de 70 % en 1975). Elle est tombée en 2017 sous les 55 % dans certains pays comme la Pologne ou la République tchèque, et à 62,9 % dans la moyenne européenne. Ce qui représente un manque sur la fiche de paye dépassant les 4 000 euros par an dans certains pays d’Europe de l’Est.

À l’échelle de l’Union, chaque point de PIB représente 132 milliards d’euros environ, 20 milliards pour la France. « Les entreprises gardent une part plus importante de leurs bénéfices au détriment des salaires, estime Esther Lynch, secrétaire confédérale de la CES. Ce ne serait pas si grave si ces bénéfices étaient réinvestis dans l’entreprise et la formation des travailleurs, mais on constate que la part des investissements dans le PIB a également diminué. » Autrement dit, non seulement les entreprises se sont accaparé de plus en plus des richesses créées au détriment du salaire, mais elles ont également rogné sur les autres moyens de redistribution que sont l’investissement et la formation. « C’est du vol pur et simple, poursuit Esther Lynch, les riches deviennent encore plus riches aux frais des personnes qui dépendent de leur salaire pour vivre. »

Le coût du capital : 200 milliards d’euros de dividendes

Car, techniquement, ces milliards sont allés aux actionnaires. En 2017, plus de 200 milliards d’euros ont été reversés en seuls dividendes dans l’Union, dont près de la moitié pour les seules France et Suisse… « Les responsables politiques et les économistes s’inquiètent souvent des coûts salariaux mais, depuis au moins vingt-cinq ans, le vrai problème porte sur les coûts du capital : le montant versé aux actionnaires, explique Esther Lynch. La réponse à cette situation est de relancer la négociation collective en faveur de salaires plus justes. »

Pour le CES, les syndicats ont un rôle majeur à jouer pour « exiger une augmentation salariale supplémentaire pour compenser la perte d’une juste partie de la richesse que les travailleurs ont contribué à produire ».

La confédération insiste sur le fait que les augmentations de salaire profiteront à la croissance, via une hausse de la consommation de tous, et surtout qu’ils sont les garants de la bonne santé du système social. 

Les victimes seules face aux violences. Faut-il légiférer sur un âge du consentement sexuel ?

Michel Martzloff
Secrétaire général de l’association l’Enfant bleu, enfance maltraitée

Michel Martzloff Secrétaire général de l’association l’Enfant bleu, enfance maltraitée

Rappel des faits Un rapport sur le viol propose d’insérer dans le Code pénal un âge de non-consentement des mineurs à un acte sexuel, tout en fixant deux seuils, à 13 et 15 ans.
Katia Dubreuil Présidente du Syndicat de la magistrature Michel Martzloff Secrétaire général de l’association l’Enfant bleu, enfance maltraitée Fatima Benomar Membre du bureau des Effronté·es

6 % des Français·es déclarent avoir été victimes d’inceste. 81 % des violences sexuelles démarrent avant 18 ans, 51 % avant 11 ans, et 21 % avant 6 ans.

Un permis de violer

En France, la loi considère encore qu’une enfant de 11 ans peut être consentante à des relations sexuelles avec des hommes de 28 ou 22 ans, pour ne citer que les deux affaires qui ont défrayé la chronique l’année dernière. C’est dire l’image qu’on se fait des femmes dans ce pays, considérées par défaut comme disponibles, même quand elles ne sont pas encore adultes. Pour la petite Sarah, les viols avaient été « déqualifiés » en atteinte sexuelle. Ce n’était donc pas un crime aux yeux du parquet de Pontoise, alors même que c’est un crime avec circonstance aggravante ! L’atteinte sexuelle est punie de seulement 5 ans de prison. Sa définition ? « Le fait, par un majeur, d’exercer sans violence, contrainte, menace ni surprise une atteinte sexuelle sur la personne d’un mineur de 15 ans. » Or justement, le viol des enfants se fait souvent sans violence, contrainte, menace ni surprise, puisque les enfants ne résistent pas, ne disent pas non, ne comprennent même pas en général ce qui est en train de se passer ! Pour la petite Justine, enceinte à 11 ans de son violeur, les pénétrations ont été qualifiées de viols, crime passible de 20 ans de réclusion criminelle, mais le coupable a été acquitté car les éléments constitutifs du viol n’étaient encore une fois pas établis. Si un tel jugement est confirmé, non seulement on donne à cet homme un permis de violer, mais aussi la possibilité de reconnaître l’enfant, son « père » étant innocenté !

