Syndicats et élus craignent la fermeture du lycée agricole de Moissac dans le Tarn-et-Garonne In DDM

Depuis des années, la capacité d'accueil est limité à cause des locaux./ Photo DDM, Ch.D.
Depuis des années, la capacité d’accueil est limité à cause des locaux./ Photo DDM, Ch.D.

La fermeture du lycée agricole de Moissac. Une petite ritournelle qu’on entend régulièrement. Questionné à ce sujet il y a un mois, Éric Lottiaux, le directeur de l’établissement affirmait dans nos colonnes : « Le LPA de Moissac peut perdurer si on lui en donne les moyens. »

Or voilà, progressivement, des moyens, il y en a de moins en moins. Deux changements prévus dès la rentrée 2018 et un transfert de formation(s) d’ici un an laissent présager du pire pour les syndicats.

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« Nous occupons Sciences Po parce que Macron en est sorti, et que nous ne voulons pas finir comme lui »

Les étudiant.e.s de Sciences Po Paris
Photo: Bertrand Guay/AFP

Photo: Bertrand Guay/AFP

Les étudiant.e.s de Sciences Po Paris réuni.e.s en AG ce 17 avril ont pris collectivement la décision d’occuper pacifiquement le bâtiment principal de l’école de manière reconductible.

Cette décision vaut jusqu’au retrait de la loi ORE et de toutes les lois antisociales et racistes portées par ce gouvernement (loi asile et immigration, casse de la fonction publique…), et pour lesquelles le terrain est préparé depuis de nombreuses législatures maintenant. Face à cette vaste entreprise néolibérale et raciste menée sur tous les fronts par Macron, nous considérons comme essentiel de nous mobiliser de manière concrète, en bloquant les lieux de production de richesses et de savoir.  En tant qu’étudiant.e.s à Sciences Po, certaine.s diront que nous n’avons pas notre mot à dire dans le mouvement social étudiant actuel contre la sélection, puisque notre école est par essence sélective : nous estimons que notre école sert de laboratoire aux politiques d’éducation néolibérales et racistes telles que celles orchestrées aujourd’hui par le gouvernement. Par conséquent, nous avons décidé d’occuper Sciences Po aujourd’hui, en soutien aux étudiant.e.s et lycéen.e.s en lutte, et parce que nous estimons que notre école sert de laboratoire aux politiques d’éducation néolibérales et racistes telles que celles orchestrées aujourd’hui par le gouvernement.  Malgré les mesures mises en place en faveur de plus de diversité, Sciences Po nous laisse un aperçu de ce à quoi ressemblera l’enseignement supérieur si nous laissons faire Macron. L’accès à l’école reste fortement inégalitaire, une sélection sociale qui se renforce au cours de la scolarité du fait de la pression scolaire et mentale subie. A cela s’ajoutent de fortes violences sexistes, racistes et de classe reproduites tant par l’institution que par le corps enseignant et étudiant et contre lesquelles rien n’est fait.

De plus, occuper Sciences Po est fortement symbolique : en tant que fac où a étudié Emmanuel Macron et de nombreux membres de sa majorité parlementaire, celle-ci se fait le relais académique et symbolique de l’idéologie néolibérale et raciste dominante, qui transparaît tant dans la gestion de l’école que dans les contenus des enseignements.

De nombreuses multinationales subventionnent notre école pour que soient vantées dans nos cours leurs pratiques d’exploitation des travailleur.euse.s, d’appropriation des ressources naturelles dans les pays du Sud Global, de violations des droits humains et de destruction de la planète. Cours d’économie néolibérale obligatoire en première année, cours néocoloniaux sur entrepreneuriat en Afrique, sur le droit du pétrole en master Énergie, sur la meilleure manière de licencier des salarié.e.s en master Ressources Humaines…

Notre école est pleine de ces modules visant à former les hauts fonctionnaires zélés du régime libéral et autoritaire et les délinquants à col blanc qui ne cessent de renforcer leurs positions.  Pour ces raisons, nous appelons tou.te.s les étudiant.e.s révolté.e.s par la politique de Macron, de Mion et de leurs allié.e.s à nous rejoindre pour faire de Sciences Po un lieu ouvert à tou.te.s, étudiant.e.s, chômeur.se.s, précaires, salarié.e.s, exilé.e.s, avec ou sans papiers, en vue de briser ce temple de l’enseignement injuste, inégalitaire et élitiste que l’on essaie de nous imposer.

Nous, étudiant.e.s de Sciences Po réuni.e.s en AG:

 – tenons avant tout à préciser que les appariteur.se.s et personnels de sécurité ne sont pour rien dans notre mobilisation, et qu’aucune sanction ne sera tolérée contre elles et eux.

