Une enquête a fini par être ouverte à Nice sur les circonstances dans lesquelles une militante d’Attac, septuagénaire, a été grièvement blessée samedi lors d’une charge de la police en marge du cortège.
Au soir de l’acte XIX, le ministre de l’Intérieur a eu « une pensée particulière » pour un policier victime d’un malaise cardiaque à Paris et pour une « manifestante blessée à Nice ». Une pudeur coutumière chez Christophe Castaner, qui réfute toute idée de violence policière. La justice en revanche s’est saisie du cas de la militante associative, qui a fini à l’hôpital Pasteur après une charge de la police. Le procureur de Nice, Jean-Michel Prêtre, a déclaré à l’AFP qu’il avait ouvert dès samedi après-midi « une enquête classique en recherche des causes des blessures ». « J’ai ordonné la saisie des images vidéo, par ailleurs d’excellente qualité, et fait des réquisitions auprès de l’hôpital Pasteur », et a aussi fait ausculter Geneviève Legay, 73 ans, samedi soir par un médecin légiste. La porte-parole d’Attac dans les Alpes-Maritimes, drapeau « Pace » à la main, dont la tête aurait heurté un potelet, « a été prise en charge par les pompiers avec une qualification d’urgence relative, et, à son arrivée à l’hôpital, s’est retrouvée avec une appréciation médicale montée d’un cran, qualifiée de pronostic réservé », a précisé le procureur. Des images vidéo tournées sur place et diffusées sur les réseaux sociaux montrent que les policiers ont empêché une intervention précoce de « street medics » présents à proximité.
La famille a décidé de porter plainte
Si une enquête a été ouverte, c’est aussi parce que l’incident s’est tenu « en dehors de la place, dans un mouvement confus des forces de l’ordre et des manifestants », et non à l’endroit où « l’ordre de dispersion avait été donné après les sommations réglementaires », avance le procureur. La famille va porter plainte pour « violences volontaires en réunion avec arme par personnes dépositaires de l’autorité publique et sur personne vulnérable », a par ailleurs indiqué l’avocat de la famille, Me Arié Alimi, qui défend déjà plusieurs manifestants blessés depuis ces dernières semaines. La plainte va également « viser le préfet en qualité de complice par ordres ».
Samedi, la manifestation pour l’acte XIX du mouvement social avait été interdite dans une grande partie de Nice, au prétexte de l’atterrissage le lendemain du président chinois, Xi Jinping. Une interdiction « illégitime » pour Attac, pour qui rien « ne peut justifier d’utiliser la force contre des citoyen·ne·s qui se rassemblent pacifiquement pour exprimer leurs opinions ». Pour la LDH, « la violence avec laquelle cette femme âgée a subi, à Nice, la charge des forces de l’ordre est une des conséquences des consignes délivrées par le ministre de l’Intérieur ».
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