Heurtée, l’opinion a découvert qu’il n’y avait pas d’âge minimum en France en dessous duquel il n’y a même pas à débattre qu’une enfant soit (non) consentante. Or des jugements aberrants ne cessent d’être rendus et dénoncés par les féministes, sans relais médiatique. Rien que l’année dernière. Mars 2017, une enfant de 12 ans est tombée enceinte. L’ADN a accusé le beau-père. Elle l’avait dénoncé en vain cinq ans auparavant, il avait été relaxé à deux reprises. Mars 2017, acquittement général de neuf jeunes de 15 à 20 ans pour des viols commis sur une mineure de 14 ans. Juillet 2017, condamnation par le tribunal correctionnel d’Arras d’un homme à 18 mois de prison avec sursis pour des viols commis sur sa fille de ses 9 à ses 15 ans !

La loi française ne reconnaissant pas cet âge de consentement légal en dessous duquel il y a présomption irréfragable (irrécusable) d’absence de consentement, nous nous retrouvons avec une simple jurisprudence de 2005 concernant les enfants de moins de 5 ans, qui reconnaît l’absence de discernement. Les Effronté·es le réclament pour les mineur·es de 15 ans, et de 18 ans en cas d’inceste ou d’actes commis par des personnes ayant autorité.

Ce débat pourra enfin jeter la lumière sur l’énorme tabou des violences sexuelles précoces. En France, chaque année, 120 000 filles et 30 000 garçons subissent des viols ou des tentatives de viol. 6 % des Français·es déclarent avoir été victimes d’inceste. 81 % des violences sexuelles démarrent avant 18 ans, 51 % avant 11 ans, et 21 % avant 6 ans. ­#BalanceTonPorc avait aussi montré l’ampleur de la pédocriminalité dans beaucoup de témoignages. Il faut que la loi prenne tout simplement en compte la terreur de la jeune victime face au spectacle d’un homme en érection qui change de regard et de comportement, cet effet de sidération qui se retourne, hélas, contre elle face au juge. Mais comment nier qu’un homme de 28 ans a une emprise sur une enfant de 11 ans qui le voit comme un « grand » ? La surprise et la contrainte morale sont déduites du jeune âge et de la différence d’âge, comme le reconnaît la loi depuis 2010 : « La contrainte morale peut résulter de la différence d’âge existant entre une victime mineure et l’auteur des faits et de l’autorité de droit ou de fait que celui-ci exerce sur cette victime. »

La gravité des traumatismes sexuels

Pour protéger efficacement les enfants, il est indispensable que le Code pénal fixe pour les mineurs un seuil d’âge en dessous duquel toute atteinte sexuelle commise par un adulte est une agression sexuelle ou un viol, avec une présomption irréfragable d’absence de consentement. Nous demandons que cet âge soit de 15 ans (et de 18 ans en cas d’inceste, d’adulte ayant autorité ou si le mineur est vulnérable). Les enfants sont les principales victimes de violences sexuelles, 81 % des violences sexuelles sont subies avant 18 ans, 51 % avant 11 ans, 21 % avant 6 ans (Ivsea, 2015), et 56 % des viols et des tentatives de viol ont été subis avant 18 ans, 40 % avant 15 ans (enquête Virage, 2016). Elles sont commises dans 94 % des cas par des proches et dans plus de 50 % des cas par des membres de la famille, surtout sur les filles et les enfants les plus vulnérables.

Leurs conséquences psychotraumatiques sur la santé mentale et physique et sur la vie des enfants sont très lourdes à long terme, et en font un problème majeur de santé publique : 50 % d’entre eux feront des tentatives de suicide, des dépressions à répétition, et auront des conduites addictives, 70 % subiront à nouveau des violences sexuelles tout au long de leur vie.

Or, la justice échoue à protéger ces enfants. Moins de 9 % des viols font l’objet de plaintes, 70 % de ces plaintes sont classées sans suite, 20 % sont correctionnalisées en agressions sexuelles ou en atteintes sexuelles, comme pour Sarah, et seules 10 % des plaintes aboutissent à une condamnation en cour d’assises. Cette impunité met en danger tous les enfants.