– demandons la non-comptabilisation des absences les jours de manifestation, afin de permettre à chacun.e.s de pouvoir y participer et de se mobiliser pour ses droits.

actons le fait que le pouvoir est entre les mains d’une élite, et que les tractations de couloir sont malheureusement très efficaces pour faire advenir le changement. Aussi, nous demandons à Frédéric Mion, directeur de l’IEP, de faire marcher ses réseaux pour obtenir le retrait de tous les projets de loi que nous condamnons. Si des ordonnances permettent de les appliquer, deux ou trois coups de téléphone seront bien en mesure de les abroger.

– Nous invitons les enseignant.e.s à réfléchir et discuter avec nous afin de construire une pédagogie nouvelle et de décloisonner les savoirs. Les enseignants vacataires, précarisés par les mêmes logiques qui conduisent aujourd’hui à la sélection, réclament que leurs cours soient payés quand bien même ils ne seraient pas assurés du fait de l’occupation.

 Aujourd’hui, nous occupons Sciences Po pour bloquer la production de ce savoir dominant qui forme les fondations du monde actuel qui sont classistes, racistes, sexistes. 

Nous occupons Sciences Po pour bloquer la reproduction des élites libérales, celles qui aujourd’hui sélectionnent aux frontières et à l’université, privatisent le pays et précarisent les plus exposé-e-s. 

Nous occupons Sciences Po car nous ne voulons plus écouter la litanie de vos théories dominantes, qui ne laissent aucun espace aux savoirs critiques et passent au rouleau compresseur la possibilité d’inventer un autre savoir pour un autre monde.

Nous occupons Sciences Po contre leurs contrôles et leurs caméras, et avec notre désir de faire de notre école un lieu de rencontre et d’émancipation ; contre leur néo-management, nous affirmons l’entraide, la solidarité, l’autogestion et la lutte concrète et efficace contre toutes les formes d’oppression. 

Nous occupons Sciences Po en soutien à tou-te-s les exilé-e-s et notamment celles et ceux qui occupent le bâtiment A de Paris 8 et leur demande de régularisation collective. 

Nous occupons Sciences Po parce que Macron en est sorti, et que nous ne voulons pas finir comme lui.

Moissac: Une semaine et un spectacle pour sensibiliser le public

Société – Violences intrafamiliales

Christophe Champain, Eric Sanjou, Céline Pique et Philippe Gelda, pour l'Arène Théâtre./ Photo DDM.

Christophe Champain, Eric Sanjou, Céline Pique et Philippe Gelda, pour l’Arène Théâtre./ Photo DDM.

Moissac aura bien eu sa semaine de sensibilisation sur les violences intrafamiliales et plus particulièrement sur les violences faites aux femmes. Sous la coordination conjointe de la municipalité de Moissac et du CLSPD (Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance), les forces vives et associatives locales ont bâti un programme équilibré et pédagogique avec expositions, ateliers, projections, débats et parcours citoyens organisés à partir du 6 avril, et en point d’orgue une journée du samedi 14 avril avec une performance «graff en live» par l’association Art’Citoyen (la fresque est visible au centre culturel Henri-Ena), et à un grand spectacle en soirée au Hall de Paris.

Maryse Baulu pour la municipalité et Sylvie Dupleix-Reynes la coordinatrice locale du dispositif CLSPD ont pu remercier devant un Hall de Paris copieusement garni les parties prenantes à cette importante semaine (l’État par l’intermédiaire du Fonds ministériel de prévention de la délinquance, le conseil départemental, le centre hospitalier intercommunal, la DDDFE, le CIDFF, le planning familial, la Ligue de l’enseignement, Moissac animation jeunes (MAJ), les associations Faire Face, Art’Citoyen, Espace et vie, La Bobine…).

Le spectacle proposé a été à la hauteur des enjeux. Distrayant, mais engagé. Avec pour débuter la soirée les «Mélodies d’elles» par la Compagnie Arène Théâtre, des textes bien sentis sur mélodies de cabaret, avec tout l’art de l’Arène théâtre pour le sucré-salé. On sourit, mais le plus souvent jaune, face à cette évocation sourde de cette violence le plus souvent intra-muros.

Les élèves de l’ALAE de l’école de Mathaly ont proposé ensuite un beau spectacle pétri d’émotion et d’espoir chorégraphié par leur animateur Mohammed Aadim, suivi d’un spectacle hip-hop ébouriffant et questionneur qui avait été monté en 2014 par des jeunes Moissagais avec les intervenants de l’association MAJ, et notamment Kamel Fallouk dont on a pu apprécier le grand talent chorégraphique.

