Les élus communistes dressent un premier bilan in DDM

Politique – Région

De gauche à droite, Serge Regourd, Marié Piqué, Catherine Philippe et Jean-Luc Gibelin./ Photo DDM, Chantal Longo
De gauche à droite, Serge Regourd, Marié Piqué, Catherine Philippe et Jean-Luc Gibelin./ Photo DDM, Chantal Longo

Comme ils s’y étaient engagés durant la campagne électorale, les élus communistes et apparentés du conseil régional d’Occitanie font le tour des 13 départements pour établir le bilan de leur action. Jeudi soir, à la Maison du Peuple, Jean-Luc Gibelin (Gard), Marie Piqué (Lot) et le Tarn-et-Garonnais Serge Regourd, ont été accueillis par Catherine Philippe, la secrétaire départementale du parti communiste 82. Une cinquantaine de militants et de sympathisants a donc écouté les arguments des élus qui siègent dans la majorité de Carole Delga : «Nous sommes pleinement engagés ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de débat», a indiqué Jean-Luc Gibelin, vice-président en charge des transports, un des gros dossiers de la Région. À ce propos, Jean-Luc Gibelin a réaffirmé la position des communistes sur le ferroviaire : «Nous sommes favorables à la LGV et au maintien des petites lignes. Il ne faut pas opposer les deux qui sont complémentaires».

Marie Piqué, vice-présidente en charge des Solidarités et des Services Publics a développé ses arguments pour des centres de santé publics afin de lutter contre les déserts médicaux : «La société a évolué, la profession s’est féminisée et les médecins ne veulent plus rester seuls. Il faut créer de bonnes conditions d’accueil pour les faire venir notamment dans les territoires ruraux». Actualité oblige, on a également évoqué la grogne des retraités et le malaise grandissant dans les EHPAD.

Enfin, l’enfant de Laguépie, Serge Regourd qui préside la commission culture a insisté sur sa volonté de travailler «à l’accès à la culture pour tous», relevant que «le budget Culture était en hausse».

Ancrés dans la majorité mais exigeants, les communistes et apparentés continuent leur bonhomme de chemin, même si les relations houleuses avec la France Insoumise viennent perturber leur action.

Carte scolaire rurale: désintox

Le SNUipp-FSU rétablit la vérité des faits et des chiffres sur les fermetures de classes en zones rurales, au terme de l’enquête qu’il a réalisée dans chaque département

Le communiqué

Carte scolaire rurale: désintox

Le gouvernement tente de désamorcer la colère qui monte dans les territoires ruraux victimes de fermetures de classes à la prochaine rentrée. Le SNUipp-FSU rétablit la vérité des faits et des chiffres.

« Un taux d’encadrement en hausse dans toute la France, seulement 207 classes fermées en milieu rural liées à une démographie en baisse ». Jean-Michel Blanquer ne cesse d’allumer des contre-feux aux mobilisations qui se multiplient dans les zones rurales et le Président lui-même se déplace dans la campagne tourangelle pour apaiser parents et élus en vantant les créations de postes à son actif. Malheureusement les faits et les chiffres résistent.

Les faits, ce sont quelque 70 départements secoués par des actions et des mobilisations pour défendre des écoles menacées recensées sur le site internet du SNUipp-FSU (https://www.snuipp.fr/actualites/posts/carte-scolaire-en-berne)

Les chiffres, ce sont les données déjà collectées par le SNUipp-FSU dans une soixantaine de départements où les instances décisionnaires en matière de carte scolaire se sont déjà tenues.1097 fermetures dans les écoles rurales pour seulement 289 ouvertures, soit un différentiel de 808 postes supprimés.

Les 3880 postes créés pour la rentrée 2018 ne suffisent pas à financer la mesure-phase du gouvernement : le dédoublement des CP et des CE1 en REP+ et des CP en REP « consommera » à la rentrée environ 6200 postes. Même en tenant compte de la baisse démographique, ce sont près de 1200 postes qui font défaut pour préparer la rentrée 2018. Recteurs et directeurs d’académie sont donc contraints à des redéploiements en ponctionnant les postes des secteurs ruraux pour les réaffecter dans les villes où se situe la majorité des réseaux d’éducation prioritaire, suscitant l’incompréhension car l’abaissement des effectifs dont on sait qu’il peut être facteur de réussite, n’est pas l’option retenue pour tous les élèves.