Trop souvent, la recherche des éléments destinés à caractériser viols et agressions sexuelles (violence, menace, contrainte et surprise) revient à une recherche du consentement de l’enfant. Cela porte atteinte à sa dignité et méconnaît son immaturité, sa vulnérabilité et sa dépendance face au monde adulte, ainsi que la gravité des traumatismes sexuels et de leurs conséquences psychotraumatiques : en effet la sidération traumatique paralyse l’enfant et l’empêche de réagir, et la dissociation traumatique, mécanisme de sauvegarde mis en place par le cerveau qui déconnecte et anesthésie émotionnellement l’enfant, le rend incapable d’exprimer sa volonté et de s’opposer, ces éléments étant interprétés à tort comme un consentement.

Avant 15 ans, l’âge devrait caractériser en lui-même le viol et l’agression sexuelle, les enfants n’ont pas le discernement ni les capacités pour s’opposer à une instrumentalisation par un adulte, ni un développement psychoaffectif et émotionnel qui permette d’être confronté sans dommage à une sexualité adulte qui fera effraction dans leur monde mental, leur identité et leur corps d’enfant ; ils ne peuvent pas avoir un consentement libre et éclairé sur ce qu’ils vont vivre et sur les conséquences que cela aura sur leur santé et leur avenir.

La littérature scientifique internationale qualifie de précoces les actes sexuels avant 15 ans et a démontré qu’ils sont un facteur de grande vulnérabilité pour l’enfant pour deux raisons. Ils sont fortement reliés à des violences sexuelles subies antérieurement et aux conduites sexuelles à risque dissociantes qui en sont une conséquence psychotraumatique fréquente (Dalhe, 2010). Par ailleurs, ils sont un facteur de risque pour la santé mentale et physique de l’enfant, avec des risques de grossesse précoce et d’infections sexuellement transmissibles, des risques accrus de conduites addictives et à risque, de mauvaise estime de soi, et de violences sexuelles réitérées (Lowry, 2017).

Ce n’est pas aux enfants de se protéger des adultes, mais aux adultes de mettre tout en œuvre pour les protéger, il est urgent de légiférer.

La question des conditions de recueil des preuves

À la suite de deux affaires judiciaires qui ont ému l’opinion, le gouvernement a annoncé le projet d’instaurer une présomption légale selon laquelle toute relation sexuelle d’un adulte avec un mineur en dessous d’un âge déterminé constituerait automatiquement un viol. Cette proposition repose sur l’illusion d’un « vide juridique ». En effet, le Code pénal punit déjà d’une peine de 5 ans, voire 10 ans d’emprisonnement, tout acte sexuel commis par un majeur sur un mineur de moins de 15 ans, sans qu’il soit nécessaire de démontrer une contrainte. La loi pose ainsi le postulat de l’immaturité du mineur en matière sexuelle, exprimant que les adultes ne sauraient le considérer comme n’importe quelle autre personne à cet égard. Le crime de viol est puni plus sévèrement (20 ans de réclusion criminelle) car il nécessite, au-delà de la question de l’âge, la preuve que la relation sexuelle a été sciemment imposée par violence, contrainte, menace ou surprise. La jurisprudence, confirmée par une loi du 8 février 2010, prévoit depuis longtemps que la contrainte constitutive du viol peut résulter de la différence d’âge entre la victime mineure et l’auteur des faits, ou de la position d’autorité de l’auteur. Les juges et les jurés examinent les circonstances et la personnalité, et déterminent ainsi si le consentement éventuel du mineur a été trompé ou forcé : s’ils relèvent que c’est le cas – et ils le font systématiquement lorsqu’il s’agit d’un enfant, au cas par cas pour un adolescent –, la contrainte morale est caractérisée et le viol retenu.

Aller plus loin que la loi actuelle, prévoir que toute relation d’un adulte avec un mineur de 15 ans – ou de 13 ans – serait automatiquement et sans dérogation possible un viol, reviendrait à nier la différence de gravité entre des faits commis sans contrainte et des faits effectivement imposés par la contrainte, voire la violence, alors que la très lourde peine réprimant le viol répond précisément à la gravité d’une relation sexuelle imposée. Surtout, ce projet graverait dans le marbre une vérité contraire à la réalité : peut-on affirmer qu’en dessous de 13 ou 15 ans, un mineur ne peut jamais consentir ?