Un «Drôle de Monde» qui a gardé toute son acuité quatre ans plus tard, malheureusement pourrait-on dire, tant les violences faites aux femmes nourrissent trop souvent encore la rubrique des faits divers.

Lettre ouverte au président de la République sur ce qu’est et n’est pas la laïcité

LUDOVIC MARIN/AFP

Par Jean-Paul Scot, historien, auteur de L’Etat chez lui, l’Eglise chez elle. Comprendre la loi de 1905 (Seuil).

C’est en toute connaissance de cause que vous avez répondu avec solennité à l’invitation inédite que vous avez reçue de la Conférence des évêques de France. Vous venez ainsi de confirmer avec éclat toutes vos interventions précédentes devant ceux que vous qualifiez de « représentants des autres religions » quand bien même « la République ne reconnait aucun culte » comme institution publique depuis la loi de 1905. Permettez que j’use librement de ma liberté d’analyse et que je décrypte votre long discours pour en révéler tout le sens caché qui n’a pu échapper qu’aux lecteurs trop pressés.
Aux évêques qui vous demandaient un « dialogue permanent » vous avez répondu d’emblée que vous partagiez avec eux « le sentiment que le lien entre l’Eglise et l’Etat s’est abimé et qu’il vous importe à vous et à moi de le réparer ». Continuer la lecture de Lettre ouverte au président de la République sur ce qu’est et n’est pas la laïcité

Fret SNCF : une mise à mort sur fond de provocation (PCF)

Fret SNCF : une mise à mort sur fond de provocation (PCF)

En marge de la visite d’Elisabeth Borne, Edouard Philippe et Nicolas Hulot sur le port de Bonneuil-sur-Marne, le gouvernement et la direction de la SNCF ont annoncé la filialisation du fret SNCF.

Alors que les cheminot-es sont en lutte depuis le début du mois d’avril pour défendre le service public ferroviaire, marchandises et voyageurs, cette annonce, faîte par voie de presse, est une véritable provocation.

Cette filialisation, justifiée par la nécessité d’une recapitalisation, marque l’étape ultime de la destruction du fret SNCF engagée depuis 2006, date de son ouverture à la concurrence.

À l’heure où la lutte contre le réchauffement climatique est une urgence absolue, cette décision aura pour conséquence de multiplier les camions sur les routes. C’est un non-sens absolu.

Depuis le début du conflit, le gouvernement tente de justifier sa réforme par l’amélioration que susciterait l’ouverture à la concurrence du transport de voyageurs.

Plus de dix ans après son ouverture à la concurrence, nous avons avec le fret l’illustration parfaite de cette stratégie : la concurrence n’améliore pas le service.

Depuis 2006, fret SNCF a vu son nombre de salariés divisé par 2.5, plus de 400 gares de triages ont fermé, 1.6 million de camions supplémentaires sont jetés chaque année sur les routes et la part modale de transport de marchandises transportées par rail est aujourd’hui inférieure à 10%. Voilà ou mène l’ouverture à la concurrence.

Le PCF demande au gouvernement d’annuler cette décision et d’engager une grande politique publique concernant le transport de marchandises avec pour objectif d’accélérer le report modal de la route vers le rail.

Le fret ferroviaire doit être déclaré d’intérêt national et rester dans 100% public.

Parti communiste français,

Le trio guerrier par P. Le Hyaric

Personne ne peut soutenir le dictateur de Damas, encore moins ses exactions contre son peuple et particulièrement les enfants. Mais ici comme en Irak, en Lybie en Afghanistan ajouter des bombes aux bombes n’a jamais permis la paix et la sécurité. On peut même se demander si ces mâles communiqués de guerre ne s’opposent pas aux objectifs proclamés.

C’est pourtant cette stratégie qu’a choisi le trio Trump-Macron-May sans consultation de leur parlement respectif, sans mandat de l’Organisation des Nations Unis, sans engagement d’aucun autre pays européen, sans soutien matériel des autres pays de la région. Le ministre des Affaires étrangères a voulu enrubanner l’opération dans un faux tissu de droit international en se référant à ce que l’on appelle le chapitre 7 de la charte des Nations-Unis et à la résolution de septembre 2013 enjoignant la Syrie à respecter ses engagements de destructions des armes chimiques. Or, tous les articles de ce chapitre 7 obligent à obtenir l’accord du Conseil de sécurité avant toute intervention.

Ce n’est pas le cas !