L’amélioration du taux d’encadrement dont se targue le gouvernement, si elle est réelle du point de vue mathématique, repose en fait sur un trompe-l’œil lié en partie aux classes dédoublées.On comprend l’embarras d’un chef d’État qui avait déclaré devant la conférence des territoires en juillet dernier qu’ « il n’y aurait plus de fermetures de classes dans les écoles primaires des territoires ruraux. » Une promesse non tenue à laquelle s’ajoutent les contre-vérités du ministre qui ne font qu’attiser la colère des élus, parents, enseignants. En l’état, à la rentrée prochaine, les conditions d’accueil vont se dégrader dans des zones rurales où l’école de la République joue un rôle essentiel pour lutter contre les inégalités territoriales.

Paris, le 16 mars 2018

A Tulle, les héritiers de l’infamie « ne passeront pas » ! + pétition

« Les fachos, les nazillons, à chaque fois qu’ils ont sorti le nez, on était en face, et on y sera encore », prévient Alain Guilbert, le secrétaire départemental du PCF. Ici, . Photo : François Guillot/AFP

« Les fachos, les nazillons, à chaque fois qu’ils ont sorti le nez, on était en face, et on y sera encore », prévient Alain Guilbert, le secrétaire départemental du PCF. Ici, . Photo : François Guillot/AFP

La Division nationale révolutionnaire, groupuscule fasciste né des cendres de la dissoute JNR, compte ouvrir un local « culturel » dans la ville martyre. L’opposition appelle à manifester samedi à 11 heures, place Faucher.

Pire que du chiendent, l’extrême droite reprend toujours racine. Après Lyon, Lille ou Strasbourg, c’est à Tulle que la plus radicale de ses engeances entend refleurir. La Division nationale révolutionnaire (DNR), résurgence des Jeunesses nationales révolutionnaires dissoutes en 2013 après la mort à Paris de Clément Méric, voulait y ouvrir un local « culturel » le 11 mars.

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800 retraités ont battu le pavé à Montauban in DDM

Les manifestants ont descendu la rue de l'Hôtel de ville, perturbant la circulation sur la place Bourdelle./ Photos DDM, Chantal Longo
Les manifestants ont descendu la rue de l’Hôtel de ville, perturbant la circulation sur la place Bourdelle./ Photos DDM, Chantal Longo

Certains d’entre eux ont certainement manifesté lors de la grogne étudiante de Mai-68. Cinquante ans plus tard, ce sont les mêmes personnes qui se sont rassemblées devant la préfecture de Montauban vers 10 heures. Une place en travaux suite aux grands chantiers lancés par la municipalité. Jadis étudiants, ces retraités ont cette fois battu le pavé pour s’opposer à la hausse de la CSG, volonté assumée du président Emmanuel Macron et de son gouvernement. Les syndicats ont eux évoqué un millier de manifestants.

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Retraités. « On ne supporte plus les donneurs de leçons ! »

Propos recueillis par Jean-Jacques Régibier
Pierre : « On me pique 900 euros cette année, pour compenser peut-être ce qui a été donné aux très riches qui eux ont toujours besoin d’en avoir plus.» Photo: Jean-Jacques Régibier

Pierre : « On me pique 900 euros cette année, pour compenser peut-être ce qui a été donné aux très riches qui eux ont toujours besoin d’en avoir plus.» Photo: Jean-Jacques Régibier

Plusieurs milliers de retraités ont manifesté aujourd’hui dans les rues de Strasbourg, un record si on compare aux précédentes manifestations de retraités, selon les organisations syndicales. En dehors des retraités, beaucoup d’actifs et de jeunes se sont mobilisés. Paroles de manifestants.