Les débats sur l’âge d’un seuil éventuel montrent bien que non, et l’absurdité de la proposition est suffisamment démontrée en citant l’exemple d’une mineure de 14 ans qui aurait une relation parfaitement consentie avec un majeur de 18 ans que le juge serait, avec une telle loi, contraint de condamner pour viol. Une présomption de viol fondée sur l’âge de la victime se heurterait frontalement au principe de présomption d’innocence garanti par l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, et le Conseil constitutionnel, qui a déjà exclu de tels dispositifs pour des contraventions routières, ne devrait pas manquer de le relever.

Ainsi, cette proposition avancée hâtivement dans le débat public à la suite de faits divers médiatisés a pu – un temps – présenter l’apparence d’une solution miracle, nos dirigeants politiques dégainant la loi pénale dans un réflexe pavlovien.

Le constat selon lequel les procédures en matière de violences sexuelles sur mineurs aboutissent trop peu ne peut qu’être partagé. Mais c’est avant tout sur les conditions de recueil des preuves qu’il faut progresser. La parole de la victime doit pouvoir s’exprimer moins difficilement, plus tôt, et être recueillie dans de meilleures conditions, ce qui engage d’autres évolutions qu’une nouvelle loi pénale.

Une nouvelle loi pour aider à la libération de la parole

Moins d’un adulte sur cinq (19 %) déclare avoir parlé, au moment des faits, des maltraitances qu’il a subies (sondage de l’institut Harris Interactive pour l’Enfant bleu, octobre 2017). Poser le principe de la présomption du non-consentement des mineurs de moins de 15 ans pour des faits de nature sexuelle montrerait une volonté du législateur de recueillir d’une manière bienveillante la parole de l’enfant sans lui imposer d’avoir à apporter la preuve qu’il n’était pas consentant. La loi interdit les relations sexuelles non consenties, c’est le moins qu’on puisse attendre de notre droit. Mais il est beaucoup plus surprenant que ce droit ne fasse pas de distinction entre les victimes majeures et mineures. La loi est la même que vous ayez 10 ou 30 ans ! Les deux seules différences qu’elle établit, entre des victimes majeures et mineures, sont que les relations sexuelles, entre un majeur et un mineur de moins de 15 ans, sont interdites et que les peines encourues sont aggravées quand la victime a moins de 15 ans. Cependant, ce qui paraît absurde dans notre législation est que les victimes mineures, au même titre que les majeures, doivent prouver qu’elles n’étaient pas consentantes. On peut comprendre qu’il soit demandé à un majeur une preuve de non-consentement, mais cela n’est absolument pas raisonnable quand il s’agit d’un enfant. L’adulte commettant une agression sexuelle sur un enfant est parfaitement responsable de ses actes, il a tout à fait conscience de ce qu’il est en train de faire, le mineur à l’inverse, n’ayant pas l’expérience sexuelle des adultes, est projeté dans l’inconnu, dans une violence qu’il n’imagine pas. Comment peut-il consentir dans une telle situation ?

Si le mineur victime d’une agression sexuelle ne peut pas prouver que la relation sexuelle a eu lieu contre sa volonté, qu’il n’a pas fait l’objet de pressions physiques ou morales, n’a pas été menacé, n’a pas subi de violences, le non-consentement du mineur ne sera pas établi. Et c’est pourtant bien le silence qui s’impose face à ces situations extrêmes. Les victimes décrivent parfaitement l’état de sidération, de paralysie qui les frappe, face à un événement d’une violence indicible.

Nous souhaitons donc que soit introduit dans le Code pénal l’article 222-22-3, qui indiquerait que « la violence, la contrainte la menace ou la surprise est présumée en matière de viol et d’agression sexuelle commis sur un mineur de 15 ans. » Nous demandons que le seuil de moins de 15 ans soit retenu, car il correspond à l’âge en dessous duquel la loi augmente les peines prévues dans notre Code pénal en cas d’agression de nature sexuelle. Le mineur de moins de 15 ans bénéficierait ainsi, automatiquement, d’une présomption de non-consentement. Le présumé auteur conserverait la possibilité de se défendre en apportant la preuve du contraire, comme tout individu a le droit de le faire en regard des principes des droits de l’homme.

Un large consensus existe sur le sujet, du citoyen jusqu’au président de la République. La France doit rejoindre la majorité des pays de l’OCDE qui ont, depuis de nombreuses années, posé le principe du non-consentement. Aujourd’hui, trop peu de victimes parlent. Le plus grand nombre se murent dans un silence qui les détruit. Il faut aider la parole à se libérer en inversant la charge de la preuve et considérer qu’un mineur de moins de 15 ans est présumé non consentant à tout acte de nature sexuelle imposé par un adulte.