Il convient donc de mesurer la gravité de la portée des décisions de ce trio guerrier avouant que leurs actes ne changent rien à la victoire militaire du sinistre Assad. Ils favorisent l’entrée dans un monde-jungle où le droit international est foulé aux pieds. Pour les populations de la région, ils prolongent les pires colonialismes et impérialisme. Tous les jours Israël agit dans l’impunité la plus totale.

La Turquie occupe Afrin et emprisonne. Les populations du Yémen vivent sous un tapis de bombes occidentales. Les impérialistes occidentaux alliés de ces mêmes pays et couverts par l’OTAN sont non seulement d’un silence de plomb mais complices. L’autre lourde conséquence de ces bombardements réside dans la justification que vont y trouver de nouveaux pays pour se surarmer y compris avec la bombe atomique.

Les liens historiques de la France avec la Syrie l’obligent à descendre du porte bagage des Etats-Unis et à s’engager pour aider à l’émergence d’un projet démocratique nouveau en respectant les aspirations des peuples. Elle doit en lien avec la Russie et l’Iran notamment travailler à une conférence internationale de paix, de reconstruction et de co-développement du Proche et Moyen Orient. Il n’y a pas d’issue pour les peuples dans ce jeu guerrier des grandes puissances pour un nouveau partage des territoires et des richesses.

La guerre doit être repoussée et la force du droit et de la politique être réhabilitée.

Européennes : le PCF décline l’invitation du Premier ministre à participer au « comité de surveillance »

Vous trouverez ci-dessous le courrier de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, au Premier ministre Édouard Philippe concernant son invitation à participer au comité de surveillance transpartisan.

 

« Monsieur le Premier Ministre,

Je vous remercie de votre courrier nous invitant à désigner un représentant du Parti communiste français dans la « commission de surveillance » du processus de concertation sur l’avenir de l’Union européenne, dont votre gouvernement a pris l’initiative.

Notre parti est, par principe, très favorable à l’idée d’un débat citoyen, libre et pluraliste, tant à l’échelle de la nation qu’à celle de l’Union européenne, sur ce qui doit changer dans les politiques comme dans le fonctionnement de l’UE pour sortir par le haut de la profonde crise de confiance et de légitimité que traverse la construction européenne.

L’une des propositions emblématiques du PCF, depuis la campagne des élections présidentielles de 2012, est, au demeurant, dans cet esprit, l’organisation d’ « États généraux de la refondation de l’Union européenne ». L’expérience de démocratie citoyenne -sans équivalent à ce jour- que fut la campagne pour le « non de gauche » au projet de traité constitutionnel de 2005, que nous nous honorons d’avoir initiée, a montré ce que pouvait être la créativité politique des citoyennes et des citoyens dès lors que les moyens leur sont donnés de s’investir en connaissance de cause dans le débat sur les enjeux européens. On ne dira, d’ailleurs, jamais assez combien le mépris de la souveraineté populaire qui a suivi cet authentique débat démocratique à l’échelle de toute une société a miné la crédibilité des dirigeants politiques français et européens, en matière de « consultation » des citoyens !

C’est dans ce contexte que nous avons étudié votre proposition. Or, nous constatons que la démarche proposée comme le questionnaire envisagé sont doublement sujets à caution. D’abord, l’alternative « plus d’Europe – moins d’Europe », à laquelle vous vous référez, nous paraît biaisée, la vraie question étant, à nos yeux : « Quelle Europe ? » Ensuite, le libellé des questions suggéré -et leur ordre- ne sont pas anodins : commençant par le thème de la lutte contre le terrorisme, jugé consensuel, la liste proposée relègue à l’arrière-plan les enjeux sociaux, tout en les détachant des politiques économiques dont ils sont pourtant indissociables, et les laissent dans le flou.

La « convergence sociale et fiscale » n’a, en effet, d’intérêt que si elle est orientée vers le haut ! Quant à la question, si sensible, des services publics, elle est purement et simplement évacuée.

J’ajoute que la commission à laquelle vous nous proposez de nous associer est chargée de la seule « surveillance » du processus, non à l’élaboration de celui-ci. Oserais-je enfin rappeler que l’expérience des « consultations » menées par votre gouvernement en France-même, qui ne laisse guère de marge d’initiative aux consultés, tout comme les nouvelles règles -particulièrement inéquitables- que votre gouvernement vient d’édicter concernant l’expression des différentes formations politiques dans les media durant la campagne des prochaines élections européennes, ne sont pas de nature à lever nos préventions au sujet du déroulement effectif de votre projet de « consultations » européennes.

