Le SNES, la CGT, le SNALC et un collectif de Stylos rouges appellent les enseignant·e·s à la grève le lundi 17 juin, premier jour des épreuves du baccalauréat. Les syndicats dénoncent les différentes réformes mises en œuvre et annoncées par le gouvernement mais aussi les conditions d’enseignement dégradés et les salaires trop faibles. Face à ce préavis, Jean-Michel Blanquer assure que les épreuves ne seront pas perturbées.
La perspective d’une grève des surveillances du bac à l’appel des principaux syndicats est exceptionnelle et témoigne de la colère profonde des personnels de l’éducation, au premier rang desquels les enseignant·e·s, mais aussi et surtout de leur sentiment de n’avoir d’autre solution pour être entendus. Il faut dire que le ministère s’est employé à discréditer les différents mouvements de grève dans l’Éducation nationale, minimisant les chiffres et feignant de croire que les non-grévistes seraient tous en sa faveur.
Année après année, les effectifs dans les classes augmentent sensiblement et les conditions de travail se dégradent tandis que le pouvoir d’achat des personnels diminue et la précarité grandit malgré les protestations et mises en garde. Les réformes s’enchaînent sans jamais tenir compte de l’avis des premiers concernés.
Dans ce contexte, nombreux sont les personnels qui estiment que d’autres modes d’action doivent être envisagés. Les Stylos rouges entendaient répondre à cette exigence mais force est de constater que leur pouvoir d’agir est resté limité. Beaucoup de personnels engagés ont été confrontés aux réactions autoritaires du ministère. Dans ces conditions, la grève du bac s’imposent comme la seule solution, certes radicale, susceptible d’installer un rapport de force suffisant face à ce gouvernement méprisant et despotique.
Face à cette situation, Jean-Michel Blanquer fait le choix de la provocation. Plutôt que de montrer des signes d’ouverture, il fait le choix de tenter un coup de poker en assurant droit dans ses bottes que « tout se passera bien ». L’organisation du baccalauréat n’est pourtant pas un jeu ! Alors qu’il aurait pu prendre enfin en considération les revendications des personnels, le ministre préfère prendre le risque d’un mouvement d’ampleur durant le baccalauréat qui remettra nécessairement en cause l’organisation des épreuves. Cette attitude est irresponsable.
Irresponsable, mais aussi hypocrite : car c’est bel et bien ce gouvernement qui s’attaqe au baccalauréat ! Son statut de premier diplôme universitaire, qui garantissait jusqu’à présent à tout bachelier d’être accueilli à l’université; est remis en cause avec Parcoursup et la mise en œuvre de la sélection. C’en est également fini de son caractère national, qui assurait l’égale valeur du baccalauréat quel que soit l’établissement, avec la généralisation du contrôle continu. Sans parler des contenus. La réforme du baccalauréat professionnel, notamment, dévalorisera encore un peu plus le diplôme en réduisant la part des enseignements généraux…
Le Parti communiste français, s’il comprend l’inquiétude des élèves et de leurs parents, rappelle son soutien aux revendications des personnels de l’éducation. Les communistes ne sauraient que conseiller à Jean-Michel Blanquer de sortir de ce mouvement social par le haut en répondant enfin aux demandes des personnels !
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