Katia Dubreuil, Présidente du Syndicat de la magistrature

Michel Martzloff, Secrétaire général de l’association l’Enfant bleu, enfance maltraitée

Fatima Benomar, Membre du bureau des Effronté·es, Auteure du Livre noir des violences sexuelles (Dunod, 2013) et d’un Manifeste contre l’impunité des crimes sexuels

Comment réduire la dépendance aux produits phytosanitaires ?

Entretiens croisés réalisés par Jérôme Skalski
Les lobbies poussent toujours les agriculteurs à consommer des produits phytosanitaires afin d’obtenir plus de rendements sur les productions. Getty Images/iStockphoto fotokostic

Les lobbies poussent toujours les agriculteurs à consommer des produits phytosanitaires afin d’obtenir plus de rendements sur les productions. Getty Images/iStockphoto fotokostic

Table ronde avec Jean-Paul Douzals, responsable de l’équipe de recherche procédés, environnement, pesticides et santé de l’UMR Itap à l’Irstea Montpellier, Luc Servant, président de la chambre d’agriculture de Charente-Maritime et membre du bureau de l’Apca et Raymond Girardi, secrétaire général du Modef.

Rappel des faits. Les substances chimiques, souvent identifiées abusivement aux « pesticides », font l’objet d’un rejet croissant de la part des citoyens. Une agriculture moderne doit pouvoir intégrer cette revendication légitime.

Les produits phytosanitaires sont régulièrement mis sur la sellette. Est-ce justifié ?

jp Douzalsfourni par luilibre de droitJean-Paul Douzals Les produits phytosanitaires sont mis sur le marché avec un protocole d’autorisation de mise sur le marché validé par les autorités. Cependant, les évolutions des pratiques et la meilleure connaissance des modes de contamination nécessitent de revoir les scénarios d’exposition des opérateurs ou de travailleurs exposés. C’est un axe de travail porté par l’unité mixte de recherche Itap du centre Irstea de Montpellier. Continuer la lecture de Comment réduire la dépendance aux produits phytosanitaires ?

Eliane Assassi : « Macron veut concentrer tous les pouvoirs »

Entretien réalisé par Aurélien Soucheyre
Photo Magali Bragard

Photo Magali Bragard

Sur fond de réforme du Parlement, les groupes parlementaires communistes invitent lundi à un colloque sur la crise démocratique et les moyens d’y répondre. Entretien avec Éliane Assassi, sénatrice PCF.

Pourquoi les groupes GDR et CRCE organisent-ils ce colloque ?

Éliane Assassi Nous sommes dans un moment particulier pour notre démocratie. Un moment grave. Dans un contexte de crise économique, sociale et politique, les citoyens se détournent de plus en plus d’élus et de scrutins qui les concernent au plus haut point. Continuer la lecture de Eliane Assassi : « Macron veut concentrer tous les pouvoirs »

Communiqué de presse #8Mars : Nous sommes #GénérationNonSexiste, génération féministe

Femmes solidaires, mouvement féministe universaliste, laïque et d’éducation populaire, défend les valeurs d’égalité entre les femmes et les hommes, de mixité et de laïcité.

Le temps du constat. Nous avons assisté ces derniers mois simultanément à une libération de la parole et à une amélioration de la qualité de l’écoute. La violence que nous constatons au quotidien sur tous les territoires est désormais largement révélée et entendue dans l’espace public. Des millions de femmes et de filles en France ont partagé leurs expériences de citoyennes dans des sociétés sexistes sur les réseaux sociaux mais également auprès de leurs proches. Une partie de notre société a réalisé que le sexisme est bien vivant et que les droits des femmes sont encore trop souvent bafoués. Si une prise de conscience nécessaire est en cours, elle est constamment ralentie par la tentation du statu quo et de la déresponsabilisation des auteurs de violences notamment des plus célèbres et des plus puissants dans le monde. Il est temps de passer à la vitesse supérieure.