Dans ces conditions, nous sommes malheureusement au regret de devoir décliner votre invitation à nous joindre à ladite commission.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de ma considération distinguée.

Pierre Laurent »

Mouvement social. Du public au privé, les raisons de la colère

Julien Jaulin/Hanslucas

Cheminots, éboueurs, étudiants, soignants, retraités, avocats, salariés de Carrefour ou d’Air France… les mobilisations sociales se multiplient. L’Humanité a choisi de donner la parole à ceux qu’Emmanuel Macron considère comme des « professionnels du désordre ».

«La tyrannie des minorités. » C’est la formule choisie par le président de la République pour tenter de discréditer la multiplication des mouvements sociaux. Dimanche soir, face à Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel, non seulement Emmanuel Macron est resté sourd aux revendications sociales, mais il leur a lancé un message subliminal clair : « J’irai jusqu’au bout. » Pourtant, le chef de l’État a déjà dû mettre de l’eau dans son vin. Celui qui affirmait il y a un mois « ne pas entendre de colère dans le pays » dit maintenant la « comprendre », tout en lançant à l’endroit des cheminots : « Je ne crois pas à la politique de la place de grève. »

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Montaigu-de-Quercy : les facteurs sont en grève illimitée in DDM

Des élus et des usagers sont venus manifester leur soutien aux agents de la poste, hier matin, à Montaigu-de-Quercy./ Photo DDM, Robert Pard.
Des élus et des usagers sont venus manifester leur soutien aux agents de la poste, hier matin, à Montaigu-de-Quercy./ Photo DDM, Robert Pard.

La distribution du courrier sur les communes de Montaigu-de-Quercy, Roquecor, Saint-Beauzeil, Belvèze, Valeilles et Saint-Amans-du-Pech est perturbée, depuis hier, en raison d’une grève des facteurs. Les postiers protestent contre leur direction qui refuse de transformer le contrat à durée déterminée d’un agent en contrat à durée indéterminée. «Suite à un départ à la retraite, un agent a été embauché en CDD puis envoyé en formation en alternance à Albi durant plusieurs mois. A la fin de sa formation, La Poste a décidé de ne pas renouveler son contrat (malgré ses excellentes notes et ses compétences prouvées dans son métier). Aujourd’hui, les factrices et facteurs de Montaigu-de-Quercy se trouvent en sous-effectif. La direction s’entête à nepas embaucher l’agent pourtant formé déjà sur le site», explique Julien Capus, responsable CGT-PTT dans le Tarn-et-Garonne.

Les grévistes qui étaient, hier matin, rassemblés devant le bureau de poste de Montaigu-de-Quercy ont rallié, à leur cause des usagers, mais aussi des élus, notamment Claude Véril, président de la communauté de communes, les vice-présidents Robert Alazard, Arlette Lainé et Jean-Claude Giordana.

Une poursuite du mouvement a été décidée, hier après-midi, à la suite de l’échec des négociations avec la direction. Un autre rassemblement est ainsi prévu mercredi, 10 heures, au rond-point de Montaigu-de-Quercy.

De son côté, la direction «déplore l’impact de ce mouvement sur ses clients et a souhaité maintenir le dialogue afin de trouver une issue au conflit. Sur la revendication des grévistes, la direction tient à préciser qu’un appel à candidature a déjà été lancé pour combler le poste vacant à Montaigu. Conformément à l’accord national sur le métier de facteur, pour tout comblement de poste, la priorité est donnée à l’interne. C’est pourquoi la direction attendra l’issue de l’appel à candidature, le 20 avril prochain, pour nommer le facteur qui renforcera l’équipe locale.»

Fret ferroviaire. « Lorsqu’une gare ferme, les usines sont menacées à leur tour »

Infographie : Humanité

Infographie : Humanité

À Miramas, les cheminots de la gare de triage du Sud-Est ont pu constater depuis 2006 les effets de la libéralisation : un non-sens économique et écologique. Ils profitent du mouvement de grève pour porter des solutions alternatives.

Rien ne prédisposait les hommes à développer une ville aux portes de la plaine steppique, aride et hostile, de la Crau. C’est pourtant là que la population de Miramas s’est fixée au rythme de l’extension du réseau ferroviaire. Les premiers baraquements ouvriers du XIXe siècle ont donné naissance à une cité cheminote à l’identité marquée. Ici, on sait que le rail est consubstantiel au développement du territoire et de l’industrie. La casse du fret ferroviaire n’a pas épargné l’immense gare de triage de Miramas. Configurée initialement pour traiter 3 000 wagons par jour, la plateforme n’en trie aujourd’hui plus que 500.

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