Monique, ancienne aide maternelle :

« C’est la première fois que je manifeste pour les retraites mais je reviendrai. C’est toujours les retraités et la classe moyenne qui sont touchés. Les riches mettent leur argent ailleurs, les pauvres n’en ont pas, et la classe moyenne trinque, il y en a marre. Je ne touche pas une grosse retraite, je suis en dessous de ce qui est requis pour payer le 1,7% de CSG, mais comme le quotient familial est plus élevé, je trinque comme tout le monde. Quand ils nous disent que les petites pensions ne sont pas concernées, je suis désolée, ce n’est pas vrai. »

Jean-Paul, ancien salarié de l’informatique :

« On ne supporte plus les donneurs de leçons, et cette arrogance qui ne respecte plus personne. Moi j’ai bossé toute ma vie,  j’ai fait des semaines de 70 heures et aujourd’hui, je perds 720 euros par an. Ma femme a une petite retraite – 360 euros par mois – mais comme ils raisonnent en foyer fiscal, on lui a déduit la CSG. C’est scandaleux. »

Francine :

« J’ai 81 ans, j’ai été traductrice et secrétaire indépendante pour plusieurs éditeurs, je me suis arrêtée de travailler quand mon mari a pris sa retraite. Ce cynisme de la part du gouvernement est insupportable, ça suffit, on ne tape pas là où on doit taper. Ce ton paternaliste de Macron, je ne supporte pas. Il y a de moins en moins de démocratie, je pense qu’il faut que ça s’arrête. En dehors de la manif des retraites, j’ai vu la façon dont a été réprimée la manif des Kurdes à Paris, c’est un scandale. Collomb ne sait même plus arrêter ses flics, il y a un tas de raisons pour lesquelles je suis là. Avant, c’était pas brillant, mais alors là… »

Pierre :

« Je suis retraité des Affaires sanitaires et sociales depuis fin 2011, ma retraite est gelée depuis longtemps, et là on me pique 900 euros cette année, pour compenser peut-être ce qui a été donné aux très riches qui eux ont toujours besoin d’en avoir plus. Et peut-être que si on ne dit rien, l’année prochaine on nous enlèvera le double. »

Serge, retraité de la métallurgie :

«  Il y en a marre de se faire tondre la laine sur le dos par la CSG. C’est inadmissible qu’on essaie de diviser le privé et les retraités. Les retraités aident leurs enfants et leurs petits enfants quand ils le peuvent. Leur retraite, ils ont bossé toute leur vie pour la gagner, c’est pas un cadeau qu’on leur fait. Quand on fait du porte-à-porte pour discuter avec les gens, ce qu’on ressent, c’est ce grand frein dans leur tête : est-ce qu’on peut faire autre chose que manifester ? »

Pierre, ancien salarié d’une banque mutualiste :

« Je perds encore 60 euros avec la CSG, aujourd’hui on continue à pomper les retraites avec la CSG, et ce qui est lamentable, comme on l’entend en boucle à la télé, c’est d’opposer les jeunes aux anciens, d’opposer les générations. »

Sandrine, agent hospitalier :

« Je suis active mais je soutiens les retraités. On va déjà avoir des retraites qui seront moindres que les personnes qui sont là autour de nous, donc cette CSG qui est imposé concerne tout le monde, et aussi ceux qui seront en retraite dans l’avenir. Retraités, actifs ou jeunes, on est tous concernés. »

Jean-Marc :

« Je suis retraité des Finances publiques depuis 2011 je suis là parce que je suis enthousiaste de perdre tous les moins une cinquantaine d’euros de alors qu’à côté de ça, on supprime l’ISF. C’est insupportable, c’est vraiment une politique de classe. »

Arpad, étudiant :

« Nous en tant que jeunes, on est attaqués parce que le gouvernement va détruire le service public au niveau de la Fac et du lycée, du Bac pro. On s’est dit qu’il fallait rejoindre les retraités, et ceux des EPHAD que Macron veut aussi déstabiliser en attaquant le service public. On soutiendra aussi les manifs des cheminots et des hospitaliers parce que tous ensemble on peut faire bloc contre les lois Macron qui visent à détruire le service public. Au moment de la loi Devaquet, ils avaient été obligés de retirer la loi devant la mobilisation, rien n’empêche que ça se passe pareil. A Toulouse, 3 000 étaient en AG mardi, à Paris, ça bouge aussi avec beaucoup de lycées bloqués et de gens dans la rue, et le 22 mars, il y aura une manif contre la sélection. »

Serge Block, secrétaire général des retraités CGT : 

« Je sens la mobilisation plus forte aujourd’hui, on est plus nombreux que le 17 septembre. Dans tous les contacts que j’ai, il ressort que la conscience réelle de la pénibilité de la situation de retraité aujourd’hui est insupportable. La hausse de la CSG a été un catalyseur extraordinaire. Le blocage du taux des retraites depuis 4 ans, la CSG, régression au niveau des remboursements de sécurité social, il y a un moment où le vase déborde ! »

Le PCF « sur de multiples fronts de riposte »

Pour contrer l’offensive antisociale de Macron, Pierre Laurent espère
«   une expression commune des dirigeants de gauche ». Julien Jaulin/Hanslucas

Pour contrer l’offensive antisociale de Macron, Pierre Laurent espère « une expression commune des dirigeants de gauche ». Julien Jaulin/Hanslucas

Le secrétaire national du Parti communiste, Pierre Laurent, a annoncé hier une série d’initiatives pour répliquer au « pouvoir Macron qui attaque tous azimuts ».

