Désormais, le gouvernement fomente un vol d’envergure de ce que les retraités et assurés sociaux ont cotisé toute leur vie. Et, après la pathétique tragicomédie multi-délictuelle de l’affaire Benalla, rafistolée dans les allées du château par des charretées de mensonges qui n’ont pas réussi à masquer la nature de cette gouvernance et du présidentialisme, voici qu’un décret pris au cœur de l’été donne plus de pouvoirs de nomination directe de hauts fonctionnaires au chef de l’Etat. Ainsi, l’écriture d’un livre louangeur vous vaut d’être nommé consul à Los Angeles ; si on fait partie de la petite coterie, on peut être nommé délégué au patrimoine ou porte-parole de l’Elysée. La bulle d’illusions répétée à satiété par une cohorte de chroniqueurs, perroquets d’un prétendu « en même temps », éclate avec la démission de M. Hulot.
Tout se délite parce que le nouveau monde promis apparait comme pure illusion, mais surtout parce que nos concitoyens assistent à la perpétuation de la plus ringarde des politiques, ultralibérale. Les explications données par l’ancien ministre de l’Écologie démontrent avec éclat qu’on ne peut servir à la fois le veau d’or de l’argent et l’intérêt général humain. Elles rappellent que les violents spasmes qui secouent l’humanité appellent urgemment à changer de trajectoire pour sortir de la « dé-civilisation » à l’œuvre.
« L’Humain d’abord » est en soi un projet politique contre la dictature de l’argent-roi et un prétendu « libre-échange » qui n’est que le faux nez de l’élargissement du territoire d’exploitation des puissances industrielles, financières ou numériques. Et le débat pour savoir qui doit payer les arrêts maladie ne fait que camoufler une donnée fondamentale : l’ampleur des souffrances au travail et des maladies qui lui sont liées. Question qui pose, tout autant que celle de l’avenir de la planète, l’urgence d’ordre anthropologique de la dégradation des conditions d’existence, au point que la durée de vie commence à reculer.
Aucun macronisme, ni aucune variante des politiques libérales n’apportera de réponses à ces deux enjeux fondamentaux. La nécessité d’une nouvelle cohérence politique, sociale, environnementale et démocratique devient dès lors incontournable. Il n’y a pas d’avenir de notre monde interdépendant sans solidarité, sans coopération, sans pouvoirs des citoyens et des travailleurs dans la gestion de la société et des entreprises. Une politique écologique, sociale et démocratique ne peut se déployer sous un gouvernement confisquant le pouvoir, renforçant celui des actionnaires sur le système productif, impulsant des orientations destructrices contre tous les conquis sociaux et une politique économique prédatrice pour le plus grand nombre, aussi mortifère pour la biodiversité que pour la santé humaine.
L’élaboration d’une nouvelle société « post-capitaliste », celle des communs et d’un nouvel âge d’une démocratie d’intervention frappe à la porte. Voilà qui permettrait d’entrer vraiment dans un nouveau monde. Ces enjeux seront dans quelques jours au cœur des débats de la fête de l’Humanité. Y participer est utile pour à apporter sa pierre vers « nouveaux chemins d’humanité ».
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