» Il faut rester vigilant car l’intention de limiter la liberté d’expression est réelle ». Enseignant à Lodève, Sébastien Rome bénéficie du retrait de la lettre d’admonestation qu’il avait reçu suite à un article dans Le Monde et une intervention sur une radio. Mais la pression hiérarchique continue à peser sur les enseignants comme le montre, entre autre, l’affaire de Melle.
On se rappelle l’article 1 de la loi BLanquer et le devoir « d’exemplarité » que le ministre a tenté d’imposer aux enseignants, menace de licenciement à la clé. Si les enseignants ont obtenu un atténuation de la rédaction de cet article et une grosse victoire sur les regroupements école – collège, le ministre n’a pas changé comme le montrent trois affaires récentes.
A Lodève, Sébastien Rome avait osé donner son avis sur la loi Blanquer dans Le Monde et sur une radio locale. Cela lui a valu une lettre d’admonestation de son supérieur hiérarchique inscrite dans son dossier administratif. Selon Le Midi libre, il vient d’obtenir le retrait de cette lettre de son dossier. « Nous déplorons que demeure l’idée qu’un enseignant puisse subir une sanction pour avoir exprimé de manière mesurée ses convictions de citoyen », dit son avocat. « Aucun enseignant ne peut être inquiété parce qu’il exprime, en dehors de son service, ses opinions et participe, comme quiconque, au débat public ».
Il faudrait passer le mot au recteur de Lyon.
Selon Les stylos rouges, il a envoyé en date du 7 septembre une « mise en garde » à une professeure certifiée. CE qui lui est reproché ? « Vous avez publiquement exprimé vos désaccords sur les décisions prises par l’Etat dans la gestion de la crise sanitaire et également mis en cause la personne du président de la République. Cela s’est traduit par le déploiement de banderoles aux fenêtres de votre domicile et par des déclarations dans la presse locale ». Et le recteur de faire appel à une « obligation de réserve qui s’applique pendant et hors du temps de service ».
Un cran au dessus, l’affaire de Melle.
Quatre enseignants vont passer en conseil de discipline pour avoir participé au mouvement de contestation contre les E3C. » Le droit de revendiquer, de se réunir, de manifester ne sont pas négociables. Dans bon nombre d’académies, des enseignantes et enseignants, des militants syndicalistes, se sont vus inquiétés et poursuivis pour fait de grève. La répression doit cesser », écrit une intersyndicale Cgt, FO, Snes Fsu et Sud dans une lettre au ministre datée du 17 septembre.
S’il n’a pas obtenu d’inscrire dans la loi le « devoir d’exemplarité » qu’il voulait, JM Blanquer continue de menacer les enseignants qui osent s’exprimer. S’il n’a pas étouffé toute contestation, on mesure au quotidien la pression sur les enseignants.
F Jarraud
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