Après une offensive parlementaire, la semaine dernière, à l’occasion de ses niches à l’Assemblée nationale et au Sénat, le PCF a annoncé hier de multiples initiatives « face au pouvoir Macron qui attaque tous azimuts pour détruire le modèle social français et continuer de couvrir de cadeaux les plus riches au détriment du plus grand nombre ». « Nous sommes en train de réussir le déploiement du PCF sur de multiples fronts de riposte, d’opposition et de contre-propositions », a estimé son secrétaire national, Pierre Laurent, à l’occasion d’une conférence de presse.

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« Mauricette, vous faites partie de ces camarades que je n’ai pas pu tutoyer »

Dernier adieu à Mauricette FONTANIER, le 13 mars 2018 à Septfonds

Une des dernières apparitions publiques, il y a un an pour l’hommage à Louis Sabatié

Mauricette,

Il y a plus de cinquante ans que nous nous connaissons et vous faites partie de ces camarades que je n’ai pas pu tutoyer. Sans doute parce que j’étais très jeune quand je vous ai rencontré ou que l’on parlait de vous à la maison, parents communistes et mère à l’UFF. Il en fut de même pour Pierre JUGE, Jean VIGNOBOUL, Roger VIE, André et Mimi MERCADIE…

Je vais essayer d’évoquer vos engagements, les engagements de militante communiste qui jusqu’à votre dernier souffle ont fait partie de votre vie…  Et c’est sûrement parce que vous étiez communiste, parce qu’il y avait besoin de trouver les chemins d’une société plus juste et fraternelle pour le plus grand nombre, que concrètement sur le terrain vous avez mené les combats pour la cause des Femmes, pour aider les plus défavorisés, pour l’Ecole, pour la Culture… pour la Paix et le désarmement : ni Pershing ni SS 20 clamions-nous début des années 80 dans les rues de Montauban ou sur les boulevards parisiens

Vous adhérez au parti communiste en 1950. Cet engagement vous le partagez avec André. En 1959 vous devenez membre de Comité départemental de la fédération et début des années 60, membre du Bureau fédéral.  Vous participez à la Commission du travail du parti en direction des femmes. Membre du secrétariat en 1965 vous êtes responsable à l’Education puis dans les années 68 vous animez la commission du travail en direction des enseignants…. Et jusqu’en 2010 vous êtes membre du Conseil départemental.

Vous êtes une grande humaniste, chacun le sait : il ne faut pas frapper deux fois à votre porte pour demander de l’aide : vous avez hébergé des gens dans le besoin, aider à faire des démarches, être à l’écoute de celle ou celui qui a besoin de partager et d’échanger…

Vous êtes également exigeante, « perfectionniste », avant-gardiste ; vous aviez une approche critique qui nous interpelait dans les débats qui ne manquaient pas de traverser nos réunions…

Le rassemblement de la gauche est pour vous un impératif incontournable…

Jusqu’au bout, vous êtes une militante et citoyenne active : lors des dernières élections municipales de 2014 vous soutenez, et êtes candidate sur la liste « Ensemble pour Septfonds ».

En 1967, vous portez les couleurs du PCF dans le canton de Montauban-Est et en 1983 vous serez élue sur la liste de gauche aux élections municipales de Montauban. Vous êtes membre des commissions de l’environnement, des transports, de la Commission paritaire, de la commission de la Culture.