Place à l’action. Transformer notre société nécessite de déconstruire les rapports de violence et de domination. Femmes solidaires est durablement engagée dans cette déconstruction, que ce soit dans nos actions en direction de la jeunesse et de tous les lieux d’éducation populaire, avec plus de 10 000 élèves sensibilisé.e.s l’an dernier, ou durant nos campagnes. Nous avons mené depuis 2016 des actions estivales en direction des lieux festivaliers et culturels pour sensibiliser à la non-violence et au respect, avec notre campagne #CetÉtéCRespect. Pour que la transmission de cette culture de la non-violence commence dès le plus jeune âge, Femmes solidaires propose la création d’Observatoires de l’égalité fille-garçon dans chaque établissement scolaire, proposition que nous avons présentée le 25 novembre dernier au Président de la République, Emmanuel Macron et à la secrétaire d’Etat, Marlène Schiappa.

#GenérationNonSexiste En cette journée internationale des droits des femmes, nous réaffirmons que nous avons toutes et tous le droit de vivre dans une société sans sexisme, de vivre en sécurité. Pour que cette société émerge, nous lançons une nouvelle campagne #GénérationNonSexiste. À partir du 8 mars, Femmes solidaires sera à l’initiative d’une centaine d’actions sur toute la France, manifestations culturelles, débats, rencontres qui participeront à développer une culture de l’égalité de genre et de la non violence à travers toutes les générations.

Ainsi le 8 mars nous serons partenaires de l’émission Rire contre le sexisme sur France 4 à 20h30 où des artistes, comédien.nes et comiques viendront animer une soirée dont le l’intégralité des dons nous seront reversés dans le pour nos actions de sensibilisation auprès de la jeunesse. En effet, Femmes solidaires s’engage par le biais d’interventions en milieu scolaire et dans des lieux d’éducation populaire, de réalisation de supports de communication et de plaidoyer qui vont se décliner sur tous les territoires, dans les salles de classes et les maisons de quartier, dans nos rues et sur nos écrans.

Nous sommes #GénérationNonSexiste !
Rejoignez-nous via femmes.solidaires@wanadoo.fr, ou directement sur tous les territoires http://femmes-solidaires.org/?-AGENDA-

Paris, vendredi 2 mars 2018 Contact : 01 40 01 90 90

Retraites agricoles. La loi Chassaigne attendue dans les campagnes

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Les faibles pensions des retraités agricoles obligent nombre d’entre eux à poursuivre une activité. Maurice Subervie/Onlyfrance.fr

Posant le principe d’une pension de retraite à 85 % du Smic au lieu de 75 % actuellement, la proposition de loi défendue par le député PCF du Puy-de-Dôme répond à de réelles aspirations du monde paysan.

Michel Billière a fait valoir ses droits à la retraite depuis dix ans. Pourtant, cet agriculteur qui cultivait du tabac blond, de la vigne et du maïs dans son exploitation du Gers a encore passé tout l’hiver à tailler les vignes. Celles des autres. Avec moins de 800 euros de pension mensuelle, le retraité se loue comme ouvrier agricole dans les fermes voisines. « Je fais les semis, les travaux viticoles et les moissons… mais je suis moins leste qu’il y a dix ans », explique-t-il. Des loisirs ? Michel Billière en a peu. « La chasse, la pêche. Le dernier voyage que j’ai fait, c’est ma fille qui me l’a payé. »

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Réforme de la SNCF : «Une casse du service public ferroviaire»

Thomas Portes est remonté…/ Photo DDM.
Thomas Portes est remonté…/ Photo DDM.

Porte-parole du syndicat CGT des Cheminots de Tarn-et-Garonne, Thomas Portes réagit à l’annonce par le gouvernement du projet de réforme de la SNCF.

Quel est votre sentiment suite aux annonces de cette semaine ?

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Clinique Pont de Chaume : «Stop au mépris des usagers» in DDM

Clinique Pont de Chaume : «Stop au mépris des usagers»
Clinique Pont de Chaume : «Stop au mépris des usagers»

Rodolphe Portoles, conseiller municipal de Montauban, et de Thomas Portes, porte-parole du PCF82, réagissent au sujet du parking payant de la clinique du Pont de Chaume. Voici leur communiqué :

«Depuis maintenant plusieurs semaines, le PCF82 mène la bataille pour maintenir la gratuité du parking des cliniques du Pont de Chaume et Boyer. Dès l’annonce de la fin de la gratuité, nous sommes allés à la rencontre des citoyens pour expliquer les dangers d’une telle décision. Décision, faut-il le rappeler, prise unilatéralement, sans concertation avec les salariés, les usagers des cliniques et les élus. Forts des 6000 signatures recueillies au travers de notre pétition, nous avons écrit au directeur de la clinique du Pont de Chaume pour lui demander de nous recevoir et lui remettre ces pétitions. À ce jour, nous n’avons aucune réponse. Un mépris insupportable pour les 6000 signataires de cette pétition !

