Pas de trêve pour les fêtes. L’intersyndicale (CGT, Sud/Solidaires, FO, CFE-CGC, Modef, FSU, Confédération paysanne, UNL) continue de mobiliser ses troupes contre la réforme des retraites. Elle tenait un barnum, hier, place de la Libération, en même temps que se tenait le marché, pour une opération de tractage. En attendant la manifestation prévue le 9 janvier. Parmi les militants de la première heure, une enseignante du premier degré, Estelle Aries, syndiquée à la FSU.
Estelle Aries aide les enfants allophones à acquérir le bagage nécessaire en langue française afin de rejoindre leurs camarades de la même tranche d’âge en classe. Elle enseigne dans les écoles d’Eauze, Castelnau-d’Auzan et de Montréal à des enfants originaires d’Espagne, du Portugal, du Maghreb…
« Multiplication des tâches »
Estelle Aries était déjà mobilisée bien avant la réforme des retraites. Elle constate une « multiplication des tâches » pour les professeurs et instituteurs, qui mène à « l’épuisement des collègues ». Réunions en chaîne, formations sur le temps personnel, accueil des enfants en situation de handicap… Elle note qu’on en demande de plus en plus aux enseignants et que « les journées s’allongent », sans aucune « revalorisation » ni que le « temps de travail ne soit revu ». « On voit des gens démissionner, ce qu’on ne voyait pas avant », explique-t-elle, ajoutant : « Plus personne ne veut faire ce métier car il n’est plus attractif. La Maison Educatio nationale peur s’inquiéter, car cela veut dire recrutement au rabais. » Elle-même a renoncé à son poste de directrice d’école « trop chronophage, ingrat et sans reconnaissance salariale ».
« Paroles »
La réforme des retraites a donc été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. L’annonce d’une revalorisation à l’aide de primes, qui entreraient dans le calcul de la pension de retraite, ne l’a pas non plus rassurée, bien que cette dernière ait été vouée à calmer la grogne des personnels de l’Education nationale. Elle explique : « Pour l’instant, ce ne sont que des paroles. Il n’y a pas d’engagement écrit. Les primes ne concernent pas tout le monde et sont attribuées pour certaines missions. Je comprends donc que l’on va nous demander une contrepartie. On nous dit qu’il va falloir encore travailler plus ! » L’enseignante réclame plutôt « une revalorisation du point d’indice, pour tous ».
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