La Culture justement, vous participez à la grande aventure du Festival de Montauban dont vous êtes, dès sa création, un membre de la Direction et apportez votre concours à son infatigable initiateur Félix Castan. La place Nationale et les rues de Montauban résonnent, entre autres, des textes de Bénédetto , et de notre belle langue, la langue occitane …

Dans la période que nous traversons, lourde d’inquiétude pour notre planète, pour notre pays, je ne peux m’empêcher de vous lire quelques lignes de l’écrivain Michel PIQUEMAL que vous auriez sans doute faites vôtres :

« La vie et le monde s’acharnent à nous rogner les ailes, mais c’est notre devoir absolu de nous efforcer en retour de les étendre, le plus large possible. Je dis non, je refuse, j’accuse, je mets en doute … je me révolte donc je suis ».

Au moment de ce dernier adieu, permettez-moi de vous dire Mauricette combien nous gardons dans nos cœurs le plaisir d’avoir partagé des combats exaltants et des moments amicaux inoubliables.

A Françoise et Arthur, qui avez su adoucir la fin de vie de votre mère et grand-mère, à Louis, Paul et Nicole, à Ophélie, et Michel-Ange…. à toutes celles, tous ceux que ce deuil affecte soyez assurés de notre fraternelle affection et de nos sincères condoléances.

Mauricette, nous ne vous oublierons pas.

Marie-Claude MANERA, Pour le PCF 82

Ici avec Marie-Jo Veyres

L’Europe veut-elle ruiner ses paysans en amplifiant le réchauffement climatique ?

Un accord de libre échange entre l’Union européenne et le pays du Mercosur ne serait pas que ruineux pour l’agriculture européenne et française. Il augmenterait aussi le bilan carbone de notre alimentation quotidienne en raison d’une accélération de la déforestation en Amazonie, de transports toujours plus longs pour les produits alimentaires, d’une déprise agricole en de nombreux territoire en France comme dans les autres pays de l’Union. Un tel accord n’a pas lieu d’être.  Continuer la lecture de L’Europe veut-elle ruiner ses paysans en amplifiant le réchauffement climatique ?

« Mépris », « dictature technocratique », « hyperprésident » : André Chassaigne (PCF) éreinte l’exécutif

Sous les applaudissements de l’ensemble de l’opposition, le chef de file des députés communistes a dénoncé, mardi, l’attitude du gouvernement vis-à-vis du Parlement. Réponse du Premier ministre : toutes les techniques utilisées par le gouvernement – recours aux ordonnances, vote bloqué – « sont prévues par la Constitution »…

Recours répétés aux ordonnances, déclenchement d’un vote bloqué au Sénat, projet de limiter le droit d’amendement des parlementaires… Pour André Chassaigne, la coupe est pleine. Mardi, lors des questions au gouvernement, le député communiste a dit tout le mal qu’il pensait des méthodes de l’exécutif :

« Ces coups de force répétés marquent une dangereuse dérive aux accents de dictature technocratique. André Chassaigne, président du groupe GDR, 13 mars 2018″

« Dictature technocratique », l’accusation a suscité la vive indignation des députés de la majorité. Pas de quoi freiner les ardeurs du chef de groupe, qui redoute le contenu de la future réforme des institutions. Il en appelle au référendum :

« L’avenir de notre démocratie qui est en jeu, c’est pourquoi le peuple doit décider en dernier ressort de l’adoption ou non de cette réforme structurelle.André Chassaigne, président du groupe GDR, 13 mars 2018 »

L’élu du Puy-de-Dôme a égratigné au passage Emmanuel Macron, qualifié d' »hyperprésident », auteur d’une « casse sociale » susceptible d’être « amplifiée » par les projets de loi à venir.

« Je ne suis pas d’accord avec vous »

Face aux applaudissements des bancs de l’opposition, Édouard Philippe a tenté de calmer le jeu et a rappelé les règles de la Ve République :

« Je vois donc un député communiste expliquer dans cette Assemblée que le recours à des dispositions constitutionnelles est un déni de démocratie, je ne suis pas d’accord avec vous !Édouard Philippe, 13 mars 2018″

En revanche, le premier ministre a pris soin de ne pas s’engager sur la tenue d’un éventuel référendum. La méthode susceptible de mener à bien la réforme constitutionnelle reste en effet la grande inconnue, le gouvernement poursuivant ses consultations sur ce sujet délicat.

« Dans le cochon tout est bon » : ce n’est pas une raison pour faire des cochonneries

Par Jean Ortiz

Mon père, comme tous les pauvres, les semi-prolétaires du village, élevait chaque année un cochon.

