Les 70 professeurs d’histoire et géographie, langues vivantes et mathématiques du lycée Bourdelle de Montauban ne feront pas passer les épreuves du contrôle continu pour le baccalauréat fin janvier. Ils évoquent des conditions d’examen qui pénaliseraient les élèves 540 élèves concernés.
C’est une rentrée mouvementée que vivent les élèves du lycée Bourdelle de Montauban. Vendredi 10 janvier, de 10 h à 11 h, plus de 400 élèves se sont retrouvés dans la cour après le débrayage de leurs professeurs. La cause ? La réforme de baccalauréats qui entre en vigueur cette année et qui ne passe toujours pas auprès des professeurs.
Excédés, ces derniers refusent de faire passer, aux élèves de première, les épreuves d’histoire et géographie, mathématiques et langues vivantes du contrôle continu (dit E3C) qui doivent avoir lieu le 20, 21 et 22 janvier. En tout, cela représente 18 classes, soit 540 élèves.
«Autant de sujets que de professeurs»
« On ne nous a fourni qu’une partie des sujets et pas avant le 10 décembre », note Clément*, professeur au lycée Bourdelle. « Et nous avons eu les modes d’emploi très tardivement. On a vraiment l’impression que cela a été fait dans la précipitation. Les élèves ne vont pas passer ces épreuves dans de bonnes conditions ». Car depuis la réforme du baccalauréat mise en place par le ministre Jean-Michel Blanquer, l’examen tant redouté tend à être remplacé par un contrôle continu, avec deux épreuves en janvier et au printemps.
De quoi donner plus d’amplitude aux professeurs mais aussi une surcharge sur leurs plannings. « Pour cette épreuve, on nous donne une banque d’exemples de sujets et c’est à nous d’en construire un en fonction de la progression de la classe. Il y a autant de sujets que de professeurs. Mais, par exemple en maths, aucun exemple ne correspondait au niveau des classes. Et puis les élèves ont dorénavant des évaluations en permanence : bac blanc, spécialités, E3C, etc. qui empiètent sur leurs heures de cours », détaille Clément. Ce sont 70 professeurs, soit « l’unanimité des professeurs d’histoire et géographie, mathématique et langues vivantes, qui ont voté le refus des épreuves ».
Ce qui a mis le feu aux poudres, ce vendredi, au lycée Bourdelle, c’est lorsque les professeurs réfractaires ont appris « que l’administration avait fait appel à des inspecteurs pour faire les sujets à notre place », s’insurge Clément. Philippe Donatien, le proviseur du lycée ne confirme pas cette information mais garantit que « les épreuves de fin janvier auront bien lieu ». Selon Clément, « une trentaine d’autres établissements se mobiliseraient dans l’académie de Toulouse ». Contactée, l’inspection d’académie ne nous a pas répondu.
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