Le directeur de la clinique du Pont de Chaume ne peut impunément remettre en cause l’égalité d’accès aux soins, sans rendre des comptes aux citoyens et aux usagers ! En réalité au travers ce parking au prix d’1 euro de l’heure et de 8 pour la journée, la clinique met en place une machine à faire du fric !

Alors que le directeur de la clinique du Pont de Chaume refuse de nous répondre, nous allons continuer notre mobilisation pour gagner la gratuité de ce parking. Dans les semaines à venir nous irons directement sur le parking de la clinique à la rencontre des usagers pour faire signer notre pétition. La bataille continue !»

Nouvelle sortie anticommuniste

Par Nicolas Maury le Jeudi 1 Mars 2018

Ce qui m’inquiète ce n’est pas la tambouille et les carabistouilles de Janluk et de ses insoumis, c’est qu’au sein du PCF, et notamment de notre direction, il reste des personnes qui croient encore au père noël et à une alliance avec cet individu

Nouvelle sortie anticommuniste de Jean-Luc Mélenchon
Et voici la réponse de Françoise Causse, qui fut suppléante pour la France insoumise dans cette circonscription en juin 2017 et une des fondatrices de la FI dans la région de Montargis : Continuer la lecture de Nouvelle sortie anticommuniste

Eradiquer les violences sexuelles et sexistes : Un enjeu d’émancipation humaine

Communiqué du PCF

Le mouvement de libération de la parole des femmes, initié par #BalanceTonPorc et #MeToo, a permis d’éclairer les violences que subissent les femmes quotidiennement. Le Parti Communiste Français apporte tout son soutien à ces femmes qui refusent de continuer à vivre des violences dans leur famille, leur travail ou dans les espaces publics. Ces violences ne sont pas des actes individuels, isolés, elles font partie d’un continuum qui maintient les femmes dans un statut d’infériorité. Elles touchent tous les milieux sociaux, sont intergénérationnelles et ont lieu un peu partout dans le monde. Elles plongent leurs racines dans deux systèmes d’aliénation qui se nourrissent mutuellement sans jamais se confondre et que nous combattons : le capitalisme et le patriarcat.

Eradiquer les violences de genre, c’est ouvrir la voie vers une égalité entre les femmes et les hommes dont la société entière a besoin : égalité professionnelle et salariale, droits sexuels et reproductifs, partage du travail domestique. Comment penser bâtir une société d’émancipation humaine sans débarrasser la société des violences faites aux femmes ?

Les mobilisations féministes sont en train de prendre une ampleur internationale. Partout, les femmes manifestent, revendiquent de nouvelles libertés : en Pologne pour le droit à l’avortement, aux Etats-Unis contre les projets réactionnaires et de D. Trump, au Rojava pour la liberté…En France également, les femmes luttent pour leurs droits : les femmes de chambre de l’hôtel Holiday Inn s’organisent collectivement pour demander des conditions de travail décentes, les salariées du salon de coiffure du 57 boulevard de Strasbourg ont gagné leur procès reconnaissant qu’elles étaient victimes de «d’êtres humains», des milliers de Français.e.s signent des pétitions pour demander la fin des requalifications des viols en agressions sexuelles, et des viols sur mineur.e.s en atteintes sexuelles…

Face aux mobilisations populaires, le président E. Macron avait affirmé faire de l’égalité femmes-hommes une «é» de son quinquennat, et le gouvernement a réitéré cette promesse le 25 novembre dernier. Malgré les belles paroles, les actes ne sont pas au rendez-vous : les associations féministes, débordées, ne voient pas leurs subventions augmenter, tout au contraire. Pour mettre en place une politique ambitieuse d’égalité femmes-hommes, il ne faut pas seulement des lois mais aussi les moyens de leur application : nous demandons un investissement de 5 milliards d’euros ainsi que la création d’un ministère à l’égalité femmes-hommes de plein exercice !
Pour obtenir ces nouvelles conquêtes féministes, amplifions notre mobilisation : soyons nombreuses et nombreux le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, dans la rue !

Rejoignez la grande mobilisation du 8 mars partout dans le monde