Le jour de « pèle-porc », des « cochonnailles », nous le descendions sur des espèces de brancards, pour le sacrifier dans un hangar. Porté comme un saint de Semaine sainte sur « un paso » (une plate-forme), les cris de l’animal résonnaient dans tout le quartier du Castel. J’avais envie de traiter mon père et les « costaleros » (les porteurs) d’assassins, mais le jambon, c’est bon ! Contradictions de la dialectique porcine ! Le cochon, au village, jouissait du respect que l’on doit à ceux qui rendent la vie moins dure.

Tout cela pour dire qu’il y a des cochons plus respectables que les hommes, politiques, élus, technocrates, qui font des cochonneries. Et c’en est une que d’agrandir une porcherie située à l’entrée d’un ancien camp français « de concentration » (à La Lande et à Jude) où furent enfermés, au total, de 1939 à 1945, 16 000 républicains espagnols, puis des Juifs, des Polonais, des communistes français à la suite des rafles de juillet 1942 contre les « individus dangereux »… 295 Juifs seront déportés vers Auschwitz les 24 août 1942 et les 2-3 septembre 1942.

Septfonds, quel joli nom ! Sept sources, un petit village du Tarn-et-Garonne. A 5 km de Caussade. Il reste du camp « de concentration » (ainsi appelé à l’époque), devenus lieux nationaux de mémoire (et de recherche), le Mémorial, le cimetière, plus loin la gare de Borredon, remise à neuf par les militants; ici étaient déversés, wagon après wagon, réfugiés, prisonniers, « subversifs », accueillis (sans ménagement) par des barbelés, des gendarmes mobiles, des tirailleurs sénégalais… La porcherie industrielle devrait produire 6 000 porcs à l’année, à l’étroit dans leurs cases, élevés sans doute au soja transgénique… On imagine les nuisances ; pire que le gaz moutarde ! Les pauvres cochons, enfermés dans une cellule, où ils étouffent toute leur courte vie, et l’air du camp, devenu irrespirable.

Tout cela rend insupportable cet épandage de lisier sur la dignité et la mémoire de nos parents et grands-parents, Républicains espagnols. Une profanation, à 500 m seulement du Mémorial qui leur est dédié.

Au cimetière reposent les restes des « indésirables », des « individus dangereux » de l’époque, (assez semblables à ceux d’aujourd’hui), arrêtés par le gouvernement du radical-socialiste Daladier. Dans ces contrées de la « France profonde », règnent de petits « caudillos » locaux, ou régionaux, très souvent  « de  gauche », qui voudraient faire la pluie et le beau temps. Ces politiciens pro-porcherie rêvent d’enfouir à tout jamais, avec le lisier, les mémoires de lutte et de résistance, en les couvrant délibérément de discrédit, de criminalisation, de honte, de merde, d’épandages divers, quitte à commettre des crimes de lèse-mémoire. Ce qui sort de leur bouche est souvent monstrueux (Evangile selon Matthieu, XV,11).

Au Moyen-âge, à Paris, les cochons servaient à nettoyer les rues. Aujourd’hui, une oligarchie les utilise au contraire pour souiller, empoisonner durablement. Le cochon, le Sus Serofa Domesticus , si proche de l’homme et connoté de moins en moins négativement, est mis au service insupportable de la mal bouffe et de l’argent. Malgré leurs déchirures, les antifascistes espagnols, communistes, anarchistes, socialistes… portaient d’autres valeurs que la majorité des élus « pro-porcins », qui se prononcent en fait pour un enfouissement des mémoires populaires, celles de la Guerre d’Espagne , de l’anti-fascisme, de la Résistance, des camps, de la déportation… Sept-Fonds fut hélas aussi un maillon vers Drancy et les camps d’extermination et de la mort.

Depuis des mois, les associations mémorielles diverses, l’AGE des guérilleros espagnols UNE-FFI en France, la coordination d’associations mémorielles « Caminar », le Centre d’Investigation Ciimer, présidé par Carmen Negrín, etc., hurlent de colère et de douleur. Les ploutocrates qui nous gouvernent font pour l’heure l’autruche, à défaut… Mais l’indignation monte… Des milliers de démocrates, pas seulement des fils de la Guerre d’Espagne, exigent du gouvernement qu’il intervienne pour interdire, à cet endroit symbolique, l’extension d’une porcherie. Ce qui serait une authentique cochonnerie, une véritable offense à la mémoire historique. Qui vivre verrat.